« Chers gens de la presse »

En regardant mes collègues en colère à la conférence de presse de Sigrid Kaag chez eux, je me suis demandé avec désespoir : quand auraient-ils été satisfaits ? Kaag était passé par la poussière une dizaine de fois : désolé, excuses, si seulement j’avais et cetera. Son président a également continué à faire la grimace comme s’il venait de faire pipi dans son lit et voulait maintenant promettre à ses tristes parents un prompt rétablissement.

Je pense que Kaag aurait pu mieux expliquer : « Chers journalistes, je pense qu’il est tout à fait justifié que vous soyez si en colère. C’est tout à fait honteux ce que j’ai fait, c’est presque aussi mauvais que ce que mon ancien membre du parti Frans van Drimmelen a fait à la victime. J’offre à tous, à la victime et au reste du peuple néerlandais, et donc aussi aux rédacteurs indignés de Le télégraphe et de Volkskrantmes sincères excuses pour mon comportement laxiste.

« J’ai négligé mon devoir moral en tant que chef de D66. J’ai fait de grosses erreurs et comme très peu de gens font de telles erreurs – personne vraiment, je comprends – il ne me reste plus qu’une étape : partir. Et c’est ce que je fais. Je me lève! Je pars! Et avec moi toute la planche ! J’espère que vous avez votre chemin maintenant.

Après une telle conférence de presse, Wouter de Winther, rédacteur politique de De Telegraaf, aurait sans doute déclaré : « Nous, à De Telegraaf, ne sommes pas satisfaits de ce lâche départ. Mme Kaag fait semblant de plaider coupable, mais c’est le contraire qui est vrai. C’est précisément une manière sournoise d’échapper à sa responsabilité. Honte! Mais nous n’attendions rien d’autre d’elle.

« Mon journal a toujours affirmé que cette personne, ce Kaagmens, n’est bon à rien. Nous sentions intuitivement qu’elle ruinerait la politique néerlandaise avec son moralisme hypocrite. Heureusement, M. Wilders ose adopter une approche stricte à son égard au Parlement, c’est pourquoi nous sommes heureux de le laisser parler dans des interviews exclusives.

« Oui, Mme Kaag aurait dû rester, ne serait-ce que pour nous donner l’occasion de continuer notre campagne de diffamation. Ce n’est qu’avec cette démission qu’elle est devenue complètement incroyable. Sur qui devrions-nous viser nos flèches maintenant ? A mangé du poussin ? Oh non? »

Alors la journaliste Natalie Righton de de Volkskrant prendrait le mot lésé : « Je suis très fière de mon grand scoop et je ne laisserai personne ruiner ma fête, surtout pas par Mme Kaag. La raison pour laquelle j’ai constamment crié à travers les réponses de Mme Kaag lors de la conférence de presse, c’est qu’elle n’a pas accordé suffisamment de crédit à mon scoop. Elle parlait d’un tapage dans la presse qui était plus important que l’affaire elle-même. Ridicule! Comment ose-t-elle ! Comme si la presse ne devait pas nous laisser nous sentir importants ! »

Peut-être alors la victime pourra-t-elle dire le dernier mot. Elle pourrait échantillonner de façon un peu critique les personnes présentes et dire : « Je ne suis pas très impressionnée par toute l’agitation ici. Vous agissez maintenant comme si vous étiez tous si attachés à moi, mais j’ai l’impression que chacun a son agenda : les journalistes qui veulent juste être confirmés dans leurs préjugés et Mme Kaag et sa présidente qui auraient pu regretter un peu plus tôt Express. Ce serait tout à votre honneur si vous vous taisiez. »



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