La mosquée Al Aqsa est située sur le mont du Temple à Jérusalem-Est occupée par Israël. Cet endroit n’est pas seulement sacré pour les musulmans à cause de la mosquée, mais aussi parce que le Dôme du Rocher s’y trouve. Selon l’islam, le prophète Mahomet a commencé son voyage nocturne vers le ciel là-bas.
Pour les Juifs, le complexe a également une valeur importante en raison du Mur des Lamentations. C’est le dernier vestige du deuxième temple juif qui se dressait autrefois sur la montagne.
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Le statut de la mosquée Al Aqsa
En vertu du droit international, Jérusalem-Est fait partie des Territoires palestiniens, tout comme la Cisjordanie et Gaza. Mais pendant la guerre des Six jours en 1967, Israël a pris la partie orientale de la ville (et une partie de la Cisjordanie). Il est sous contrôle israélien depuis lors.
Le complexe de la mosquée Al Aqsa est géré par le waqf depuis des années. C’est une fondation islamique financée par la Jordanie. Mais le waqf a une influence limitée car Israël contrôle Jérusalem-Est.
Des accords clairs ont été conclus sur la zone autour de la mosquée Al Aqsa. Les non-croyants sont autorisés à visiter le complexe à certaines heures, mais seuls les musulmans sont autorisés à y prier. Une minorité juive tente régulièrement de briser le statu quo.
La visite du ministre israélien de la Sécurité nationale d’extrême droite, Itamar Ben-Gvir, à la mosquée Al Aqsa en janvier a donc été vécue comme une provocation. C’est comme ça que c’était prévu. Ben-Gvir a ignoré les avertissements d’autres politiciens selon lesquels sa visite provoquerait la colère des Palestiniens. Ils craignent que le complexe du temple ne soit également ouvert par Israël aux croyants juifs. Mais la mosquée Al Aqsa n’est pas seulement un symbole religieux mais aussi un symbole national pour les Palestiniens.
La liberté de mouvement des Palestiniens restreinte par des permis
Le fait que les musulmans soient autorisés à prier dans la mosquée Al Aqsa ne signifie pas que tous les Palestiniens peuvent facilement s’y rendre. Parce que le complexe du temple est en territoire occupé, les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza doivent d’abord passer par un poste de contrôle israélien. Pour cela, ils ont besoin d’un permis, qui comporte de nombreuses restrictions.
Pendant le mois sacré du Ramadan pour les musulmans, Israël ajuste souvent ces restrictions. Cette année, seuls les femmes et les enfants de moins de douze ans et les hommes de plus de 55 ans de Cisjordanie seront autorisés à entrer dans la mosquée Al Aqsa sans permis. Les hommes âgés de 12 à 45 ans ne sont pas autorisés à entrer. Et les hommes entre 45 et 55 ans doivent demander un permis spécial, qui est précédé d’un contrôle de sécurité. Cela ne s’applique qu’aux prières du vendredi et pas aux autres jours, lorsque les Palestiniens de Cisjordanie ne sont autorisés à entrer en Israël qu’avec un permis de toute façon.
Seul un nombre limité (et inconnu) de Palestiniens sont autorisés à entrer dans la mosquée Al Aqsa depuis Gaza. Les femmes de plus de 50 ans et les hommes de plus de 55 ans sont autorisés à entrer à Jérusalem-Est entre le dimanche et le jeudi pendant ce Ramadan. Ainsi, le vendredi, ils ne sont pas autorisés à le faire pour la prière la plus importante de la semaine. Et ils ne sont pas non plus les bienvenus à la prière de l’Aïd-al-Fitr à la fin du Ramadan, qui tombera probablement un samedi cette année.
Pendant les dix derniers jours du Ramadan, les Juifs ne sont souvent pas autorisés à entrer dans le complexe du temple. Ensuite, de nombreux musulmans passent la nuit dans la mosquée pour lire le Coran et se concentrer pleinement sur Allah. Mais cette année, Ramadan, la fête juive de Pessa’h et Pâques coïncident. Lors des fêtes religieuses, davantage de musulmans et de juifs se dirigent vers le complexe autour de la mosquée Al Aqsa, ce qui crée des tensions supplémentaires.
Selon l’organisation israélienne des droits de l’homme B’Tselem, cette liberté de mouvement restreinte est l’un des principaux moyens qu’utilise Israël pour opprimer les Palestiniens.
La violence autour de la mosquée n’est pas rare
En raison de l’occupation israélienne, de la valeur religieuse de la mosquée et de l’accès limité, la mosquée Al Aqsa est depuis des années un point focal du conflit israélo-palestinien.
La semaine dernière, les forces de sécurité israéliennes ont effectué deux raids sur la mosquée Al Aqsa. La police israélienne a déclaré qu’elle devait faire une descente dans la mosquée parce que des « fauteurs de troubles masqués » s’étaient enfermés dans la mosquée avec des feux d’artifice, des bâtons et des pierres. Mais pendant le raid, la police a également arrêté des Palestiniens qui priaient dans la salle de prière. Plusieurs personnes ont été blessées et environ 350 arrestations ont été effectuées.
Ce ne sont pas des incidents isolés. Ces dernières années, les forces de sécurité israéliennes ont fait des descentes plus fréquentes dans la mosquée, en particulier pendant le Ramadan. Il y avait aussi des affrontements réguliers entre Palestiniens et colons juifs.
Point de départ pour plus de violence
La violence à la mosquée Al Aqsa est souvent le point de départ de nouvelles violences. Cela provoque non seulement des réactions furieuses de la part des citoyens palestiniens, mais aussi du mouvement palestinien Hamas dans la bande de Gaza et du mouvement chiite Hezbollah au Liban. Ces deux organisations ont également répondu la semaine dernière par des attaques à la roquette aux raids sur la mosquée Al Aqsa.
En 2021, les protestations contre les expulsions de dizaines de familles palestiniennes dans le quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem-Est et les multiples raids à la mosquée Al Aqsa par la police israélienne ont conduit à une guerre de onze jours entre le Hamas et Israël. Au moins 230 Palestiniens ont été tués, dont 65 enfants et 39 femmes. Il y a également eu 1 710 blessés du côté palestinien. Douze personnes ont été tuées en Israël, dont deux enfants.