Cat Stevens à Berlin – romance autour d’un feu de camp et pure nostalgie


Par Ralf Kuhling

Avec des succès comme “Wild World” et “Peace Train”, Cat Stevens alias Yusuf a enchanté ses plus de 5000 fans lundi soir dans la Zitadelle Spandau presque à guichets fermés.

Romance autour d’un feu de camp dans la citadelle. Cat Stevens chante “Morning Has Broken” d’une belle voix élégamment vieillie mais toujours claire. Beaucoup de fans sur la scène en plein air à moitié assis réagissent en soupirant “Aahs”, “Ohs” et des visages rayonnants à une chanson qu’ils comme à peine une autre mène à des souvenirs heureux, voire romantiques, de sa jeunesse dans les années soixante-dix.

Cat Stevens, il était la pop star à l’époque qui livrait peut-être le plus de chansons de chair de poule. Et il a apporté plusieurs de ces belles intemporelles qui réchauffent le cœur lundi soir : “Oh Very Young”, “Heart Headed Woman”, “Where Do the Children Play?” Et bien sûr “Father And Son”, “Wild World” et “Peace Train”. , tout est encore beau à pleurer.

Cat Stevens ne joue pas grand-chose de nouveau lundi soir, les fans espéraient de toute façon les classiques. Et il les a joués aussi – y compris “Père et Fils” Photo : Christoph Soeder/dpa

Un concert de Cat Stevens comme celui-là est un voyage dans le passé, bien sûr. Cependant, tout n’était pas paix, joie, feu de camp, car la pop star convertie à la foi musulmane en 1977, s’appelait désormais Yusuf, et en tant que croyant en l’islam, il a soutenu la fatwa du leader révolutionnaire iranien Khomeiny en 1989, que le l’écrivain Salman Rushdie a reçu pour son livre “Les versets sataniques” condamné à mort. Plus tard, il s’en est éloigné.

En direct sur la scène du concert en 2023, plus rien de tout cela n’est un problème. Ce gentleman très pudique, débonnaire et d’allure aimante à la barbe grise touffue, aujourd’hui âgé de 74 ans, n’en est vraiment pas venu à polariser et à faire du prosélytisme. Au lieu de cela, il l’a surtout laissé à de courtes annonces humoristiques.

Avec une météo radieuse, les spectateurs ont pu s'adonner à leur nostalgie nostalgique

Avec une météo radieuse, les spectateurs ont pu s’adonner à leur nostalgie nostalgique Photo : Christoph Soeder/dpa

La pochette de son nouvel album, qui sort ce vendredi, arbore comme nom en grosses lettres “YUSUF/CAT STEVENS”, le musicien semble enfin réconcilié avec son double rôle de croyant et de pop star.

Cat Stevens à Berlin – petite nouvelle musique

On a très peu entendu parler des nouveaux travaux dans la citadelle. Et l’artiste a également combiné cela en plaisantant avec une demande “S’il vous plaît, ne vous enfuyez pas”, sachant très bien que la majorité des fans se rendent en pèlerinage à ses concerts par nostalgie.

Au lieu de l’inconnu, Yusuf/Cat Stevens a préféré livrer des expériences plus nostalgiques en honorant le Beatle George Harrison avec “Here Comes The Sun” et en célébrant Nina Simone, “la reine du mouvement des droits civiques noirs” avec “Don’t Let Me Be Incompris”.

Et avec un petit medley de ses premières compositions des années 1960, Yusuf/Cat Stevens a vite fait comprendre que « The First Cut Is The Deepest », avec lequel Rod Stewart a notamment eu un énorme tube, sortait aussi de sa plume.

L’artiste a offert à ses fans un programme parfait, ça s’est bien passé en cette soirée d’été onirique. Une fois, cependant, il y eut une brève irritation parce que des sirènes sonnèrent soudain l’alarme. Yusuf/Cat Stevens était irrité : « Est-ce que quelqu’un peut me dire ce qui se passe ? » Non, personne ne le pouvait. Mais la sirène s’est rapidement éteinte à nouveau. Fausse alarme? Stevens alias Yusuf a plaisanté : « Maintenant, ils m’ont trouvé. » La citadelle a ri.



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