Combien de fois, nous adultes, avons-nous aussi pensé que nous aimerions "la mère" ou en tout cas quelqu’un qui s’est vraiment occupé de nous ? C’est le but du Reparenting, une pratique de Pleine Conscience qui nous apprend à devenir parents de nous-mêmes. Pour panser les blessures intérieures, souvent causées par nos vrais parents


« Reparenting », c’est-à-dire devenir parents de nous-mêmes. On pourrait ainsi traduire ce terme anglais qui est en fait un ensemble de pratiques, basé sur la pleine conscience, pour faire face à nos difficultés intérieures de façon autonome. Avec des expériences qui nous aident dans la nôtre croissance émotionnelle. Sans chercher d’aide extérieure comme le font les enfants, mais en essayant de travailler sur nous-mêmes, de dénouer les nœuds intérieurs, ou les douleurs que nous avons pu porter depuis l’enfance ou l’adolescence. Nous avons demandé au Dr Nicoletta Cinotti, psychothérapeute et auteur du livre récemment sorti « Parents d’eux-mêmes – Mindfulness et Reparenting » (Enrico Damiani Editore) de nous expliquer comment fonctionne le Reparenting. Et apprenez cette éducation émotionnelle très souvent sous-estimée.

Ce n’est pas de la théorie mais de la pratique

Nous avons été éduqué pour gérer ses émotions par le contrôle, répression et négation. Comme si les émotions étaient des éléments dangereux. En fait, ils nous permettent une compréhension plus large de la réalité. En période de changement, nous pouvons réaliser les limites de cette « pas d’éducation émotionnelle ». « Alors on a la possibilité de se comporter en bon parent, sauf qu’on s’adresse ce traitement à soi-même », précise le Dr Nicoletta Cinotti. Souvent nous avons les ressources, mais nous n’en sommes pas maîtres car nous n’en sommes pas conscients. «Reparenting enseigne une série de pratiques pour résoudre nos problèmes sans alourdir les autres. Pour ne pas répéter les mauvais modes réactifset face aux difficultés, des schémas que nous avons appris plus ou moins inconsciemment durant l’enfance et l’adolescence », explique-t-il Nicolette Cinotti.

Reparenting vous apprend à « avoir de la compassion » pour vous-même

Lorsque nous nous sentons mal face à une perte, voire à une simple difficulté au travail, nous avons souvent tendance à être très critiques envers nous-mêmes : nous nous reprochons de ne pas être ou de ne pas avoir été « assez bon, ou intelligent, ou capable ». “Ce n’est pas ‘quelque chose d’assez’ découle souvent de notre éducation. De nos parents qui, pour nous stimuler à faire de mieux en mieux, nous ont donné une vision négative de nous-mêmes, comme des êtres pas suffisamment adaptés pour… ou assez bon pour… Soit ils nous ont orientés vers une logique excessivement performative » explique le Dr Cinotti. Dans ces contextes, il faut pratiquer ce qu’on appelle en psychologie la « Auto-compassion », auto-compassion. «Nous devons apprendre à être plus conscients de nous-mêmes, car pouvoir nous consoler et consoler pour aller mieux » explique le Dr Cinotti qui est également enseignant de Mindfulness selon les protocoles internationaux Mbsr et Mbct.

Le dernier texte du Dr Nicoletta Cinotti contient également des exercices pratiques pour apprendre à être « Parents d’eux-mêmes ».

Il peut également être pratiqué seul

Reparenting n’est pas une façon de devenir plus indulgent avec soi-même, mais une ensemble de pratiques de méditation pour accepter une situation, console-nous et pardonne-nous nos fautes et aussi celles des autres. Cela vous permet de mieux utiliser les ressources dont nous oublions souvent que nous disposons, car nous sommes perdus dans l’autocritique, ou l’apitoiement sur soi. « Un débutant absolu, qui ne connaît rien à la psychothérapie ou à la Pleine Conscience, peut avoir au départ quelques difficultés à pratiquer le Reparenting par lui-même. C’est pourquoi dans mon livre il y a des exercices pratiques et une série de QRcodes pour télécharger des guides de méditation. Mais en général, le reparentage est une façon de prendre soin de soi sans avoir recours à la psychothérapie » explique le Dr Cinotti.

Reparenting aide à apprendre à connaître notre… famille intérieure

« Par exemple, nous savons tous que l’inflammation nous fait vieillir, mais personne ne prend un anti-inflammatoire tous les jours pour rester jeune. Le médicament n’est utilisé que lorsque l’inflammation devient aiguë. Quand ça fait mal et que tu n’en peux plus. La même chose se produit, ou devrait se produire, avec la psychothérapie : face à une maladie, nous intervenons avec la psychothérapie.

Pour atteindre son bien-être psychologique ou pour éliminer « l’inflammation intérieure », on recourt au Reparenting» explique Cinotti. Pour cette raison, la pratique de Le reparentage aide à devenir autonome face aux sensations très fréquents, comme l’anxiété ou le perfectionnisme. «L’importance de cette parentalité intérieure est évidente car, justement dans les moments difficiles, on peut « se comporter comme des enfants ». Des parties enfantines ou adolescentes vivent encore en nous : nous ne pouvons plus penser que les faire grandir est une responsabilité de nos parents, mais nous pouvons trouver nous-mêmes la meilleure voie pour un changement ».

Docteur Nicoletta Cinotti (crédit Rosselle DeBerti).

A qui peut-il être utile ?

On ne dit pas que le reparentage ne sert qu’à gérer les émotions négatives. Au contraire. « Il est utile à tous ceux qui, face à une émotion très intense, qu’elle soit positive ou négative, ne savent pas comment la gérer. Cette incapacité vient souvent du fait que personne ne leur a jamais appris à gérer ses émotions, comme on le faisait plutôt avec la gestion de l’argent ou l’hygiène personnelle » explique le Dr Cinotti. Le reparentage est également utile lorsqu’il s’est produit éducation émotionnelle axée sur la dépendance, lorsque vous avez grandi sans autonomie émotionnelle. Ou lorsque les actes d’attention et d’amour ont été remplacés par des punitions ou des critiques « constructives », mais qui nous ont souvent rendus dubitatifs et peu sûrs.

Cela nous rend à nouveau amis avec nous-mêmes

Reparenting conduit à accepter sans jugement ce que l’on vit. « Par exemple, lorsqu’une histoire d’amour se termine, nous avons tendance à nous protéger de cette douleur en nous repliant sur nous-mêmes. Peut-être pensez-vous pouvoir vous consoler en allant plus souvent chez l’esthéticienne ou en vous offrant des vacances. Cette attitude (peut-être) nous fait nous sentir mieux à l’extérieur, mais « à l’intérieur » nous restons dans la douleur. Ce n’est qu’en faisant des pratiques de méditation spécifiques que vous pourrez faire face à la souffrance, et non la fuir. Mais pour le surmonter avec un vrai confort intérieur» explique Cinotti. Il est inutile, face à un amour fini, d’essayer de comprendre à qui la faute. Ou pire encore, se sentir responsable. Prenez plutôt conscience de cette douleur en pratiquant confort de soi, vous permettra également de vivre de meilleures expériences futures. Et faire la paix avec nous-mêmes et avec nos parents. Que ce soit interne ou externe.

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