Busà : "Je donnerai tout pour de l’or, j’ai une promesse à tenir"

De premier champion olympique à porte-drapeau des Jeux Méditerranéens, dès ce soir en Algérie, en pensant à son entraîneur disparu

De premier champion olympique à premier porte-drapeau. Luigi Busà ne cesse de collectionner les jalons importants du karaté, le dernier étant le symbole de l’expédition bleue aux Jeux Méditerranéens d’Oran, en Algérie, qui démarrent officiellement ce soir avec la cérémonie d’ouverture au tout nouveau stade olympique. Le « Gorille d’Avola » est une véritable légende du karaté, à 33 ans il a pratiquement tout gagné (en plus de l’or historique de Tokyo 2020, également 2 titres mondiaux et 5 titres européens), mais son palmarès manque de succès dans cette compétition : argent à Pescara 2009 et bronze à Mersin 2013, vise la plus haute marche en Algérie. Aussi parce qu’il y a une promesse à tenir…

Symbole du karaté et maintenant aussi de l’Italie, quelles émotions ressens-tu ?

« Heureusement, je n’ai pas pris ma retraite après les Olympiques, alors cette belle opportunité s’est présentée. Être porte-drapeau, c’est quelque chose dont je rêvais : représenter mon pays et surtout le karaté est une joie immense, mais ce sera aussi une responsabilité importante. J’espère que je peux le faire très bien « .

Il est également vrai qu’après les Jeux olympiques, l’accent est mis sur le karaté.

« Absolument, et je suis heureux d’avoir été l’architecte de l’or olympique. Jusqu’à il y a quelques années, personne n’aurait jamais pensé à un karatéka porte-drapeau. Mais je n’ai pas encore fini, nous n’en sommes qu’au début de cette attention médiatique et je vais travailler pour qu’elle continue à grandir car nous méritons d’être inclus dans le programme olympique de Los Angeles 2028 ».

C’est un vétéran des Jeux Méditerranéens, mais il lui manque le métal le plus précieux : vise-t-il l’or ?

« Je suis venu ici pour ça. Aux Championnats d’Europe à Ganziatep (Turquie, ndlr) je suis revenu sur le tapis de compétition après presque 10 mois des Jeux olympiques et après avoir conquis le bronze, je me suis chargé. Nous avons fait une bonne préparation et j’arrive ici à Oran avec de bonnes sensations. Il y a des nations très fortes comme la Turquie, la France, l’Égypte et la Croatie, mais je vais la jouer à 100 % ».

Puis il a aussi une promesse à tenir…

« J’ai dit à mon entraîneur Claudio Guazzaroni (décédé à 61 ans le 30 janvier 2022, ndlr) que je ferais tout pour gagner l’or qui me manque ici aux Jeux. Quand il est décédé, j’ai senti qu’il était juste de continuer à tenir parole ».

Vous lui avez également dédié le bronze remporté aux Championnats d’Europe de Ganziatep, quelle est l’importance de votre mémoire pour vous ?

« En Turquie, je n’arrêtais pas de regarder la porte de la salle d’échauffement, j’attendais qu’il entre pour me donner les dernières indications avant la finale pour les médailles. J’ai passé 21 ans à parcourir le monde avec lui assis dans mon fauteuil d’entraîneur. Même ici à Oran je sens sa présence, je ne me sens pas seul : je vais l’emmener avec moi sur le tapis et j’espère lui dédier la victoire ».



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