Brain in the Cooling Pool : Chilly Gonzales, joue le changement climatique au piano !


As tu entendu? Annonce féroce du nouveau gouvernement en début d’année : « La République fédérale d’Allemagne rejette l’utilisation pacifique de l’énergie atomique. On aurait pu penser, et j’avais déjà en tête le titre « Bild » : « Les feux de signalisation menacent une première frappe nucléaire ! » Mais c’était autrement dit.

À la radio, vous avez dit plus tôt qu’en tant qu’auteur aujourd’hui, vous ne pouvez pas et ne devez pas écrire sur autre chose que le changement climatique. Je ne savais pas si cela s’appliquait aussi aux chroniques pop, j’aurais certainement du mal avec ça parce que – juste entre nous – je ne comprends plus du tout le changement climatique. Je ne peux plus le mettre dans mon costume nerveux, tout comme les « critiques corona » avec leur merde.

Je suis de mauvaise humeur maintenant. Et quand ça recommence avec des statistiques sur les records de chaleur, les lacunes en matière de vaccination et les lits de soins intensifs, avec des reportages sur l’incendie de forêts vierges en Amazonie et des journalistes harcelés lors de manifestations de « penseurs latéraux », alors l’anxiété ou le désir coupable de nuire un peu physiquement à l’un de ces « marcheurs », si urgent que je dois écouter la station pop senior – dans l’espoir que Bonnie Tyler chante et que mon cerveau s’enfonce dans le temps de recharge pour ma génération techniquement si fortement nostalgie efficace des années 80.

Oserais-je dire, très doucement : « Chilly Gonzales est facile à énerver »

Alors, s’il vous plaît, comprenez si je commence un peu plus bas avec les problèmes à traiter ici. Par exemple : Chilly Gonzales. Oserez-vous dire, très calmement : « Il est légèrement ennuyeux. » Parlant de mon point de vue personnel : lorsque je donne une conférence savante sur la façon sublime dont les progressions d’accords dans ABBA s’imbriquent, puis que je parle de l’image étrange de l’homme et de la métaphore guerrière irritante de « Waterloo » alors c’est – pouah ! – « mansplaining ». Dégager.

Mais quand Chilly Gonzales déclare sur sa chaîne que « Last Christmas » est une assez bonne chanson pop, tout le monde « célèbre fort ». Parce que : Quand Chilly Gonzales joue « Last Christmas » au piano et explique où se trouve la sous-dominante, alors vous réalisez soudainement : Hé, c’est une très bonne chanson pop ! Merci Chilly Nous demandons plus d’aide. Peut-être qu’il peut juste jouer « Don’t Look Back In Anger » au piano, ça ferait sûrement tomber quelques sous, comme c’est génial. Ou la « Passion selon saint Matthieu ». Ou le citoyen Kane !

Ou la Tour Eiffel ! Imaginez Chilly Gonzales jouant la Tour Eiffel au piano ! Nous comprendrions tous enfin à quel point c’est impressionnant. Ou encore mieux : laissez Chilly Gonzales jouer le changement climatique au piano pour que les gens puissent enfin vérifier qu’il est totalement menaçant. Peut-être même le FDP ! Ah très bien. Maintenant, j’ai encore adapté le sujet.

Cette chronique est apparue pour la première fois dans le numéro Musikexpress 03/2022.

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