Bruges, ma ville natale bien-aimée, a fait les manchettes ces derniers jours. Malheureusement pour de mauvaises raisons. Des raisons qui me fâchent comme des échevins et me rendent triste comme Bruges. Je ne crois donc pas au vieil adage selon lequel une mauvaise publicité est aussi de la publicité.

Bruges veut remporter le titre de Capitale européenne de la culture pour la deuxième fois de son histoire. Pour cela, nous devons tous travailler ensemble pour présenter la meilleure candidature possible.

Mais ce n’est malheureusement pas pour cela qu’on parle de Bruges.

Alors de quoi s’agit-il ? Pour superviser ce processus, la ville a nommé un coordinateur de programme qui doit prendre la tête d’un processus long et complexe qui doit aboutir à une histoire soutenue et forte. Autrement dit : le collège des bourgmestre et échevins a suivi l’avis et la nomination d’un jury indépendant. Mme Dalilla Hermans s’est imposée comme la plus apte lors de la sélection.

Je ne connais pas personnellement Mme Hermans. J’ai lu certaines de ses déclarations plus tôt, notamment sur le rôle des Blancs dans l’histoire. Déclarations imprudentes et historiquement incorrectes avec lesquelles je suis fondamentalement en désaccord. Mais n’est-ce pas là la beauté de notre démocratie ? N’est-ce pas là l’élément fondamental de notre liberté d’expression : que nous puissions être profondément en désaccord les uns avec les autres et en discuter, étayés par des arguments ?

Émeute sur Twitter

Pour certains politiciens, cependant, ce n’est pas une option. Ceux qui veulent marquer avec la base n’ont aucun intérêt à dialoguer. Non, attisez plutôt une autre émeute sur Twitter (réveillé, vous savez) et profitez d’un conflit houleux.

Je vois des collègues de la mairie de Bruges suivre cela et rechercher sans relâche le conflit. Ils ont frappé fort là-dessus. Les opposants autoproclamés à la culture de l’annulation réclament maintenant à tue-tête que quelqu’un soit complètement calmé.

Tout le camp anti-réveil est carrément hypocrite dans des cas comme celui-ci : vous ne pouvez pas vous plaindre en permanence de ‘annuler la culture‘, puis immédiatement vous battre contre quiconque exprime une opinion que vous n’aimez pas.

Et c’est exactement ce qui se passe ici.

Que leur propre ville est traînée dans la boue ? Qu’ils compromettent ainsi l’image de Bruges en tant que ville culturelle chaleureuse et accueillante ? Au plus dommage collatéral. Tant qu’il génère des clics et des likes.

Je trouve cela – et je choisis mes mots – scandaleux et inacceptable. Abuser consciemment d’une ville par envie irrésistible de faire valoir un point et frapper tout Bruges en plein milieu : ce n’est pas ma conception de la politique locale. Si la chaussure vous va, portez-la, mais je vous exhorte à arrêter. Laissons Mme Hermans faire ce pour quoi elle a été nommée, avec tant de Brugeois, d’associations et de la société civile.

Et la facturer pour cela. Pas sur des déclarations stupides du passé qui n’ont rien à voir avec la plus belle ville de Flandre et au-delà.

Jasper Pillen, échevin de Bruges pour Open Vld.Photo BELGA



ttn-fr-31