Bologne de Mihajlovic devient une docu-série : rires et larmes sur Dazn

« We are one » est diffusé sur la plateforme : le récit de la cuvée 2021-22 en cinq épisodes. Sinisa aux joueurs : « Vous êtes mes héros »

Vous le revoyez joyeux, intransigeant, colérique, « menaçant », cinglant, ironique, sarcastique, doux, réfléchi, miraculeux ce 25 août 2019 à Vérone, en direct de l’hôpital, batteur, bourré d’anecdotes et de phrases motivantes et en équipe qu’avec lui c’est devenu « Bologna United ». Vous le voyez tel qu’il est. Tel qu’il est : Sinisa Mihajlovic. « We are one » sort aujourd’hui car aujourd’hui aurait été son 54e anniversaire. Sur la plateforme Dazn, Bologne lance l’histoire de l’année 2021-22 : celle des 27 points à l’issue du match aller (plafond record), celle du nul 0-0 à San Siro face à Milan quand Mihajlovic est pour le coup. deuxième fois (en quatre ans) à distance, celle dans laquelle après avoir battu l’Inter à la maison, il dit à ses garçons, à l’intérieur des vestiaires et via un écran d’ordinateur, « vous étiez des héros ». Il y a tellement de choses dans ces 5 épisodes d’une demi-heure dans lesquels Mihajlovic raconte l’histoire d’une année qui voit tout le monde comme protagoniste, tout le monde au premier plan, même à l’intérieur des vestiaires où De Silvestri et Soriano sont ceux qui ont les bons mots à droite moment, dans lequel Arnautovic s’énerve mais dit aussi « nous avons joué un match phénoménal » après l’avoir perdu. Un regard sur les coulisses d’une saison particulière, dans tous les sens : car vers la fin de ce championnat, Sinisa tentera de réagir complètement à une récidive de leucémie qu’il prendra ensuite le 16 décembre 2022.

Un grand frère

On pleure, devant l’un des épisodes prévus. Nous sommes émus. Inévitablement. Parce que la force de l’homme-Mihajlovic ressort une fois de plus. Véritablement. La docu-série s’ouvre sur les visages détruits après Bologne-Ternana 4-5 de la Coupe d’Italie. Sinisa le lendemain est devant tous les joueurs dans la salle utilisée comme réunion technique et dit: « Je ne suis pas pressé. Et nous ne partirons pas d’ici tant que tout le monde n’aura pas parlé, compris? ». La « série » passe : il y a l’intervalle Atalanta-Bologne 0-0 (« Ce n’est pas possible que, comme on dit c…, Ilicic joue des matchs devant nous et puis change de camp »), la défaite à Empoli qui conduira aux adieux de Walter Sabatini (« Honte à lui – dit Sinisa – : il n’y a pas eu de match et maintenant on va au camp d’entraînement tous les jours et on s’entraîne deux fois par jour »), mais aussi Udinese-Bologne où il y a le différé aveu d’une erreur de l’arbitre, Napoli-Bologne avec Sinisa déjà grand-père (« Je n’oublierai jamais cette soirée car je pense à ma petite-fille : ne la gâche pas »), puis Arnautovic qui dit : « Pour moi Sinisa c’est un grand frère. » Un à un, le staff avec De Leo et Tanjga mais pas seulement Raimondi puis Bazzani et Marchesi ont pris la première ligne ; les magasiniers historiques, les visages connus, tous les acteurs et aussi l’ex diesse Bigon. Alors, voici la période des trois défaites d’affilée et la victoire à Reggio Emilia qui décerne les 27 points à l’issue du premier tour. « Nous avons planifié le saut en hauteur – dit le président Joey Saputo – : et je ne demanderais pas si nous n’avions pas fait d’importants investissements comme nous l’avons fait. Je ne veux pas que les gens pensent que Bologne ne m’intéresse pas seulement parce que je suis absent ou que je commence en arrière-plan de l’équipe : parce que c’est et doit être l’équipe au premier plan ».

je te regardais

Alors, voici le début du nouveau retour de Sinisa à l’hôpital. La conférence de presse fin mars (« On voit que la maladie est très courageuse de vouloir affronter à nouveau quelqu’un comme moi ») et les 6 matchs avec Mihajlovic à distance. Bologna United est de retour. Avant Milan : « Envoyons tristement les 70 000 à San Siro chez eux » : Zéro à zéro et lui se connectant par ordinateur. « Tu étais formidable. » Puis la victoire contre la Sampdoria (« Je te présente mon médecin : il a dit que si tu continues à gagner sans moi, il me gardera ici, même si je ne suis pas très d’accord »), puis l’équipe sous sa fenêtre à Sant’Orsola et la victoire sur l’Inter. « Tu as été héroïque – dit Sinisa via skype – : je suis l’homme le plus heureux du monde. Et tu sais ? Je t’aime… Je t’aime oui ». Et vers le bas une demi-larme. Mais l’émotion imparable vient avant de quitter l’hôpital et de diriger Gênes-Bologne 0-1. « Je devrais être content parce que je pars d’ici cet après-midi. Mais je repense à toute cette période, c’est fou. J’ai vécu des moments durs et mauvais, je n’ai pas répondu à mes enfants au téléphone pour ne pas les laisser comprendre que j’étais faible, fragile et fatigué ». Casser. « C’était dur tu sais ? Et quand j’étais malade, quand j’étais dans les dépotoirs et presque détruit, tu sais ce que j’ai fait ? J’ai pris tes allumettes et j’ai souri, fier de toi ». Et il pleure. Et il se montre une fois de plus pour ce qu’il est : un vrai homme. Sinisa sera toujours Sinisa.



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