Bpost estime que le gouvernement a payé 75 millions d’euros de trop pour trois contrats

Bpost constitue une provision de 75 millions d’euros après que des enquêtes ont révélé « un certain nombre de malversations et/ou de risques » dans les missions qu’elle exécute pour le compte du gouvernement. Cela ressort clairement d’un briefing donné par la société postale. L’impact sur les bénéfices cette année est estimé à 10 millions d’euros.

L’enquête a été ouverte après qu’il est apparu qu’outre le contrat avec le journal, bpost avait également commis des erreurs dans d’autres contrats gouvernementaux. L’essentiel est que le gouvernement a payé trop cher trois services fournis par l’entreprise postale : le traitement des amendes routières, la gestion des comptes dits 679 (ce sont des comptes bancaires du gouvernement ; ndlr) et la fourniture et l’annulation de plaques d’immatriculation.

Bpost avait précédemment communiqué que ces services n’étaient pas fournis conformément à la loi et avait également publié une estimation provisoire de l’impact financier pour cette année. Ces enquêtes sont désormais terminées. « Ils révèlent des fautes professionnelles dans lesquelles un nombre limité de personnes à l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise ont agi contrairement aux réglementations applicables, sans surveillance adéquate », a-t-il ajouté.

Amendes routières

Le plus gros dossier des trois concerne la gestion des amendes routières. La compensation que bpost a reçue à ce titre peut en partie être considérée comme une aide d’État illégale. Cela s’applique également aux comptes 679.

Au total, bpost enregistre une provision de 75 millions d’euros pour rembourser la surcompensation des trois services au cours des dernières années. Il s’agit d’un montant provisoire. Il appartient désormais au gouvernement belge de déterminer s’il est d’accord. Il est « peu probable » qu’il y ait une certitude quant au montant final cette année, admet l’actuel PDG par intérim Philippe Dartienne.

EBIT

Pour cette année, bpost suppose également un impact négatif sur le bénéfice EBIT (c’est-à-dire le bénéfice avant intérêts et impôts) de 10 millions d’euros. C’est moins que l’estimation d’avril. A cette époque, le groupe supposait encore un impact de 25 à 50 millions d’euros. La facture totale s’élève à 85 millions d’euros.

Quatorze employés de bpost – à différents niveaux – ont été impliqués dans les irrégularités découvertes. La collaboration avec huit personnes a pris fin. D’autres personnes impliquées avaient déjà quitté l’entreprise avant l’enquête.

« Passer à l’ouverture »

« La transition vers l’ouverture est en cours chez bpost », répond la ministre des Entreprises publiques Petra De Sutter (Verts). «C’était clairement différent pendant des années. Avec l’arrivée du nouveau PDG, on assiste désormais à une dynamique dans laquelle la transparence et la déontologie prennent le dessus.»

« Le nouveau PDG (Chris Peeters, ndlr) s’appuiera sur cela. Ce n’est qu’avec l’ouverture qu’une nouvelle culture pourra prendre forme : « Pour l’entreprise publique autonome bpost, la confiance de ses clients et de ses parties prenantes est son atout le plus important », affirme-t-on.

Texte et explication au parlement

Le ministre ajoute que c’est désormais aux différents ministres qui ont conclu les contrats en question avec bpost de décider. « C’est à eux de voir comment ils procéderont et quelles mesures ils prendront éventuellement. »

Jean-Marc Delizée (PS), président de la commission parlementaire compétente, invite la présidente de bpost et la présidente de la commission d’audit à venir s’expliquer au Parlement la première semaine d’octobre. Il insiste également pour que bpost mette à la disposition de la commission parlementaire les rapports d’audit interne et les documents y afférents.



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