Comment Feyenoord a fait un retour miraculeux contre Manchester City en 14 minutes et 44 secondes


L’entraîneur de Manchester City, Pep Guardiola, est assis dans l’abri, les bras croisés. Vue du terrain, en même temps occupé à discuter avec l’assistante Juanma Lillo. Il a l’air détendu, avec enfin une perspective de victoire à nouveau après cinq défaites consécutives. City mène 3-0 contre Feyenoord en Ligue des champions dans son propre stade Etihad. La 74e minute s’écoule où la tension est difficile à trouver. City n’en a plus besoin, alors que Feyenoord donne l’impression de vouloir limiter la casse.

Guardiola a remplacé trois de ses joueurs clés six minutes plus tôt : Phil Foden, Nathan Aké et Ilkay Gündogan. Sans doute pour leur donner un peu de repos avant le choc contre le Liverpool FC à Anfield dimanche prochain. Et probablement pour réduire le risque de perdre des joueurs, City fait face à de nombreuses blessures cette saison.

City a été la norme pendant des années, avec un football presque parfaitement exécuté, sous la direction de Kevin De Bruyne et Bernardo Silva en combinaison avec l’attaquant Erling Haaland. Champions nationaux quatre fois de suite, vainqueur de la Ligue des champions en 2023. Mais cette saison est différente. L’équipe est vulnérable par phases. En Premier League, City compte déjà huit points de retard sur Liverpool, entraîné par Arne Slot. Samedi, ils ont perdu 4-0 à domicile contre Tottenham Hotspur.

Confiance brisée

La rencontre avec Feyenoord semble être le match idéal pour que City retrouve la confiance endommagée. Selon ce scénario, City-Feyenoord aura lieu mardi soir dans l’est de Manchester. City combine en douceur, repousse Feyenoord loin, le gardien Timon Wellenreuther réalise quelques bons arrêts.

Feyenoord prend progressivement plus de contrôle. Il a la possession du ballon plus longtemps et se crée une occasion grâce à l’attaquant Igor Paixão. Mais City reste dangereux et peu avant la mi-temps l’inévitable but est marqué : Quinten Timber frappe maladroitement Haaland et le Norvégien tire lui-même le penalty (1-0). Après la pause, City prenait l’avantage grâce à un tir de Gündogan et encore de Haaland, via une belle attaque ultra-rapide. 3-0 après 53 minutes.

L’attaquant de Manchester City Erling Haaland (au milieu) fête son 3-0 avec Phil Foden et Matheus Nunes.
Photo Darren Staples / AFP

Le match est alors terminé. Apparemment, parce que les remplacements qui auront lieu vers la soixante-dixième minute seront d’une grande importance. Et pas seulement ceux de City.

A Feyenoord, le talentueux défenseur central Thomas Beelen remplace l’arrière gauche Gijs Smal, qui traverse une période difficile. Hancko, l’un des piliers de l’équipe, évolue de l’axe vers le flanc gauche. L’arrière droit Bart Nieuwkoop est remplacé par Jordan Lotomba, de retour après une blessure. L’attaquant partant prévu Santiago Giménez fait également son retour après une blessure aux ischio-jambiers, remplaçant Julián Carranza.

Ces conversions de l’entraîneur Brian Priske garantissent que Feyenoord – avec la puissance de l’arrière gauche Hancko et de l’arrière droit Lotomba – ait plus de dynamique sur les flancs. Et comme attaquant, Giménez apporte plus de profondeur que Julián Carranza, assez statique.

Giménez vient à peine d’entrer sur le terrain qu’il demande immédiatement un ballon dans la profondeur. Le fait que Feyenoord soit en retard de trois buts ne peut pas être lu par Giménez. Il semble impatient.

Colère et irritation

Le Mexicain s’enfuit à la 74e minute, lorsque Hancko passe un long ballon vers l’avant depuis l’arrière gauche. City prend simplement le relais, semble avoir le contrôle. Le défenseur Josko Gvardiol récupère le ballon dans les cendres. Surtout, il est immédiatement mis sous pression par Giménez. En conséquence, Gvardiol renvoie un ballon haut et difficile au gardien Ederson.

Hadj Moussa, talentueux ailier droit algéro-français de 22 ans, voit que ça va mal à City. Il sprinte immédiatement après le ballon, le reçoit parfaitement, immédiatement dans la boucle, contourne le gardien sortant Ederson et vise sous un angle difficile et serré sans regarder : 3-1, sur le coup de 74 minutes.

