Ce qui s’appliquait à Rousseau s’applique désormais à Van Quickenborne : il est politiquement mort

Joël De Ceulaer est rédacteur principal de ce journal.

Joël De Ceulaer

Vous avez sans doute déjà rencontré cette opinion ailleurs, dans un autre journal, sur d’innombrables réseaux sociaux, à la table de Noël et au pub. De plus, il y a de fortes chances que vous partagiez cet avis, à moins que vous ne soyez un proche parent de Vincent Van Quickenborne – ou de Vincent Van Quickenborne lui-même, bien sûr. Bonjour, M. Van Quickenborne !

Pourtant, il peut – non, doit – être répété ici : que notre ancien ministre libéral de la Justice puisse s’en tirer en toute impunité avec sa violation manifeste des règles liées au coronavirus est totalement et totalement inacceptable. Oui, il admet avoir commis une erreur, encore une fois lors d’une conversation avec Le matin, mais tout véritable gardien de la démocratie libérale sait que les excuses ne suffisent pas. Le parquet doit ouvrir une enquête, à l’issue de laquelle l’intéressé peut, le cas échéant, être sévèrement sanctionné. Pour le dire avec ses propres mots : « Celui qui ne veut pas entendre doit ressentir. »

Les faits sont connus et ont été confirmés par nos confrères Les dernières nouvelles illustré de photos et de vidéos. Dans la nuit du samedi 21 au dimanche 22 août 2021, Van Quickenborne a décidé de marquer un autre verre et un modeste pas de danse lors de l’afterparty du Kamping Kitsch Club, selon ses propres mots dans le but de féliciter les organisateurs – Le Kamping Kitsch Club est un « marginal » soirée déguisée» et le ministre en était très heureux. Il faut faire le calcul : les politiciens ne sont que des humains.

Les vidéos de la fête en question montrent clairement qu’il y avait bien plus de huit personnes présentes à ce moment-là. Et ce n’était pas autorisé à l’époque. Van Quickenborne souligne qu’il avait déjà été décidé deux jours plus tôt que ces règles seraient rapidement assouplies. Mais s’agit-il de circonstances atténuantes ? Bien sûr que non. Ce ne serait pas le cas pour vous, ce ne serait pas le cas pour moi, et ils ne devraient donc certainement pas l’être pour le ministre de la Justice de l’époque.

Il est vrai qu’un certain nombre de règles liées au coronavirus étaient largement exagérées, certaines (par exemple le port du masque en plein air) étant carrément inutiles. Les partisans de l’approche dure l’admettent également depuis longtemps. Et les sanctions infligées aux contrevenants étaient souvent disproportionnées. Les amendes, parfois de plusieurs milliers d’euros, font encore appel à l’imagination. Que le ministre qui a continué à défendre ces sanctions à la télévision avec son enthousiasme et son esprit combatif caractéristiques ne reçoive plus lui-même de punition – c’est : trop. Fou. Pour. Mots.

Il n’est plus nécessaire de démissionner de son poste de ministre, ce travail a déjà été fait pour d’autres raisons. Mais ce qui s’appliquait à Conner Rousseau après son discours nocturne à ‘t Hemelrijk s’applique désormais également à Van Quickenborne : dans ces circonstances, il est tout simplement politiquement mort. Si quelqu’un doit insister pour qu’une enquête soit sanctionnée, c’est bien l’homme lui-même : il lui est impossible de continuer à en parler à long terme. Sans une solution juste, cela lui restera toujours. Oui, le parquet est surchargé, mais ils doivent faire ça vite fait avec Quickie.



ttn-fr-31