« Ce sera la plus grande cacophonie de tous les temps »: Alost se prépare à une tentative de carnaval « discipliné »


Sur la vitrine du café De Kleine Beurs, le long de la Dendre, est accrochée l’affiche avec une caricature de Frank Vandenbroucke agitant un doigt sévère, un Voil Jeanet dans un landau et la devise de l’édition 2022 : « Cortège Weir Giene. »

Le double tapotement derrière la vitrine est prêt pour dimanche, car la « vente de vitrine » de bière est autorisée sans un Covid Safe Ticket (CST) obligatoire. « Nous avons été proclamés sur Facebook comme le point de départ officieux des groupes individuels du dimanche », déclare le manager Alain Van Langenhove. « Nous n’en savions rien. Soudain, nous avons reçu des messages : « À dimanche ! Il y a officiellement 45 personnes autorisées dans mon café, et je dois pré-scanner le CST sur chacune d’elles. Je suis les règles, très strictement, depuis le début, mais maintenant je ne sais pas comment organiser ça.

Alain et sa compagne Muriel Wertbrouck sont eux-mêmes de fervents carnavaliers. Ils ont repris le café en janvier 2019. « Pompiers (anciens camions de pompiers rénovés avec robinet et musique, DDC), une tradition permanente d’Alost, ne sont pas autorisés », explique Muriel. « Les bus de fête ne sont pas autorisés, les grosses voitures ne sont pas autorisées, la musique électronique n’est pas autorisée… On se demande : qu’est-ce qu’ils vont faire des fanfares ? Les nouvelles règles ne disent rien sur les fanfares, donc quiconque possède un instrument de musique le sortira dans la rue dimanche. Ça va être quelque chose. »

omikron

Selon un carnavalier d’Alost, il y a eu ces dernières semaines une petite ruée vers les magasins de musique et de jouets pour les tambours, les trompettes et les kazoos : « Ce sera la plus grande cacophonie de tous les temps, trois jours de suite. »

La décision est publiée sur le site internet de la ville d’Alost depuis le 22 décembre : « La décision la plus difficile que la Cellule de sécurité ait eu à prendre est un fait : le Carnaval d’Alost 2022 a été annulé après une large consultation de toutes les disciplines et parties prenantes. » A cette époque, on ne parlait que d’omikron.

Alain Van Langenhove dit comprendre que la décision ait dû être prise à ce moment-là : « La plupart des groupes commencent déjà à construire leurs voitures pour l’année suivante dans la semaine qui suit le week-end du carnaval. Même en décembre, il était bien trop tard pour penser à un cortège carnavalesque. C’est étrange : partout en Flandre, de Ninove à Dendermonde et dans tout le Limbourg, il y a des processions. Seulement pas à Alost.

Comme le veut la tradition annuelle, les responsables de la restauration d’Alost ont rencontré le conseil municipal deux semaines avant le jour J pour discuter de ce qui est autorisé et de ce qui n’est pas autorisé. « Là-bas, il est devenu clair que certaines personnes ont pris les rênes pour organiser quelque chose spontanément, raconte Muriel. «Il s’est également avéré que de nombreux cafés fermeront tout simplement dans les prochains jours en raison des règles du CST. Cela signifie une invasion des cafés qui seront ouverts, comme le nôtre.

Alain : « Nous avons acheté un compteur de clics, qui s’accroche au comptoir. Un clic pour chaque client. Dès que nous arrivons à 40 clients, tous avec des scanners CST, je dois refuser des gens. Les gens sont autorisés à boire quelque chose sur la terrasse, uniquement avec des gobelets renouvelables. Un maximum de vingt personnes sont autorisées à utiliser les toilettes depuis la terrasse. Sans CST. Comment faire la différence entre quelqu’un qui doit faire pipi et quelqu’un qui se tient juste ici en train de boire une bière ?

Sur la vitrine du café De Kleine Beurs, le long de la Dendre, il y a une affiche avec une caricature de Frank Vandenbroucke agitant un doigt sévère, un Voil Jeanet dans un landau et la devise de l’édition 2022 : ‘Weir Giëne procession.’Image Tim Dirven

Voil Jeanetten

Le Carnaval d’Alost commence traditionnellement le samedi soir, avec la remise des clés de la ville par le bourgmestre au Prince Carnaval et la nomination du nouveau cantine qui reprend un tonneau de bière de son prédécesseur. Le point d’orgue est le dimanche, avec le cortège officiel, suivi de celui des groupes dits lâches. Vient ensuite le lancer d’oignons et la procession du Voil Jeanetten le mardi. « Les groupes lâches continuent, tout comme le cortège des Voil Jeanetten », sait Muriel. « Et aussi le lancer d’oignons. Seulement aucune rue ne sera fermée à la circulation.

Alain : « Les Voil Jeanetten ne sont autorisés à marcher que sur le sentier. Pour tous les cafés du centre, des lignes ont été tracées à la peinture à partir de l’endroit où se termine la «terrasse». Qu’est-ce que ce sera? Un pied en dehors de la ligne est une amende ? »

Le bourgmestre Christoph D’haese (N-VA) tente depuis des jours de rassurer les carnavaliers. « Nous avons exigé la discipline, même si je me rends compte que c’est une contradiction dans les termes de demander la discipline à un carnavalier », dit-il. « Je ne peux pas demander à la police de ne pas vérifier, et je leur ai donné : comprendre si possible, verbaliser si nécessaire. Si nous avions autorisé la musique électronique, il y aurait eu aussi des pompiers et des centaines de personnes très proches les unes des autres. Oui, alors le CST est obligatoire. Vous devez tracer une ligne quelque part. J’ajouterais tout de suite que tout cela démontre une fois de plus l’absurdité du TSC.

« Les groupes individuels et les Voil Jeanetten n’ont pas déposé de candidature et n’ont donc pas de parcours fermé. On leur a demandé d’utiliser les rues piétonnes. Cela fonctionne, et ce sera peut-être le carnaval d’Alost le plus authentique de tous les temps. Je rêve moi-même secrètement de 5 000 Alostois qui seront ensemble a cappella sur une place mardi ‘Oilsht, goi ville des hommes droimen’ sont en train de chanter. »



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