Chère énergie, l’étude du Cer : avec les renouvelables il y a un risque d’augmentation des coûts. Bientôt, ils ne remplaceront pas le gaz


La crise énergétique qui s’est aggravée avec le conflit en Ukraine nécessite une refonte des stratégies d’approvisionnement. L’Italie est le pays qui dépend le plus du gaz naturel, qui couvre 41 % des besoins nationaux, soit près du double de la moyenne européenne et mondiale. Du côté de l’offre, le marché du gaz naturel présente une structure très concentrée, pour des raisons liées à la disponibilité de la matière première, la Russie couvrant à elle seule plus du tiers des besoins européens.

Le même Def, le document économique et financier approuvé par le gouvernement, constate qu’« à partir de la fin du printemps 2021, le prix du gaz naturel a enregistré de fortes hausses, également en comparaison avec la tendance du prix du pétrole. La reprise de la demande mondiale de gaz s’est accompagnée de pénuries d’approvisionnement, dues non seulement à des événements climatiques et à des incidents techniques, mais aussi à des facteurs géopolitiques, et, plus récemment, à l’attaque militaire contre l’Ukraine par la Fédération de Russie ».

Le poids du gaz peut difficilement être réduit en peu de temps

Mais si tel est le scénario, le CER (Centre Européen de Recherche) dans un rapport qui vient de paraître (titre : « Crise ou transition énergétique ») prévient : il n’est pas certain que se focaliser sur les nouvelles énergies, à commencer par les renouvelables, entraîne automatiquement une baisse des coûts ou une augmentation du niveau de concurrence sur le marché. Dès lors, le coup de foudre : « le poids de la Fédération de Russie dans les approvisionnements en gaz naturel de l’Europe et de l’Italie peut difficilement être réduit à court terme, sinon marginalement. Les suggestions faites aujourd’hui à cet égard, d’augmenter les importations de gaz liquide (GNL) en provenance d’autres pays, en premier lieu des États-Unis et du Qatar, semblent en effet peu crédibles ». La conclusion est que « dans l’ensemble, les données suggèrent que l’Union européenne ne sera pas en mesure de remplacer la Fédération de Russie en tant que principal fournisseur de gaz naturel pendant la période de transition énergétique ».

PANIER ÉNERGÉTIQUE 2020

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Les faiblesses des alternatives au gaz russe

En effet, si l’on raisonne en termes d’alternatives aux approvisionnements russes, l’enquête énumère une série d’aspects qui pourraient se répercuter sur cette tentative : à partir de 2030, la production norvégienne est estimée en déclin ; dans la décennie 2009-2019, l’augmentation de la consommation de gaz en Algérie (+ 5,6 % par an) a été supérieure à la production (+ 1,3 % par an) en raison du manque d’investissements dans le secteur ; grâce au Southern Gas Corridor, opérationnel depuis décembre 2020, l’Azerbaïdjan peut fournir environ 16/18 Gm3 de gaz naturel par an, dont 6/8 Gm3 à destination de la Turquie et le reste vers la Bulgarie, la Grèce et surtout l’Italie ; Les réserves estimées de gaz naturel offshore dans le sud-est de la Méditerranée répondront principalement à la demande croissante de l’Égypte et contribueront à l’indépendance énergétique d’Israël. Il semble également très difficile de construire l’Eastmed, soutenu par l’UE mais avec des coûts prohibitifs et qui aurait tout de même une capacité de transport maximale de 10-12 Gm3 par an. Enfin, parmi les différents fournisseurs de l’UE, le gaz naturel liquéfié américain est le plus cher.

Avec la crise du Covid, la transition énergétique est de plus en plus au premier plan

Parmi les éléments qui caractérisent le scénario post Covid – dans l’espoir d’une diminution constante des infections – est apparue une attention accrue aux questions de durabilité environnementale et de transition énergétique. Une attention qui s’est encore accrue avec la crise en Ukraine, et la nécessité imposée par le conflit de diversifier les sources d’approvisionnement. L’objectif partagé au niveau mondial – est rappelé dans le Rapport du CER (Centre Européen de Recherche) « Crise ou transition énergétique », présenté ce mercredi 13 avril – est d’atteindre la neutralité carbone (c’est-à-dire l’équilibre entre les émissions et l’absorption de CO2) d’ici 2050 : une période relativement courte, au cours de laquelle les paradigmes de production et de consommation des grands pays devraient connaître un véritable retournement, capable d’enrayer la tendance à la hausse des températures.



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