Chuvalo, coups de poing et tragédies : l’homme qui a envoyé Ali à l’hôpital puis est allé danser


De nombreux coups donnés et reçus, à l’intérieur et à l’extérieur du ring. Jamais champion. Mais entre les années 60 et 70, il était l’un des plus durs du moment, et il savait aussi gérer les tragédies en dehors du ring.

Jamais Champion du Monde, comme beaucoup de ceux qui avaient raison à la mauvaise époque ; chez le champion du monde, oui, vainqueur à sa manière contre et surtout de ce à quoi il a su survivre, peut-être plus par instinct que par volonté. Sa boxe était aussi comme ça, faite pour être admirée même lorsqu’elle n’était pas pleinement appréciée ; tout comme nous admirons ceux qui affrontent les obstacles uniquement avec une trajectoire frontale, sans même envisager la possibilité de les contourner d’une manière ou d’une autre ; sans recourir à des artifices tactiques qui envisagent les alternatives d’un plan de bataille. Directement pour tout droit : la façon dont il a frappé, la même manière dont il a récupéré. George Chuvalo, né à Toronto de parents croates, portait dans son patronyme les traits d’une Europe frontalière, de cette partie toujours un peu instable à l’intérieur de ses frontières ; poids maximum depuis la naissance, pourrait-on dire, pas seulement pour la taille ; pour son caractère d’abord et ensuite pour ce menton de granit qui encaissait les coups mais qui donnait presque l’impression de ne pas les accuser. Ce détail deviendra plus tard une métaphore, ainsi qu’un point fort de la place. De nombreux coups de poing ont été lancés au cours des matchs, dans une parabole compétitive ponctuée des noms des invincibles de son époque ; trop de coups de poing dans la vie, ceux qu’aucune cloche ne s’arrête pour interrompre.



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