Charger: "De Paris à De Aliprandini, les grands noms manquaient à l’appel. Faim? Il y en a, mais il faut être réaliste"

Le directeur technique des Azzurri analyse le moment difficile : « Domme en panne d’électricité après le crash au Canada. Vinatzer ? On en reparlera fin janvier. L’objectif est de construire une équipe solide pour 2025-26 »

De notre correspondant Claudio Lenzi

@clenzi82

La Coupe du monde de ski est prête à reprendre vie avec le double slalom le 4 janvier, les hommes à Garmisch et les femmes à Zagreb. En parlant des Azzurri, c’est à Max Carca, redevenu directeur technique de l’équipe masculine, de faire le bilan du moment négatif, du moins en termes de résultats.

La première partie de saison s’est soldée par un seul podium, celui de Mattia Casse dans la deuxième descente de Val Gardena. Quel bilan peut-on faire ?

« C’est difficile de faire un bilan, on est en pleine phase de transition, moi-même je suis manager depuis cinq mois, je connais bien la situation, j’espérais que les sportifs experts feraient l’ombrelle des jeunes qui grandissent, mais ce n’était pas le cas ».

Un cas avant tout, celui de Dominik Paris.

« Il faut être réaliste, qui a fait des résultats en vitesse ces deux dernières années ? Il n’y avait que Domme. Maintenant il y a Casse qui avance et c’est une chose positive, mais Paris nous manque. On le sait tous, il a perdu confiance avec l’accident au Canada, à partir de là, il essaie de faire quelques changements dans ses réglages tous les jours, mais quand on perd confiance, c’est dur ».

Nous l’attendions tous au rendez-vous à Bormio, sur « son » Stelvio. Au lieu de ça, ça s’est mal passé. Pourquoi?

« Je l’ai vu skier en Argentine, il ne skiait pas comme il le fait maintenant. A Sölden il a failli se qualifier en slalom géant, à Lake Louise il se battait pour le podium jusqu’à ce qu’il perde son ski… A partir de ce moment il y a était le black-out, c’est un athlète qui est très peu tombé, il a perdu confiance et puis l’Amérique, Val Gardena, n’est pas la neige idéale pour lui. Toutes ces choses ensemble lui ont fait perdre confiance et maintenant le staff travaille pour essayer de le mettre en position de le faire un morceau à la fois. Il était à Bormio la semaine dernière, il a mieux skié que montré en descente et en super G. Mais l’entraînement est une chose, et ce n’était pas dans des conditions extrêmes qu’ils ont rencontrés en fin d’année : Feuz a fait des reconnaissances et n’a pas pris le départ, Meyer a décidé d’arrêter car ce circuit a vraiment mis tout le monde à l’épreuve ces temps-ci ».

Alors, au-delà de la 10e place à Bormio, pourrait-il se redresser ?

« Maintenant, il veut tout réinitialiser et le faire un morceau à la fois. On va à Wengen, on va à Kitz, c’est un champion, quelqu’un qui a 21 victoires et 42 podiums en Coupe du monde, c’est un skieur légende, il faut respecter ce moment de sa vie Ce n’est pas un gamin qu’on prend par le collet… »

Et les autres bleus ? Chez De Aliprandini et Vinatzer, les déceptions ne manquent pas…

« Nous savons que c’est un moment difficile. Nous nous battons, je suis confiant pour l’avenir. De Aliprandini est sorti dans trois géants sur 4, Innerhofer aussi, il avait donné des signaux à l’entraînement, il a eu du mal dans le match pour l’instant . Vinatzer l’a fait deux courses rapides et deux sur les fourches. Nous avons choisi de le laisser faire la double discipline, en coupe d’Europe il a commencé avec le 50 et a déjà fait un podium en géant. Maintenant en janvier il y a six slaloms importants , nous en reparlerons après ces tests ».

Les jeunes grandissent-ils vraiment ?

Nous avons des gars de 2001, Della Vite et Franzoni… Giovanni est tombé en Amérique, sinon qui sait peut-être qu’il était déjà là avec les meilleurs. Au lieu de cela, vous prenez une piqûre comme ça et il faut du temps pour recommencer. Kastlunger a obtenu ce résultat à Val d’Isère, il skie aussi bien en Coupe d’Europe. Nous travaillons pour amener ces jeunes de 20 à 23-24 ans avec les deux disciplines à être stables sur les skis et à pouvoir concourir à toutes les courses, à ne pas avoir l’angoisse que s’ils font une erreur… »

Nous avons besoin d’un Goggia qui entraîne tout le monde avec sa détermination.

« Il faut avoir faim, bien sûr, mais il faut aussi comprendre son niveau. La saison dernière on avait Paris 4e mondial, De Aliprandini 7e, puis Vinatzer et Sala 14e et 15e. Cette année, Paris et Aliprandini nous manquent, alors que Casse a attendons fin janvier pour comprendre s’il manque ou pas Vinatzer, je le vois bien skier, je serais plus inquiet s’il avait fini 15 ou 20. Et puis il a changé le matériel, ça aussi Il faut se tourner vers 2025-26, il faut être réaliste ».

Paris sera-t-il là la saison prochaine ?

« Je ne peux pas répondre maintenant. »





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