Bridget Jones et Carrie Bradshaw ont transformé la vieille fille aigre et démodée en célibataire dépensière et amoureuse du plaisir.


Antonella Baccaro (photo de Carlo Furgeri Gilbert).

ÀJ’avais presque trente ans quand l’état civil des « célibataires », qui m’appartenait à ce moment-là, a fait l’objet d’un débat culturel comme la disparition des dinosaures de la terre.

Jusqu’à ce moment, l’attention portée à l’état de notre annulaire gauche se limitait aux fêtes avec des proches, au cours desquelles le « célibat » persistant (c’est le terme scientifique) a été étudié sans trop de retenue.

Au début c’était Bridget Jones, protagoniste maladroit d’un livre (puis de trois films) en 1995, pour susciter une réflexion sur ceux qui ont été promus « célibataires ». On est passé de stéréotype en stéréotype : la vieille fille aigre et démodée s’est transformée en célibataire voluptueuse et dépensière.

Le marché a dicté la loi, décidant de capter une fois pour toutes un segment de gros dépensiers potentiels, parier que leurs lacunes émotionnelles pourraient être comblées par un chariot pleinune séance chez l’esthéticienne, un sac tout neuf.

Célibataire et heureux : conseils pour apprendre à se sentir bien dans sa peau

C’est Carrie Bradshaw qui a décrété la victoire de ce mannequinprotagoniste bien-aimé de six saisons à succès de la série télévisée de 1998 à 2004 Le sexe et la ville. Ici, les auteurs se sont certes concentrés sur l’obsession mode des protagonistes mais aussi sur leur voracité sexuelle, utilisant un langage et des mises en scène pour le moins explicites.

Était-ce la vraie gloire ? Et particulièrement qu’adviendra-t-il de cette révolution en 2023? Du côté positif, il y a le rôle plus proactif acquis par cette catégorie dans la société, avec pour conséquence la proposition de problèmes graves, comme ceux liés à la situation économique de beaucoup de célibataires (mères) ou à leurs droits (placement en famille d’accueil, adoption, sexualité). liberté).

L’aspect social est resté en retrait, cette marginalisation des personnes sans partenaire permanent qui continue, en particulier dans les communautés les plus petites et les plus arriérées. Le célibat n’est plus limité à un âge précis, ce qui pour les femmes coïncidait avec l’impossibilité biologique de procréer, mais s’étend jusqu’à la vieillesse et implique les jeunes générations.

S’il est vrai, en effet, que ces derniers ont définitivement rompu les schémas relationnels classiques, cela cela ne signifie pas que l’aspect le plus problématique, représenté par la multiplication des solitudes, puisse être considéré comme surmonté. Au contraire. Si la stigmatisation sociale parmi les jeunes semble désormais diminuer, ce qui ressort est une difficulté générale à trouver un code commun, à surmonter les goulots d’étranglement des relations et à atteindre des codes plus matures.

Célibataire, c’était celui qu’il voulait aimer. Aujourd’hui, ceux qui ne savent même plus s’ils veulent le faire.

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