Le groupe barcelonais Ciutat nous a enchanté ces derniers mois avec les délicieux singles qui avancent leur deuxième album. “Ciutat l’Amistat” a été présenté par des pépites comme “Nadie saber” avec Tristán!, avec une certaine influence R&B, ou le plus house “Una vez más”.
Jordi (JP Sunshine) et Guillem (Guim), tous deux DJ, nous surprennent en sélectionnant le sujet dont ils voulaient parler dans Meister of the Week, notre section organisée par Jägermeister. Ils n’ont frappé rien de moins que du ska.
Pourquoi avoir choisi de parler de ska dans cette rubrique ?
Parce que c’est cool pour nous et même si cela peut paraître un mensonge, nous sommes tous les deux entrés dans le monde des groupes jouant dans un groupe de ska.
Selon vous, quelle a été son influence sur la culture populaire ?
Cela a été beaucoup. Nous venons de la musique de club et, par exemple, l’influence du Ska, du Reggae et de la tradition jamaïcaine est évidente dans la musique électronique britannique comme la jungle, le garage ou le dubstep.
Avez-vous un album du genre sur un piédestal ?
‘Clandestino’ de Manu Chao est un de nos albums préférés même s’il n’est pas du genre. Mais justement, nous aimons mélanger et fusionner et ne pas nous en tenir à un seul genre… Si nous parlons du genre pur, nous aimons ‘Step Forward’ du New York Ska-Jazz Ensemble, ‘Early Years’ de Dr. Calypso, ‘Specials’ par The Specials… il y en a beaucoup.
Et une playlist ou des grands succès, ou un coffret de compilation en quelque sorte ?
N’importe quelle compilation du label anglais Trojan Records fera l’affaire.
Si vous deviez choisir une chanson pour introduire ce genre, quelle serait-elle ?
« Le latin devient ska » par les Skatalites.
Vous souvenez-vous de la façon dont vous avez découvert les Skatalites ?
Nous les avons découverts quand nous étions petits et nous avons tous les deux eu la chance de les croiser à plusieurs reprises. Ils tournaient toujours avec des éléments différents, donc ce n’était jamais exactement le même concert. En fait, il y a un peu plus d’un an, je pense que le dernier des membres fondateurs est décédé. Le saxophoniste Lester Sterling à 87 ans ! On aime la GOOD VIBE en majuscules qu’elles véhiculent.
Les Specials ont joué en Espagne, avez-vous pu les voir ou vous ont-ils rattrapé de loin ou petit ? Qu’est-ce qui vous plaît tant dans ce groupe ?
Guim : Malheureusement, nous n’avons pas eu la chance de les voir en concert, même si j’ai vu le regretté Terry Hall jouer au Rex Room de Razzmatazz il y a des années. On les aime parce qu’ils ont pris un son qui existait déjà et l’ont réinterprété avec les codes de leur époque, ce qui est quelque chose de très actuel.
D’autres concerts recommandés du genre ?
Folie. Très amusant.
Amy Winehouse fait partie de ces artistes pop qui ont rendu le ska plus visible en réalisant des reprises, en les incorporant toujours dans ses shows… que pensez-vous de ses adaptations ou d’autres réalisées par des pop stars, comme Blondie ou No Doubt ?
Nous adorons sa version de « Monkey Man », et il a également joué certains des Specials. Nous ne pouvons pas donner d’autre avis que ce que nous pensons de tout ce que cette fille a fait, qui est du pur miel de romarin.
“Tout ce qu’Amy Winehouse fabrique est du miel de romarin”
Si nous nous concentrons sur la Jamaïque, ces dernières années, on parle davantage de dembow, de reggae ou même de son lien avec le reggaeton, qu’en pensez-vous et pourquoi pensez-vous qu’on parle un peu moins de ska ?
Ska est resté dans un tiroir oublié. C’est un genre qui a suscité et suscite de nombreuses critiques, mais nous pensons qu’il doit être justifié.
Vous avez un nouveau single intitulé « Una vez más » qui n’a rien de jamaïcain. S’il existait une chanson de Ciutat avec une touche de ska, quelle serait-elle ?
Attention à ne pas faire un album entier de Ska et Reggae…
Quel est le lien entre la Jamaïque et la Catalogne dont vous nous avez parlé par e-mail ?
Dans les années 90 et 2000, il y avait d’innombrables groupes de ska en Catalogne : Dr Calypso, Decibelios, The Gramophone Allstars… et celui qui est pour nous le plus emblématique : Skatalà.