CD&V contre CD&V : De Moor saisit le Conseil d’État contre « son » maire au sujet du centre d’accueil

Afin de maîtriser la crise de l’accueil, le gouvernement fédéral recherche en urgence des lieux d’accueil pour les demandeurs d’asile. Le secrétaire d’État De Moor pense notamment aux anciens bâtiments de la protection civile de Jabbeke. Jusqu’à cinq cents personnes pourraient y recevoir un abri d’urgence, un plan que le conseil municipal de Jabbeke n’aime pas.

De Moor et Fedasil, l’agence pour l’accueil des demandeurs d’asile, tentent maintenant de faire passer le plan par le Conseil d’État. La secrétaire d’Etat se retrouve face à face avec les membres de son propre parti, car le CD&V gouverne Jabbeke à la majorité absolue.

Il y a quelques semaines, De Moor s’est personnellement rendu à Jabbeke pour chercher une solution avec le maire Frank Casteleyn. Pendant un instant, il sembla qu’il allait mettre fin à la résistance, jusqu’à ce que Casteleyn évoque une surprise. La protection civile a pratiqué pendant des années sur le site avec de la mousse anti-incendie, qui pouvait contenir des pfas. Ce sont des produits chimiques nocifs qui ont été produits, entre autres, par 3M à Zwijndrecht. C’est pourquoi une partie importante des travaux d’Anvers Oosterweel a dû être arrêtée en raison d’une éventuelle pollution par les pfas.

« Très peu à voir avec les pfas »

Le site où serait installé l’abri d’urgence doit donc faire l’objet d’une enquête par les autorités compétentes. En attendant, il n’est donc pas sûr d’accueillir des familles avec de jeunes enfants, estime Casteleyn. Il a décidé d’interdire l’arrivée du refuge pendant au moins trois mois.

Officiellement à cause des pfas, mais il semble que ce ne soit qu’un sophisme. Le ministre de l’Environnement Zuhal Demir (N-VA), responsable du problème pfas, ne croit pas non plus Casteleyn. « Je pense que ce dossier a très peu à voir avec les pfas », a-t-elle déclaré au parlement.

De Moor demande maintenant au Conseil d’État de suspendre la décision municipale. Le cabinet a appris que l’Agence pour les soins et la santé avait déjà autorisé, dans un avis, la mise en place d’un abri d’urgence sur le site. Pour le moment, une étude de sol est toujours en cours qui devrait apporter plus de clarté, car il n’est pas certain qu’il y ait effectivement une pollution pfas. Des mesures de sécurité supplémentaires peuvent être prises si nécessaire.

Jabbeke n’est en aucun cas le seul endroit où le gouvernement local s’oppose à l’arrivée d’un centre d’accueil. Néanmoins, il est douloureux pour le CD&V de devoir maintenant en venir à un duel judiciaire entre un secrétaire d’Etat et un maire de leur propre parti.

« La civière chrétienne-démocrate est sur le point d’éclater »

L’affaire montre clairement que les chrétiens-démocrates de Flandre occidentale ont souvent une vision beaucoup plus conservatrice de la migration que la direction du parti à Bruxelles. Nota bene : Avant sa nomination, De Moor était chef de cabinet du secrétaire d’État Sammy Mahdi, qui a quitté le cabinet pour devenir président du parti.

« La civière chrétienne-démocrate est sur le point d’éclater. CD&V doit maintenant faire appel au niveau national contre CD&V au niveau local via le secrétaire d’État De Moor. Du jamais vu », le député Theo Francken (N-VA) asperge la plaie de sel.

« La faillite ultime de cette politique d’accueil de Vivaldi est maintenant démontrée. » Francken saisit la situation pour plaider une fois de plus pour une approche australienne, selon laquelle la procédure d’asile serait traitée en dehors de l’UE.



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