Bureau de la planification: "L’introduction d’un impôt sur les gros patrimoines n’est pas sans risque.»

L’introduction d’un impôt sur les gros patrimoines n’est pas sans risques et nécessite une évaluation complexe. Cela ressort clairement d’une étude que le Bureau fédéral du Plan a fait réaliser par l’ULB. D’une part, il existe un risque d’évasion et d’évasion fiscales, d’autre part, la classe moyenne pourrait être affectée.

L’analyse montre, entre autres, qu’il n’est pas facile de déterminer la valeur nette en Belgique. « Il est relativement facile de définir qualitativement la valeur nette, mais une estimation quantitative est beaucoup plus difficile car il n’existe pas de registre du patrimoine en Belgique », précise le texte. Un certain nombre de composantes de la valeur nette sont connues du SPF Finances au travers des impôts existants, mais d’autres ne le sont pas, la plus grande difficulté étant la valorisation des actions de sociétés non cotées.

Des risques

Le Bureau du Plan souligne également l’importance des modalités d’un tel impôt sur la fortune. «Les études empiriques s’accordent sur le fait que – selon la définition – l’évasion ou la fraude fiscale peut survenir, surtout à court et moyen terme. À plus long terme, d’autres effets potentiels sont susceptibles de se matérialiser, notamment des effets sur l’épargne, l’offre de main-d’œuvre et la migration.

En outre, l’introduction d’un impôt sur les riches pourrait également entraîner des coûts administratifs importants et le risque d’une double voire triple imposition du patrimoine des ménages. Dans le cas de la Belgique, il existe un troisième risque lié à la fragmentation des niveaux politiques responsables de l’impôt sur la fortune.

Considération

L’étude conclut donc qu’un compromis inévitable doit être fait entre l’équité et l’efficacité d’un impôt sur la fortune. «Pour atteindre le groupe cible des grandes fortunes, il est nécessaire d’introduire un seuil d’imposition élevé. Cependant, comme leur richesse est constituée davantage d’actifs difficiles à quantifier, cela génère des opportunités d’évasion et d’évasion fiscales », a-t-il déclaré.

«À l’inverse, une assiette fiscale plus large réduirait les possibilités de construction fiscale et augmenterait les recettes de la taxe, mais cela pourrait affecter une partie de la classe moyenne, qui n’était pas nécessairement le groupe cible initial des propositions visant à introduire une telle taxe.»

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