Attaquant de Feyenoord Hajj Moussa est en route vers 3-1.
Photo Hannah McKay / Reuters

Colère, irritation, inquiétude – tout est visible chez Guardiola. Il regarde le sol pendant quelques secondes, les mains au-dessus de sa tête.

Feyenoord joue avec plus de courage et de conviction, poursuivant City. Les matchs mutuels sont gagnés, là où City hésite, aussi fragile que soit la confiance. Feyenoord construit patiemment, tente d’attirer l’adversaire avec des passes courtes, créant ainsi des espaces et faisant appel au flipper créatif Moussa.

A la 81e minute, il récupère le ballon depuis l’avant droit puis se retrouve coincé. C’est aussi ça Moussa. Mais Feyenoord continue d’exercer une forte pression. Gvardiol donne à nouveau une passe difficile, Timber et son compagnon Hwang In-beom plongent dessus et prennent le relais.

Le jeu se déplace vers la gauche, vers Paixão. Il envoie le ballon au deuxième poteau, où apparaît Lotomba. Il retire le ballon et passe merveilleusement par le poteau et la jambe gauche d’Ederson vers la poitrine de Giménez entrant : 3-2 après 81 minutes et 12 secondes.

Guardiola applaudit à quelques reprises, semble vouloir réveiller sa défense. Tension – ou est-ce de la peur ? – se voit dans ses yeux.

Remplaçant Santiago Giménez après avoir porté le score à 3-2.
Photo Hannah McKay / Reuters

À l’affût d’une épidémie

Feyenoord joue au football sans crainte. Lotomba se débarrasse en douceur à plusieurs reprises de Haaland, ours d’attaquant. Il reste encore du temps pour Feyenoord, dans un match longtemps considéré comme perdu.

Après 88 minutes et 30 secondes, cela commence par l’interception de Hwang, lorsque deux joueurs de City se gênent sur la ligne médiane. Les joueurs de Feyenoord recherchent immédiatement une épidémie – où sont les espaces ?

Il ne semble pas se passer grand-chose pour City, comme cela a été le cas toute la soirée. Hwang se dirige vers le remplaçant Ramiz Zerrouki, qui passe à Moussa, toujours dans sa moitié de terrain, au moins dix mètres avant la ligne médiane.

Paixão se promène alors devant. L’ailier gauche brésilien surgit soudain en profondeur dans la zone droite. Il y a de la place car Moussa a attiré son adversaire direct, l’arrière gauche Gvardiol. Moussa voit la course de Paixão et passe un ballon partagé entre Gvardiol et Jack Grealish.

L’organisation défensive de City est choquante, Paixão a tellement d’espace. Ederson est obligé de s’éloigner de son but pour stopper l’attaquant, à quelques mètres de sa surface de réparation. Mais Paixão est juste devant lui, saute un peu plus haut, dirige le ballon vers l’avant, l’emporte avec lui, perd le gardien, mais se place dans un angle difficile en diagonale vers la droite devant le but.

Paixão a un moment, regarde et fait ce que l’on ne voit presque pas venir. Il adresse un superbe centre à l’infatigable arrière gauche Hancko. Il se dirige vers un but vide, dépassant le dernier défenseur restant Rico Lewis. 88 minutes et 44 secondes et le score est de 3-3.

Défenseur de Feyenoord Hanko tête dans le 3-3 peu avant la fin.
Photo Hannah McKay / Reuters

Dans son enthousiasme, Hancko tombe un instant lorsqu’il court vers le groupe extérieur devant 4 000 supporters de Feyenoord. Dans la loge à côté, les supporters de City se bouchent la bouche ou les yeux avec leurs mains. Déception totale. Guardiola se cure un instant le nez, boit de l’eau.

La perplexité peut être vue chez Haaland – qui ne le ferait pas, en fait. Mais c’est si proche. Deux minutes plus tard, Grealish tirait sur le poteau via la jambe de Zerrouki – juste avant le 4-3.

Le remplaçant De Bruyne est occupé à pointer, avec 94 minutes et 30 secondes au compteur. C’est là qu’il faut courir, dit-il à un coéquipier, pour tenter de trouver une ouverture dans la défense de Feyenoord. Mais le défenseur Gernot Trauner pousse le ballon vers les tribunes avant que Haaland ne puisse y accéder.

Guardiola dirige ses joueurs vers l’avant avec des gestes de bras sauvages dans les dernières secondes. Et puis, au coup de sifflet après 96 minutes, l’officiel Marcel Birsan est le premier à serrer la main avec un sourire économique qui cache l’incrédulité.






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