Center for Safe Sport : le projet Mammoth prend forme


Au : 04/09/2023 15h21

Le Centre pour la sécurité du sport devrait entrer en activité régulièrement en 2026. Dans la lutte contre les violences sexualisées, physiques et psychologiques dans le sport, elle devrait également être chargée de sanctions fondées sur un nouveau code. La feuille de route qui vient d’être publiée révèle les détails de ce projet gigantesque – qui recèle encore un potentiel de conflit.

Par Hajo Seppelt et Joerg Mebus

Les observateurs de la politique sportive se sont frottés les yeux jeudi dernier lorsque le ministère fédéral de l’Intérieur (BMI) a réussi un exploit rare. Le ministère chargé des sports a fièrement annoncé que « la feuille de route pour le développement du Centre pour le sport sécuritaire est en place » – sans publier ladite feuille de route.

Entre-temps, la maison de la ministre Nancy Faeser (SPD) a le La « Feuille de route » du point de contact en cas de violence sexualisée, psychologique et physique dans le sport est toujours en ligne sans autre commentaire. Le document de 76 pages révèle les détails d’un projet gigantesque et remarquable. Compte tenu du nombre dramatique de cas de violence interpersonnelle, il s’agit de l’un des cas les plus importants dans le sport allemand depuis la réunification.

Le « Safe Sport Code » comme ensemble de règles contraignantes

L’installation devrait être opérationnelle en 2026 et sera, selon le plan, bien plus qu’un simple point de contact pour les personnes concernées et les lanceurs d’alerte. Cette publication devrait aller de pair avec une conception novatrice de la juridiction sportive. Sur la base d’un « Safe Sport Code », similaire à celui utilisé dans la lutte contre le dopage, il devrait également être chargé de sanctionner au niveau du droit du sport, c’est-à-dire de punir les contrevenants. Ce nouveau code devrait « servir au centre et au sport comme un ensemble de règles contraignantes », selon le concept.

« Le Centre pour la sécurité du sport pourrait maintenir un arbitrage interne pour imposer des sanctions spécifiques au sport », avance prudemment le journal. Cependant, compte tenu de la concentration attendue des pouvoirs, un rapport d’accompagnement indique déjà : « Il est légalement permis d’ancrer l’autorité d’enquête et l’autorité de sanction sous la même organisation de soutien. Il est cependant alors absolument nécessaire qu’au sein de l’organisation, un et personnel. Il y a une distinction entre eux.

46 salariés à temps plein

Le document est également déjà concret en termes de personnel. Sept « case managers » doivent travailler simultanément sur jusqu’à 25 cas dans l’établissement et contribuer à la clarification avec un « clearing office ». 46 personnes devraient travailler à temps plein pour le centre. Outre l’intervention, d’autres piliers de la maison sont le traitement des dossiers et le travail préventif.

L’endroit où devrait se trouver le centre est toujours ouvert. Elle devrait avoir la forme juridique d’une association enregistrée et être responsable du sport populaire et de haut niveau. La feuille de route, dit-on, ne représente pas une « conception finale du futur centre pour un sport sûr, mais elle montre la voie à suivre ».

Six millions d’euros par an

L’installation devrait coûter un bon six millions d’euros par an en fonctionnement régulier. Jusqu’en 2026, selon le plan, le même total est estimé dans la « phase de développement » concrète (à partir de 2024) et la « phase de démarrage » (à partir de 2025). A titre de comparaison : l’Agence nationale antidopage coûte environ deux fois plus, soit douze millions d’euros par an. Cependant, la fondation de droit civil de Bonn consacre la moitié de son budget aux frais de fonctionnement (contrôles et analyses antidopage), qui sont rarement supportés au Centre pour un sport sûr.

Selon le document BMI, le gouvernement fédéral demandera à l’Assemblée législative budgétaire à l’automne 2023 des fonds pour créer et mettre en place le centre dans le cadre des délibérations budgétaires du Bundestag. Parallèlement, des négociations sur le financement entre la Confédération, les Länder et le sport organisé sont prévues.

Litige sur le financement programmé

« La participation des parties prenantes au financement est en train d’être coordonnée », indique succinctement le journal sur la question cruciale de savoir qui doit payer combien. Ce n’est pas seulement à ce stade que l’on peut entendre que des désaccords et des disputes répétés ont eu lieu parmi les 90 acteurs au cours des huit mois d’élaboration de la feuille de route, notamment entre le ministère de l’Intérieur et la Confédération allemande des sports olympiques (DOSB). En raison de l’argent cher, notamment en raison de la réduction prévue de dix pour cent du financement du sport de haut niveau, à 276 millions d’euros par an, les nerfs sont de toute façon actuellement à vif.

En ce qui concerne le Centre pour un sport sûr, le DOSB a annoncé l’automne dernier avec une implicite désarmante qu’il devrait être financé « entièrement et à long terme » par le gouvernement fédéral. L’organisation faîtière a évoqué « l’auto-organisation du sport ».

Cependant, l’autonomie tant vantée a souvent conduit à une protection contre les auteurs, notamment lorsqu’il s’agit d’abus, et a accru les souffrances des personnes concernées – comme dans le cas de Jan Hempel. L’ancien sauteur à l’eau a conquis le public avec son portrait d’années d’abus de la part de son entraîneur dans le documentaire de l’ARD « Abusé – Violence sexualisée dans la natation allemande« choqué. Hempel se réserve actuellement le droit de porter plainte contre l’Association allemande de natation (DSV) pour négligence organisationnelle.

Athlètes Allemagne collecte des fonds grâce à une fondation

Des choses étranges peuvent également être observées dans l’argent déjà dépensé pour le grand projet « Safe Sport ». L’organisation Athleten Deutschland, principal représentant des personnes touchées par la violence dans le sport de haut niveau et à l’origine des idées du centre en février 2021, a elle-même collecté et fait don de l’argent d’une fondation (Oak Foundation) pour financer une expertise sur questions clés sur le projet.

Le rapport, préparé par un cabinet d’avocats de Francfort et cofinancé par le BMI et le DOSB, devrait être disponible d’ici la fin de l’année. D’ici là, les ajustements devraient se poursuivre, notamment lors de la conférence des ministres des Sports de la mi-septembre et de l’assemblée générale du DOSB début décembre.



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