C’est un De Ketelaere complètement différent : les chiffres du Belge qui divisent les supporters de l’AC Milan


En regardant les données du CDK comparées au même moment de la saison, il est difficile de croire que nous parlons du même joueur. L’Atalanta le rachètera et pendant ce temps, les supporters milanais craignent la blague à San Siro

Marco Pasotto

C’est désormais un rituel qui se renouvelle de temps en temps : Milan rencontre l’Atalanta et les supporters des Rossoneri formulent avec fatalisme (et inconsolable) l’oracle : « Est-ce que tout le monde est prêt pour le but de De Ketelaere ? ». Comme une sorte d’ennemi juré, de justice divine et sportive dans le contexte d’une histoire qui a toujours radicalement divisé le peuple de l’AC Milan, et qui le divise encore aujourd’hui. D’un côté, les « orphelins » de Charles, qui rejettent la faute sur Pioli, coupable de ne pas pouvoir le faire payer. Et sur le club, coupable de l’avoir largué ailleurs sans la patience nécessaire. De l’autre, ceux qui soutiennent que le CDK n’avait pas les épaules assez larges pour jouer à San Siro et porter les Rossoneri. En bref, s’il s’est épanoui cette année, ce serait uniquement parce que, même si Bergame est depuis des années une province très riche en termes de football, elle reste une province.

solutions

Inutile de s’y attarder trop longtemps : il n’y a aucune preuve et il n’y en aura pas, puisque l’Atalanta compte racheter le blond brugeois à la fin de la saison, faisant valoir le droit de rachat acquis l’été dernier à 22 millions (ainsi qu’un bonus de 4 et un pourcentage sur la revente future). Pioli a déclaré à la veille du match que « Gasperini était très doué pour lui trouver des solutions plus offensives, plus adaptées à ses caractéristiques au sein de cette équipe ». En fait, CDK est aussi un autre joueur car Gasp le fait jouer d’une manière différente. Si Pioli croyait devoir l’utiliser uniquement dans le milieu offensif, à Bergame Charles joue en 3-4-1-2 (il est l’un des deux attaquants et a également appris à coexister avec Scamacca), en 3-4-1-2. 4-2-1 (juste derrière l’avant-centre) et en 3-4-3 (ailier ou attaquant central). Résultat : jusqu’à présent, le Belge a participé à 17 buts de la Dea : 10 buts et 7 passes décisives, tous répartis démocratiquement entre le championnat, la Ligue Europa et la Coupe d’Italie.

les données

Lors du match aller à Bergame contre Milan, un but a été raté – ce qui à l’époque a suscité l’ironie des Rossoneri – puis il a fourni la passe décisive pour le deux-un de Lookman et là le sarcasme de l’AC Milan a disparu. Comparer le De Ketelaere d’il y a un an avec celui d’aujourd’hui est évidemment un exercice impitoyable. Les 10 buts et 7 passes décisives en 2023-24 deviennent une passe décisive sans un seul but à ce stade de la saison. Et, au-delà des macro-chiffres, il y a aussi quelques données moyennes par match qui illustrent bien les différences : les 0,57 tirs cadrés sont devenus 1,31, les occasions créées sont passées de 1,39 à 2,57, les touches dans la surface de 4,66 à 6,93, tentatives de dribbles de 3,35 à 3,88. Traduit : plus de danger, plus proche du but, plus de confiance en soi. Le troisième tour de la saison se déroulera dimanche entre le Diable et la Déesse (qui sait si la Ligue Europa amènera le quatrième) et les supporters des Rossoneri l’« entendent » déjà par superstition depuis des jours : « Est-ce que tout le monde est prêt pour le match de De Ketelaere ? but? ».





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