Championnat d’Europe de handball : l’Allemagne échoue contre le Danemark parce qu’il manque un miracle au conte de fées.

Le très grand rêve de la finale a éclaté. Et pourtant : entre fatigue des feux tricolores et grève des cheminots, les handballeurs allemands écrivent le conte de fées hivernal dont le pays rêvait.

L’essence des contes de fées est que des choses miraculeuses s’y produisent. Les handballeurs allemands voulaient écrire un conte de fées hivernal lors du Championnat d’Europe à domicile. Ils rêvaient au moins des demi-finales, les plus audacieux rêvaient même de la finale ou du titre, de triompher des Français, des Danois et des autres grands favoris. Les victoires étincelantes contre la Suisse et la Macédoine du Nord au début du tournoi étaient « Il était une fois… »

Désormais, tous ces rêves sont terminés – en demi-finale. C’était l’objectif de l’équipe dirigée par l’entraîneur national Alfred Gíslason. Vous y êtes parvenu. Avec brio. Et pourtant : pour être honnête, la demi-finale perdue donne un peu l’impression que le beau fils du roi épousait l’une des méchantes demi-sœurs tandis que Cendrillon est toujours occupée avec des pois et des lentilles. Une honte. Mais que feriez-vous sans un arbre magique et des pigeons pour vous donner un coup de main ?

En fin de compte, il manquait un miracle au conte de fées. Non pas que le gardien Andreas Wolff n’était pas un sorcier. Mais ce n’est pas magique, c’est tout à fait normal. Non pas que les joueurs autour du capitaine Johannes Golla manquaient d’engagement, de combativité ou de volonté. Au contraire : cette équipe a réussi à rallier derrière elle tous les spectateurs dans les salles et des millions devant les téléviseurs avec les « vertus allemandes » presque chantées à mort mais apparemment réelles. Mais ce n’est pas étonnant non plus. C’est tout simplement du handball « Made in Germany ».

Le miracle aurait été de grandir encore plus au-delà de soi. Jusqu’au très haut niveau, au même niveau que la France championne olympique et le Danemark champion du monde. En demi-finale, les Scandinaves se sont montrés tout simplement plus avisés, plus intrépides et plus constants. L’équipe du sélectionneur national Gíslason a dû se rendre compte que remporter de grands titres nécessite plus qu’un combat inconditionnel et peut-être le meilleur gardien du monde. L’Allemagne n’est pas (encore) un match complet pour les Français et les Danois, bien équipés jusqu’au bout du banc des remplaçants.

Un tour de montagnes russes sauvage

Contre l’Islande, une volonté débridée a suffi pour gagner ; contre l’Autriche, l’équipe s’est effondrée en attaque comme un château de cartes. Beaucoup d’erreurs techniques et beaucoup de nervosité en profitant des occasions – cela n’aurait pu suffire que pour un match nul extrêmement flatteur. L’équipe a joué presque parfaitement contre la Hongrie, mais a de nouveau été fragile contre la Croatie. Et puis cette demi-finale. Cette merveilleuse première mi-temps, ce combat, cette unité, cette volonté de rêver. Et pourtant : ce n’était pas suffisant. Nos confrères ont résumé ici comment s’est terminé le conte de fées de l’hiver allemand.

Que reste-t-il après « Et s’ils ne sont pas morts, sont-ils encore en vie aujourd’hui ? » Surtout, ceci : cette équipe nationale allemande de handball est vivante. Derrière les vétérans Wolff, Kohlbacher, Häfner, Dahmke et Kastening, grandissent les champions du monde U21 de 2023. Le gardien volcanique David Späth, le tireur sauvage Renārs Uščins, joueur du match contre le Danemark. Les athlètes les plus performants comme Johannes Golla et Sebastian Heymann sont dans la fleur de l’âge en tant qu’athlètes, tandis que les espoirs comme Julian Köster et Juri Knorr sont même quelques années plus jeunes.

Ils incarnent tous un handball allemand en chemise, sans fax et pratique dans le meilleur sens du terme, pour lequel Alfred Gíslason est le mentor idéal. De plus : il n’y a ni Ferrari devant les halls ni aucun accessoire de mode extravagant accroché dans le vestiaire de l’équipe. Ces joueurs sont des « gens normaux », des figures d’identification par leur enthousiasme, leur courage, leur passion, leur sens du vivre-ensemble.

L’histoire de Cendrillon de cette équipe n’est pas terminée. C’est juste interrompu. Le match pour la troisième place contre la Suède sera un nouveau départ. Les tournois de qualification pour les Jeux olympiques d’été de Paris débutent en mars. Dans un an, la Coupe du monde aura lieu en Croatie, au Danemark et en Norvège. L’histoire continue. L’avenir appartient à cette équipe. Après le conte de fées, c’est avant le miracle.



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