Le Parlement européen coûte déjà aux contribuables plus de deux milliards d’euros par an, mais malgré la crainte d’une récession et d’une inflation élevée, l’institution de l’austérité n’en veut rien. En fait, le parlement veut plus de millions pour embaucher 52 autres employés et 116 assistants. Alors qu’on demande à la bureaucratie bruxelloise d’être un peu modeste sur la croissance des effectifs, plus d’une centaine de fonctionnaires bien payés ont été recrutés l’an dernier.
Un groupe important d’États membres de l’UE en a assez du désir impudique d’encore plus de budget pour le Parlement européen. Le problème est que les institutions de l’UE ont signé un pacte vieux de plusieurs décennies pour ne pas bloquer les plans de dépenses de l’autre. Néanmoins, les ambassadeurs auprès de l’UE, dont le représentant des Pays-Bas, ont fait mercredi un premier pas prudent pour mettre un terme à cette culture du détournement des regards. Cependant, il n’est pas encore arrivé à un véritable blocage.
Ce qui rend la résistance encore plus grande, c’est un jeu bizarre dans les coulisses du Parlement européen. Là-bas, la présidente du parlement, Roberta Metsola, tente de couronner son bras droit, l’Italien Alessandro Chiocchetti, au poste de secrétaire général de l’institution. Les chrétiens-démocrates tentent ainsi de renforcer encore leur position de pouvoir. Il y a de sérieux doutes parmi les politiciens quant à son aptitude en tant que plus haut fonctionnaire du Parlement européen. Afin d’acheter le soutien politique du groupe européen d’extrême gauche, un poste supérieur officiel supplémentaire est créé avec un salaire mensuel correspondant d’environ 20 000 euros.
Les eurodéputés néerlandais résistent à la campagne de dépenses depuis des semaines. D66 La parlementaire européenne Sophie in ‘t Veld a récemment réagi furieusement au carrousel d’emplois dans un e-mail adressé à ses collègues libéraux européens. « Si le Parlement obtient des fonds supplémentaires, ils devraient être utilisés pour améliorer nos performances et non pour créer davantage d’emplois de haut niveau. Je ne sais pas comment expliquer cela à mes électeurs en temps de crise.”