CEI, dernier rush pour le nouveau président. Zuppi et Lojudice les favoris, il choisira le Pape en triade


Le nom sera choisi par le Pape – peut-être mardi prochain, 24 mai – au sein d’une triade de candidats votés par l’assemblée générale, comme l’exige le statut modifié en 2017. La semaine prochaine, la Conférence épiscopale italienne (CEI) aura un nouveau président jusqu’en 2027, en remplacement du cardinal Gualtiero Bassetti, aujourd’hui octogénaire quittant lui aussi le diocèse de Pérouse. Les noms considérés comme les plus forts sont deux : le cardinal de Bologne, Matteo Zuppi – avec une histoire personnelle de liens avec la Communauté de Sant’Egidio – et celui de Sienne, Paolo Lojudice, également romain avec une longue expérience de curé à les faubourgs durs de la capitale.

Autres noms possibles : Patrocchi (Aquila) et De Donatis (Rome)

Deux cardinaux résolument dans la lignée de la pastorale « bergoglienne », même s’il faut dire qu’il ne serait pas nécessaire que la présidence de la CEI ait un béret rouge, mais le pape dans la récente interview avec le Corriere della Sera a été clair, il préférerait qu’il soit cardinal. Il y en a d’autres dans les diocèses italiens, mais pour diverses raisons, ils sont considérés comme moins possibles : l’archevêque de L’Aquila Giuseppe Petrocchi – très estimé par Bergoglio – a 73 ans, et en général à 75 ans on entre dans le domaine de la « Retraite » même si c’est à la discrétion du pape (règle non suivie par Bassetti). Il y aurait aussi le vicaire de Rome, le cardinal Angelo De Donatis, pourtant profondément engagé dans le travail du diocèse. Giuseppe Betori, archevêque de Florence et ancien secrétaire général de la CEI sous le cardinal Ruini, a déjà 75 ans.

Zuppi, la vie avec Sant’Egidio. Lojudice, prêtre des Roms

Puis Zuppi et Lojudice, tous deux avec le passé comme évêque auxiliaire de Rome. Zuppi, « Don Matteo » comme il veut encore se faire appeler, est le prêtre de référence de la Communauté de Sant’Egidio (il l’était notamment lors de la signature de l’accord pour la pacification du Mozambique dans les chambres de la communauté) qu’il fondée avec Andrea Riccardi à l’époque où tous deux étaient élèves au lycée Virgilio de Rome. Sur les mêmes bancs du lycée de via Giulia dans ces années-là, il y avait aussi David Sassoli qui a suivi un autre chemin mais avec le même élan lié à la solidarité et au dialogue. Lojudice, avant d’arriver à Sienne à Rome était le prêtre des Roms et des sans-abri; le pasteur de « l’Église sortante » si chère au Pape. Et il n’est pas exclu qu’il soit également en lice pour le poste de vicaire de Rome, étant donné qu’Angelo De Donatis clôturera la semaine prochaine la cinquième année de son mandat , avec un rapport qui n’a pas toujours été facile avec le pape.Lojudice était parmi les favoris en 2017 mais au dernier il était considéré, alors à peine âgé d’un peu plus de cinquante ans, trop jeune pour ce poste.

Un agenda chargé pour le nouveau président : Synode et pédophilie

Qu’y a-t-il sur la table du prochain président. Certainement les questions posées par Bergoglio lors de la conférence de Florence de 2015, lorsqu’il a réprimandé les évêques italiens en les exhortant à plus de présence et d’action pastorale, et moins de politique. L’assemblée générale s’ouvrira le lundi 23 avec un dialogue à huis clos entre le pape et les évêques. Les travaux – prévus à l’aéroport Hilton de Rome jusqu’au 27 mai – se poursuivront le mardi 24, avec l’introduction de Bassetti. Puis les évêques procéderont alors à l’élection de la triade relative à la nomination du président. Nous parlerons du Synode mais surtout de la pédophilie, un véritable défi à relever pour la nouvelle présidence, considérant qu’en Italie l’idée d’une commission d’enquête indépendante n’a jamais été acceptée comme cela a été fait dans de nombreux autres pays.



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