Blocus de Bologne et compacité, voilà comment la Suisse pense à l’italienne


Les adversaires des Azzurri savent faire mal avec trois attaquants changeants et Sommer est une certitude dans le but

De notre correspondant Pierfrancesco Archetti

25 juin – 09h18 – HERZOGENAURACH (ALLEMAGNE)

De la défense à l’attaque, voici les forces et les faiblesses de la Suisse, qui affrontera l’Italie samedi en huitièmes de finale du Championnat d’Europe. Trois buts encaissés en trois matchs (toujours sur des ballons hauts), Xhaka menant un milieu de terrain dans lequel Aebischer a montré de belles choses et les nombreuses solutions en attaque, de Duah à Ndoye.

la défense

La Suisse a joué son meilleur match de ce Championnat d’Europe contre l’Allemagne ; il a reçu des compliments mérités de la part des Allemands et aura inquiété les Azzurri qui regardaient le match. En partant de la défense, voici les caractéristiques positives et les faiblesses. Yann Sommer, vainqueur du titre avec l’Inter, commande le bloc central. Les hiérarchies sont claires : Fabian Schär, le champion de Premier League Manuel Akanji (Manchester City) et le capitaine turinois Ricardo Rodriguez. Ils se connaissent, ils se comprennent. Tous les quatre totalisent 353 apparitions en équipe nationale. Le gardien a une performance constante et l’incertitude avec l’Allemagne sur le tir d’Andrich a été annulée par le VAR en raison d’une faute précédente. Les défenseurs centraux ont une bonne capacité de récupération, font bon usage de leur sens du positionnement et ne subissent pas de fautes excessives. Akanji mène la ligne depuis le centre, fait compter son charisme. Cependant : la Suisse a encaissé trois buts jusqu’à présent, un par match, mais le deuxième est sur une déviation de Schär. Et les buts, comme les meilleures occasions des adversaires, sont venus du ciel, sur des ballons hauts. La tête de Füllkrug l’autre soir est identique à une occasion manquée du Hongrois Varga, qui avait également marqué de la tête, lors du premier match. Le positionnement instable sur les centres a été noté, notamment ceux de la gauche de l’attaque. Et au centre de la surface, défendant contre trois Allemands sauteurs, se trouvait le milieu de terrain Xhaka.

milieu de terrain

Commençons par les côtés du 3-4-2-1 de Yakin. Le point d’interrogation sera la couverture de l’aile droite, qui devrait être confiée à Leonidas Stergiou, seulement 5 apparitions, à la réserve de Stuttgart et à Silvan Widmer en équipe nationale, qui est cependant disqualifié. Son remplaçant n’a pas convaincu pour l’instant. De plus, le couloir est également partiellement couvert si le milieu offensif est un véritable attaquant. De l’autre côté, cependant, Yakin a créé la surprise de Michel Aebischer, et le Bolognese a surpris tout le monde dès le premier match avec une passe décisive et son premier but pour l’équipe nationale. Ensuite, cela s’est normalisé, mais face à l’Allemagne, l’accord avec Rodriguez pour couvrir l’ensemble du secteur a été inestimable. Neuf récupérations pour lui, la meilleure. Aebischer oscille entre l’extérieur et l’intérieur, il se déplace également dans la zone des trois-quarts, au centre, avec possession, pour échanger ou tenter un tir. Granit Xhaka est le capitaine, leader sur le terrain dans les vestiaires ; il est plus « travailleur » qu’à Leverkusen, où il est davantage entouré de ses coéquipiers lors des dribbles et fait souvent office de superbe troisième homme. Un exemple : l’autre soir pour lui « seulement » 12 passes courtes. L’équipe nationale est plus directe, sans trop de possession, a des schémas différents de ceux de Xabi Alonso et continue de salir son maillot pour se rapprocher de Kroos, pour voler le ballon à Musiala qui a mené au but. Il sait se présenter en avant pour tirer de loin. Remo Freuler l’accompagne, sans être un dogue en termes de caractéristiques. Il cherche le jeu, voit les espaces, compte déjà deux passes décisives à son actif en trois matchs. Mais les deux ne défendent pas en gardant le ballon, ils essaient de renverser le terrain pour le récupérer et s’ils accélèrent, ils peuvent être attaqués.

l’attaque

Trois attaquants centraux différents lors des trois matches du tournoi, les deux milieux offensifs changeant également au cours du match. N’ayant pas de leader, Yakin utilise cette solution de rotation des hommes offensifs, mais tout le monde est performant. Kwadwo Duah, les neuf premiers, a débloqué le Championnat d’Europe avec le premier but contre la Hongrie. Xherdan Shaqiri a marqué de manière spectaculaire pour l’Écosse. Breel Embolo, le troisième, avait déjà fait ses preuves dès ses débuts et dimanche contre les rudes Allemands, il s’est fait sentir physiquement. Après s’être remis de sa blessure, il devrait être titulaire face aux Azzurri. Autour d’eux les milieux offensifs offensifs, ailiers ou attaquants tournent, échangent, coupent, dribblent, marquent et commettent des fautes, comme Dan Ndoye, un but contre les Allemands, marqué avec brio par Thiago Motta comme Aebischer et Freuler, ou l’imaginatif Ruben Vargas ou le Fabien Rieder flexible. Ils peuvent trouver le jeu qui fait la différence, mais parfois ils oublient d’aider par derrière. Le nombre d’options, dont Zeki Amdouni, permet aussi au coach de changer de département tout entier, permettant de la fraîcheur et de la force mentale : si on sait qu’on ne joue qu’une heure, on ne se sauve jamais. Murat Yakin est un entraîneur en attente d’un nouveau contrat, même si une qualification pour les huitièmes de finale devrait suffire à obtenir un renouvellement. Il a aplani quelques divergences avec les dirigeants, notamment avec Xhaka. Il a changé son système à l’automne, avec la défense à trois et l’attaque en rotation. Et il faut considérer qu’il y a un autre élément dans le département des attaquants de l’effectif qui n’a pas encore joué une minute mais qui peut être utile pour les changements devant : il s’agit du joueur de l’AC Milan Noah Okafor.





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