BP: Looney se penche sur un ruissellement plus long pour le pétrole


Bernard Looney de BP affirme qu’il « se penche » sur sa stratégie en matière d’énergies renouvelables. Penchez-vous trop loin et une personne peut finir par chanceler. Les prix de l’énergie ont grimpé l’an dernier. Mais les actions de la grande pétrolière cotée au Royaume-Uni sont loin derrière celles de ses rivaux américains ExxonMobil et Chevron, moins friands de verdure.

Le message de Looney lors de l’annonce mardi de bénéfices records pour l’année complète reflétait cette pression plus que les demandes au Royaume-Uni d’impôts exceptionnels plus élevés.

Lorsque le directeur général a pris ses fonctions en 2020, il a audacieusement promis de réduire la production de brut de 23 % à 2 millions de barils par jour d’ici 2025. Il prévoyait d’investir massivement dans la transition énergétique. Deux ans plus tard, sa détermination à renoncer aux énergies fossiles apparaît plus faible.

Le flux de trésorerie excédentaire de 19,3 milliards de dollars de l’année dernière était le triple du chiffre de 2021, d’où le tollé du Royaume-Uni. Mais le taux d’imposition effectif de BP a grimpé de 2 points de pourcentage au cours de la dernière année pour atteindre 34 %, en partie en raison de prélèvements supplémentaires. Exxon est plus proche de 26 %.

Les rendements totaux pour les actionnaires de BP – et de Shell – sont environ la moitié de ceux d’Exxon et de Chevron sur un an. Cela reflète le malaise des actionnaires à l’égard des investissements dans les énergies renouvelables autant qu’à l’égard des impôts sur les bénéfices exceptionnels. BP a relevé ses perspectives de dépenses de 16 à 18 milliards de dollars pour la production en amont cette année, contre un objectif de 14 à 16 milliards de dollars en 2020.

Une partie de cette augmentation provient de l’inflation. Mais la production de pétrole pour 2025 ne chuterait plus que d’environ 11% par rapport à 2019 à 2,3 millions de barils par jour. Ces volumes sont nécessaires, disent les haussiers du pétrole, pour couvrir l’approvisionnement perdu de l’Occident en provenance de Russie. L’hypothèse de prix du pétrole de BP pour les revenus de ces barils supplémentaires est passée de 60 $ à 70 $.

Des bénéfices en amont plus élevés prévus aident à payer les dépenses de Looney dans les énergies renouvelables, soit 8 milliards de dollars supplémentaires cumulés d’ici 2030. Près de la moitié de cet argent va à l’hydrogène et aux énergies renouvelables. Ce dernier offre des retours sur investissement modestes ne dépassant pas 8 %.

Looney a bien lu la salle de présentation, si ce n’est l’humeur des militants verts perturbés par les tergiversations. Le cours de l’action a bondi de 5 %. La réalité est que l’acheteur marginal des actions de BP pense que la transition énergétique prendra plus de temps, avec une possibilité d’augmentation de la production de pétrole et de gaz. BP fait des compromis dans le but de rattraper ses pairs américains.

L’équipe Lex souhaite en savoir plus sur les lecteurs. Veuillez nous dire comment vous pensez que la pression pour les bénéfices, les énergies renouvelables et les taxes plus élevées se répercuteront sur BP dans la section des commentaires ci-dessous



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