ÀLevez la main, ce parent qui n’a jamais vécu cette expérience perdez votre sang-froid avec vos enfants, peut-être en élevant la voix et en finissant par ressentir, immédiatement après, le sentiment classique de culpabilité. Se sentir confus, désorienté et inadéquat par rapport à son rôle de parent est en fait une expérience plutôt courante. La bonne nouvelle ? Changer de cap est possible. Expliquer comment faire, c’est Erica Petrucciani, pédagoguetrès populaire sur les réseaux sociaux (Instagram : @ericapetrucciani_pedagogista) et aujourd’hui l’auteur du nouveau livre «Éduquer sans s’emporter – Guide pratique pour les parents» publié par HarperCollins.
Dans le manuel, fruit de ses vingt années d’expérience professionnelle et de sa sensibilité de mère, la pédagogue esquisse un un parcours pour aider les parents avant tout à mieux se connaître et d’identifier les déclencheurs de ses réactions, donc comprendre la pensée infantile et le développement émotionnel des enfants. Mais aussi en proposant des stratégies efficaces à mettre en pratique pour gérer toutes ces situations qui risquent souvent de conduire à des conflits.
Éduquer sans s’emporter : pourquoi c’est important
Le premier aspect sur lequel le livre nous invite à réfléchir est pourquoi il est si important, bien que difficile, de pouvoir éduquer les enfants sans perdre son calme.
«Les raisons sont différentes. Les premières préoccupations l’image que votre enfant se construit de lui-même à travers la relation avec le parent – explique Erica Petrucciani. – Le comportement, verbal et non verbal, que le parent a envers un enfant, aide ou non l’enfant construire une image de soi positive. D’un autre côté, il est également vrai qu’éduquer sans se mettre en colère aide le parent à se sentir mieux dans sa place, ressentir moins de culpabilité et aussi trouverune énergie plus proactive envers leurs enfants. Mais pas seulement. Pouvoir rester calme est également important du point de vue de la relation créée entre parents et enfants : pour qu’il y ait une bonne relation, il doit y avoir une bonne communication. Et il ne peut y avoir de communication positive lorsque vous criez ou lorsque vous vous mettez en colère. »
Éduquez sans vous mettre en colère : faites attention aux « déclencheurs »
La première étape pour apprendre à ne pas perdre le contrôle même dans les situations qui semblent les plus difficiles ? Je me reconnais propres points sensibles.
«Dans le livre, je les appelle des déclencheurs parentaux – explique le pédagogue – et ils sont ces émotions qui s’activent chez le parent lorsqu’il se trouve en relation avec le comportement de l’enfant. Des émotions qui submergent le parent l’amenant à réagir plutôt qu’à agir. Il existe en effet une différence substantielle entre action et réaction. Même si la réaction a une composante hautement instinctive puisqu’elle n’implique pas de passage par la rationalité, agir signifie être responsable de ce que l’on ressent, le reconnaître comme nôtre, sans avoir ensuite à investir les enfants avec cette émotion que nous ressentons et que nous sommes incapables de gérer».
SOS crises de colère : la précipitation est une mauvaise conseillère
«Non seulement cela – continue l’expert – aujourd’hui nous vivons dans une société immédiate. Dans la frénésie du quotidien, en tant que parents, Il arrive souvent que l’on veuille résoudre immédiatement une situation critique. Mais la précipitation n’est jamais une bonne conseillère. Face à un enfant qui s’emporte habituellement le parent vise à le calmer rapidement alors qu’en réalité le but ne devrait pas être de calmer l’enfant mais plutôt être capable de rester dans l’émotion que vit l’enfant par notre présence respectueuse. »
Le chantage n’est jamais une bonne solution
La plus classique des erreurs que les parents ont tendance à commettre lorsqu’ils tentent de résoudre rapidement et sans « dommage » une situation conflictuelle avec leurs enfants ? Concentrez-vous sur les promesses – style ‘Si tu es bon, alors je t’achèterai des bonbons‘ – ou sur les menaces, dans la série « si tu ne t’arrêtes pas, pas de télé ».
«Essayer de calmer un enfant avec du chantage en positif ou en négatif, ce n’est jamais une solution parce que cela ne permet pas à l’enfant de comprendre – explique Erica Petrucciani. – Cependant, ces dynamiques sont naturelles car il n’est pas facile de pouvoir rester dans les émotions de nos enfants mais aussi dans les nôtres. Comme je le dis toujours, il y a un très beau verbe qui est ‘arrêt‘. Cela veut dire s’arrêter mais si on le divise cela devient aussialors regarde» : savoir rester dans ce que détermine cette situation, sans se laisser submerger par les émotions. C’est par là qu’un parent devrait commencer. »
L’importance de savoir comment s’excuser
Et si les erreurs et les faux pas sont toujours à prendre en compte dans la vie d’un parent, que faire quand, malgré les meilleures intentions, finissez-vous toujours par vous mettre en colère avec vos enfants ?
«Un aspect important est savoir comment s’excuser auprès de l’enfant – souligne le pédagogue – mais aussi fais-le de la bonne manière: il est essentiel que le parent admet avoir commis une erreur mais le fait sous une forme de communication valide. Ce qui ne devrait pas être « Désolé, j’ai mal réagi parce que tu as fait ça…‘, plutôt « Désolé, j’ai mal réagi parce que je me suis mis en colère à ce moment-là… » Autrement dit, nous devons attirer l’attention sur vous. Même le Prendre ses responsabilités a une fonction éducative importante envers les enfants. » Ce que nous avons tendance à considérer comme un «mission impossible‘, bref, ça peut vraiment être une voie viable…
«Éduquer les enfants sans se mettre en colère, c’est possible – confirme Erica Petrucciani. – Mais pour y parvenir, la première chose à faire est posez-vous toujours une questionen vous demandant pourquoi vous réagissez ainsi face au comportement de vos enfants. C’est précisément la première étape qui mène à cela responsabilité émotionnelle du parent envers l’enfant».
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