Carosio, la voix qui a amené le football dans nos foyers. Et qui nous a quitté il y a 40 ans


Il n’y avait pas de télévision et il a inventé le commentaire radio, en direct du stade. Nous sommes en 1933 et à partir de ce moment, il devient la voix incontournable du football à la radio pendant plus de 40 ans. Il est décédé le 27 septembre 1984

Nous commencerons par les pauses, pour parler de lui : les interruptions savamment calibrées du récit, pour des « trous » qui n’étaient pas tels, car comblés par la clameur du stade d’où il transmettait, placé dans quelque réduit de un semblant de tribune de presse. Et dans cette clameur de fond, semblable aux notes de musique qui encadrent les couplets d’un auteur-compositeur-interprète, le bruit du public était le cordon ombilical qui maintenait les supporters accrochés à l’événement de football, apprécié uniquement à la radio, avant les retransmissions télévisées en direct. a commencé, avec les actions marquantes qu’il permet de revoir, le lendemain ou dans les jours suivants, à travers les caricatures des magazines. Et la voix racontait, grave sans devenir baryton, marquée par un léger grattement ; avec un ton qui, tout en racontant le déroulement d’une contre-attaque à hauteur du trocart, faisait en même temps penser à un nœud de cravate impeccable, au détachement britannique d’une séance impeccable dans quelque café central, à une moustache soignée quotidiennement dans un salon de coiffure. Et à travers une série de matchs qui sont restés imprimés dans une Italie qui les imaginait à travers la vibration de ces cordes vocales profondément pincées, Nicolò Carosio a également raconté l’évolution du pays, son arrivée à la perception optimiste d’un bien-être qui semblait être car ce n’était pas pour tout le monde et pour tout le monde. Comme si, marquée par les Coupes d’Europe et du Monde, la succession des coutumes et des mentalités était marquée, de manière paradoxale, par son style immuable et inchangé au fil du temps, même pas affecté par le passage au commentaire, alors que Carosio pouvait permettre comme un son de accompagner un voyage en noir et blanc, au bout d’un tube cathodique monumental qui culminait en un écran arrondi à l’intérieur duquel les Bonipertis, les Trapattoni, les Sivori évoluaient au fil des années, puis progressivement jusqu’aux Facchetti, les Bulgarelli, les Rivera .



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