Bruxelles déploie sa nouvelle arme contre les Big Tech


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Bonjour. Bruxelles a conçu une faille juridique pour contourner le veto de la Hongrie sur le financement d’armes pour l’Ukraine avec des liquidités provenant d’actifs russes immobilisés, m’a dit le chef de la diplomatie européenne, les ministres des Affaires étrangères devant discuter de la solution de contournement aujourd’hui.

Cette manœuvre sera essentielle au projet du G7 visant à prêter à l’Ukraine des dizaines de milliards cette année. Aujourd’hui, notre correspondant financier révèle le plan de la Commission européenne pour exécuter ce plan. Mais d’abord, notre correspondant technique présente un aperçu d’une semaine énorme dans la bataille croissante entre Bruxelles et Big Tech.

Bruxelles contre-attaque

Cette semaine, la Commission européenne utilisera enfin ses nouveaux pouvoirs accordés en vertu de règles historiques pour maîtriser les Big Tech. Bruxelles devrait poursuivre les poursuites contre Apple pour comportement anticoncurrentiel présumé, et Microsoft pour suspicion de profiter de sa position dominante sur le marché, écrit Javier Espinoza.

Contexte : L’UE se prépare depuis des années à mettre pleinement en œuvre la loi sur les marchés numériques, des règles historiques conçues pour forcer les puissants « contrôleurs d’accès en ligne » à ouvrir leurs entreprises à la concurrence au sein de l’UE.

Les accusations attendues contre Apple, rapportées pour la première fois par le Financial Times, seraient les premières en vertu de ces pouvoirs et démontreraient dans quelle mesure les régulateurs peuvent forcer les entreprises à modifier leurs pratiques.

L’UE s’apprête à ouvrir une nouvelle enquête pour déterminer si les frais introduits par Apple, notamment le fait de facturer aux développeurs d’applications 50 cents par téléchargement si leur application compte plus d’un million d’utilisateurs, sont conformes aux règles. Selon les analystes, cela touche au cœur du modèle économique d’Apple, et cibler les frais pourrait nuire à la manière dont l’entreprise gagnera des milliards à l’avenir.

Bruxelles estime que le géant de la technologie enfreint la loi et devrait facturer le fabricant d’iPhone cette semaine, selon trois personnes connaissant le dossier. S’il est reconnu coupable, Apple s’expose à des amendes pouvant aller jusqu’à 10 % de son chiffre d’affaires annuel mondial.

Apple a nié tout acte répréhensible. Vendredi, il a annoncé qu’il suspendait les nouvelles fonctionnalités basées sur l’IA pour les iPhones en Europe en raison de l’incertitude quant à la mise en œuvre des règles.

Ensuite, il y a Microsoft. En vertu de pouvoirs antitrust distincts, Bruxelles soupçonne l’entreprise technologique d’utiliser sa capacité à regrouper l’application de streaming vidéo Teams avec ses autres logiciels au détriment de ses concurrents. Les concessions proposées par Microsoft pour apaiser ces inquiétudes n’ont pas suffi, et des accusations officielles contre le groupe sont également attendues cette semaine.

Microsoft a déclaré qu’il continuait à « dialoguer avec la commission, à écouter les préoccupations du marché et à rester ouvert à l’exploration de solutions pragmatiques qui profiteraient à la fois aux clients et aux développeurs en Europe ».

Bien que l’affaire soit loin d’être réglée, certaines personnes proches du dossier estiment que les deux parties pourraient conclure un accord qui permettrait à l’entreprise d’éviter une lourde amende.

Le moment exact des annonces peut encore changer, mais il est clair que l’UE pense que le moment est venu de frapper durement les Big Tech.

Chart du jour: Mathématique

Les électeurs français font le plus confiance au Rassemblement National d’extrême droite pour gérer l’économie et réduire le déficit et la dette publics, malgré ses plans de dépenses non financés, selon un sondage FT/Ipsos.

Dégel

La Commission européenne souhaite que les pays de l’UE mettent rapidement en pratique l’accord du G7 prévoyant un prêt de 50 milliards de dollars à l’Ukraine grâce aux bénéfices provenant des réserves de change russes sanctionnées, écrit Paola Tamma.

Contexte : L’exécutif européen a posé les bases d’un « mécanisme de coopération en matière de prêts à l’Ukraine » dans un document consulté par le FT. Il décrit comment les revenus des actifs immobilisés dans l’UE, y compris éventuellement les recettes fiscales générées par ces actifs, pourraient être envoyés en Ukraine afin de rembourser les prêts du G7 de 50 milliards de dollars.

« Les revenus seraient répartis proportionnellement à l’importance des prêts bilatéraux accordés », écrit la commission, ajoutant que « chaque prêteur supporterait le risque résiduel de son prêt ».

Les ministres des Finances de l’UE ont examiné ce document vendredi, mais ne sont pas parvenus à un accord sur la part de l’UE dans le prêt. L’Italien Giancarlo Giorgetti, qui préside actuellement le volet financier du G7, a indiqué que ce serait « entre 50 et 60 pour cent ».

La question de savoir si les bénéfices provenant des actifs détenus dans d’autres membres du G7 devraient faire partie du système reste également ouverte. Au total, 260 milliards d’euros sont gelés par le G7 et ses partenaires, dont 190 milliards d’euros sont détenus par le dépositaire central de titres Euroclear en Belgique, principale cible de la proposition de l’UE. D’autres sont immobilisés dans des pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni et le Japon.

« Des discussions supplémentaires avec les partenaires du G7 sont nécessaires sur les conditions de leur participation », a écrit la commission.

L’objectif est de parvenir à un accord sur les détails techniques d’ici la fin de l’année. « Nous devons aller dans ce sens et faire en sorte que ce prêt puisse être disponible pour l’Ukraine dès cette année », a déclaré vendredi le vice-président exécutif Valdis Dombrovskis.

Que regarder aujourd’hui

  1. Ministres des Affaires étrangères de l’UE rencontrer au Luxembourg.

  2. Ministres européens de l’agriculture et de la pêche rencontrer.

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