Child Focus demande au commissaire national pour la protection en ligne des enfants


Child Focus appelle le gouvernement belge à nommer un commissaire national à la protection en ligne des enfants. L’organisation a transmis ce message au Premier ministre Alexander De Croo (Open VLD) mardi, ainsi qu’à deux mères d’enfants qui ont perdu la vie après avoir envoyé des sextos transfrontaliers et dénoncé : l’utilisation abusive de messages, de photos et de vidéos à caractère sexuel.

Mère Glenn

La mère de Glenn s’est également entretenue avec le Premier ministre De Croo. Son fils s’est suicidé en 2017, à l’âge de 15 ans, après qu’une photo de lui nu ait été diffusée en ligne via un faux profil Instagram. Le mois dernier, Child Focus a lancé une campagne avec le numéro de téléphone de Glenn. Quiconque appellera le numéro (0492 79 58 30) entendra son histoire et signera une pétition pour une meilleure protection des jeunes contre l’exploitation sexuelle en ligne. Déjà 37 274 personnes ont laissé leur nom.

Il faut également de la prévention et une police spécialisée

Avec un commissaire national, Child Focus espère que la « fragmentation désespérée des pouvoirs » prendra fin. L’organisation appelle également à investir dans une prévention approfondie auprès des enfants en matière d’éducation aux médias et de sécurité en ligne, en accordant une attention particulière aux risques tels que le sexting transfrontalier, le toilettage, les deepfakes et la sextorsion. Selon Child Focus, des investissements dans une police spécialisée pour enquêter sur les abus (sexuels) en ligne et prendre des mesures contre les auteurs sont également nécessaires.

De meilleures lois sont nécessaires

Child Focus insiste également sur un cadre législatif efficace, au niveau national et européen. « Nous avons besoin d’une législation uniforme et décisive au niveau européen, avec une application efficace », déclare l’organisation, qui souligne l’importance de la loi européenne sur les services numériques. Les acteurs technologiques doivent jouer un rôle plus actif dans la protection en ligne des enfants et des utilisateurs.

Il y a donc une responsabilité auprès des entreprises technologiques internationales, estime Child Focus. Ils doivent offrir aux enfants une plateforme sûre grâce à une analyse des risques et des options de reporting efficaces.

Child Focus et les mères de deux enfants qui se sont suicidés suite à un comportement inapproprié en ligne ont présenté leur proposition au Premier ministre Alexander De Croo (Open Vld) avec le téléphone de Glenn, utilisé pour la campagne Child Focus. © BELGA

Le Premier ministre De Croo a exprimé son respect pour le message et l’action de Child Focus. «Nous avons profondément renouvelé le droit pénal sexuel au cours de cette législature, mais la technologie évolue très rapidement», explique De Croo. « Nous allons maintenant utiliser les propositions de Child Focus pour examiner dans quels domaines nous pouvons encore améliorer la législation. »

Selon le Premier ministre, Child Focus s’attaque à un vaste problème social qui peut avoir des conséquences majeures. « Les jeunes doivent savoir qu’ils peuvent contacter Child Focus, des enseignants, des parents ou d’autres conseillers de confiance pour mettre un terme à cela. » Le premier ministre a également laissé son nom sur la messagerie vocale de Glenn.

Toute personne ayant des questions sur le suicide peut contacter la Suicide Line au numéro gratuit 1813 ou sur www.zelfbloed1813.be.



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