Climat : le décalage entre les promesses et les actes

Les gens s’accrochent aux œuvres d’art emblématiques et enduisent les peintures de soupe à la tomate et de purée de pommes de terre, mais les nouvelles climatiques de cette semaine ont été suffisamment dramatiques, même sans les actions des militants du climat. Ce que tous les pays du monde font jusqu’à présent pour lutter contre le changement climatique est « malheureusement » insuffisant. C `est « terriblement insuffisant,» a conclu jeudi le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) dans un bel anglais.

Si les gouvernements n’interviennent pas plus rapidement et plus durement, la terre se réchauffera de 2,4 à 2,8 degrés d’ici la fin de ce siècle. C’est bien au-dessus de ce que les pays ont convenu dans l’accord de Paris : un maximum de 2 degrés, si possible 1,5 degré. Afin de continuer à respecter ces accords, les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent être réduites rapidement. Avoir une chance de 2 degrés avec 30 % en 2030, d’atteindre 1,5 degré avec 45 %. Le chemin maintenant : 5 à 10 %.

Les émissions de gaz à effet de serre ont peut-être été touchées lorsque nous étions en confinement au début de la crise du coronavirus, mais l’année dernière, des quantités record de CO ont déjà été libérées.2, du méthane et du protoxyde d’azote ont été mesurés, a relevé mercredi l’Organisation météorologique mondiale (OMM) dans un rapport inquiétant. La concentration de méthane en particulier a augmenté de manière exceptionnellement forte. Pourquoi n’est pas clair. Comme l’UNEP, l’OMM prône un changement systémique rapide de la société : de notre énergie, de nos transports, de notre façon de construire, de vivre, de manger et de fabriquer des produits. Action!

Il y a de grandes différences entre les pays, selon le rapport de l’ONU. Et entre promesses et actes. L’Union européenne, le Royaume-Uni, les États-Unis, l’Australie et le Japon sont mieux placés pour réduire leurs émissions que, par exemple, la Chine et l’Inde. Mais la tâche est encore grande pour tous les pays.

La grande question n’est plus seulement de savoir si les pays agiront rapidement. Mais aussi si la crise énergétique déclenchée par Poutine est un pas en arrière ou en avant. Le cabinet a poussé plus fort les centrales au charbon (plus d’émissions). Dans le même temps, les prix élevés de l’énergie entraînent une consommation d’énergie moindre (moins d’émissions). Et pour un passage plus rapide à l’énergie durable : les panneaux solaires ne sont pas faciles à se procurer (moins d’émissions).

Une organisation a publié une analyse plus positive cette semaine. L’invasion de l’Ukraine par la Russie pourrait être un tournant historique vers un système énergétique plus propre, estime l’Agence internationale de l’énergie. Les énergies renouvelables et le nucléaire sont stimulés par la guerre du gaz russe. Selon l’AIE, une organisation intergouvernementale composée principalement de pays occidentaux, les émissions provenant de l’énergie culmineront vers 2025. Par la suite, l’utilisation des combustibles fossiles diminuera régulièrement. Toujours pas assez pour ramener le réchauffement climatique en dessous de 2,5 degrés, soit dit en passant.

Pour l’instant, il y a aussi un fossé entre les promesses et les actes au sein du cabinet néerlandais. Les plans de Rutte IV sont ambitieux mais pas encore assez concrets, le Conseil d’État a statué le jour du budget. Maintenant, vous pouvez dire : l’accord de coalition n’a pas encore abouti, allez-y doucement. Mais même dans ce cas, il est peu probable que le cabinet atteigne ses objectifs ambitieux (55 à 60 % d’émissions en moins d’ici 2030), a écrit l’agence de planification climatique PBL à propos de l’accord de coalition l’année dernière. La chance serait plus grande si le cabinet s’appuyait moins sur les subventions et plus sur les règles, les normes et la tarification de la pollution, selon le PBL. Une telle norme stricte a été convenue dans l’UE cette semaine : à partir de 2035, les nouvelles voitures ne seront peut-être pas CO2 émet plus. Cela fonctionne comme un charme : des normes strictes conduisent à moins d’émissions et à plus d’innovation, ont récemment conclu des chercheurs de PBL et de l’Université de Tilburg. Gratuit pour le gouvernement et pour rien.

Marike Stellinga est économiste et journaliste politique. Elle écrit sur la politique et l’économie ici chaque semaine.



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