Cancer du sein, une révolution : plus d’anticorps conjugués, moins de chimiothérapie


DDepuis quelque temps, on assiste à une révolution dans le domaine de la santé tumeurs du sein. C’est le cas des anticorps conjugués, des médicaments composés d’un anticorps capable de reconnaître les récepteurs hormonaux conjugués à des molécules de chimiothérapie capables de pénétrer dans la cellule tumorale, bloquant sa réplication. Ces dernières années, grâce au développement technologique, l’usage de ce type de médicaments est devenu de plus en plus répandu. Des formes métastatiques aux tumeurs à un stade précoce, les conjugués d’anticorps prennent peu à peu la place de la chimiothérapie classique. C’est ce que démontrent les nombreuses études sur le sujet présentées lors du dernier congrès de laSociété américaine d’oncologie clinique.

Cancer du sein et nutrition : neuf aliments alliés à la prévention

Cancer du sein, cibler en choisissant le récepteur

L’une des caractéristiques fondamentales permettant de distinguer les différents types de cancer du sein est la présence de récepteurs hormonaux à la surface des cellules tumorales. Sur la base de cette caractéristique, les tumeurs du sein sont classées HR+ ou HR-. Environ 70 % des cancers du sein sont HR+. Au sein de ce groupe, il existe d’autres sous-types : les tumeurs HER2+ et HER2-.

La présence ou l’absence de ces récepteurs guide les choix thérapeutiques, notamment en cas de cancer métastatique. Dans ces cas, après un traitement endocrinien à un stade précoce, la chimiothérapie devient la norme de soins, une approche qui offre des bénéfices plutôt limités.

L’avènement des anticorps conjugués contre le cancer du sein

Heureusement, ces dernières années, de nouveaux médicaments ont été développés et changent l’histoire du traitement du cancer du sein. L’un d’eux est trastuzumab déruxtécan, une molécule capable d’agir sur les récepteurs HER2. Testé depuis des années dans le cancer du sein métastatique, le médicament a montré son efficacité dans de nombreux cancers du sein.

Dans l’essai de phase 3 DESTINY-Breast04 présenté à l’ASCO 2022, il a amélioré la survie globale et sans progression des patientes atteintes d’un cancer HER2-low préalablement traité par chimiothérapie. La définition de HER2-low a été cruciale : dans le passé, 80 à 85 % des cancers du sein étaient classés comme HER2-négatifs, à l’exclusion de l’utilisation du trastuzumab déruxtecan. Cependant, grâce à des tests plus précis, de nombreux HER2-négatifs expriment de petites quantités du récepteur, ce qui a conduit à l’approbation du médicament dans ces cas également.

J’étudie

Dans l’analyse présentée cette année à l’ASCO, les chercheurs ont exploré de nouvelles frontières. Actuellement, le trastuzumab déruxtécan est utilisé en deuxième intention après la chimiothérapie du cancer du sein métastatique. Dans l’étude DESTINY-Breast06, l’utilisation du médicament immédiatement après un traitement endocrinien a été évaluée, sans passer par une chimiothérapie. Les résultats ont été extraordinaires : les patients atteints d’un cancer métastatique HR+, HER2-low et HER2-ultralow traités par trastuzumab deruxtecan ont vécu plus longtemps sans progression par rapport à la chimiothérapie standard. Un résultat qui pourrait changer la classification et le traitement du cancer du sein métastatique, permettant l’utilisation précoce du médicament dans une nouvelle population de patientes qui ne pourraient pas en bénéficier après un traitement endocrinien.

en savoir plus lire ici l’analyse approfondie sur Magazine de la Fondation Veronesi.

iO Donna © TOUS DROITS RÉSERVÉS



ttn-fr-13