Beyoncé crée son fantasme de voguing sur « Alien Superstar »


Beyoncé a surpris avec ‘RENAISSANCE’ pour plusieurs raisons : son dévouement au dancefloor, son portfolio intéressant de samples et d’interpolations, sa variété stylistique… et aussi son envie expérimentale. Qui sait exactement ce que peut être le deuxième single officiel après ‘BREAK MY SOUL’, faites-leur savoir. Je ne suis pas clair du tout.

Cependant, ‘RENAISSANCE’ a plusieurs points forts, parmi lesquels ‘ALIEN SUPERSTAR’. Ce titre qui semble totalement « fan made » cache l’une des productions les plus futuristes jamais signées par Beyoncé. Le rythme agressif ressemble à celui du gqom sud-africain, mais si Beyoncé disait qu’elle s’inspirait d’Arca, peu seraient surpris.

‘ALIEN SUPERSTAR’ est aussi la chanson de l’album qui s’inspire le plus de l’univers du voguing. Dans les premières secondes, l’échantillon de ‘Moonraker’ par les plus grands poètes avertit que « ne pensez même pas à quitter la piste. » Ensuite, Beyoncé se proclame « numéro un » de la « concours » et rafle la « catégorie : bad bicha ». Dans le refrain, qui s’inspire de celui de « Je suis trop sexy » par Right Fred Said, chante qu’elle est « trop ​​élégante pour ce monde » vêtue de perles, de diamants et de talons. Ici, Beyoncé évoque les premières années de la culture voguing, celles capturées dans ‘Pose’.

Avec son son underground et ses couplets récités, ‘ALIEN SUPERSTAR’ nous ramène à l’époque où la salle de bal était la voie d’évacuation d’une société marginalisée qui s’imaginait atteindre le même statut économique que les yuppies de l’époque. Les personnes noires, trans, queer… ont créé leurs propres passerelles vers le succès et la reconnaissance dans les salles de bal. Ce n’est pas un hasard si ‘Alien Superstar’ utilise un échantillon de ‘UNIQUE’ de Danube Dance et Kim Cooperune production house 100% voguing qui sonnait complètement en avance sur son temps en 1992, l’âge d’or de la culture que Beyoncé assimile à cette chanson.

« ALIEN SUPERSTAR » est spécifiquement une célébration de la culture noire et comprend un autre échantillon clé, celui de l’auteur Barbara Anne Teer Oui son discours ‘Black Theatre’. En 1968, Ann Teer a fondé le premier institut d’arts noirs aux États-Unis et, dans le discours susmentionné, elle décrit la manière dont les sensibilités noires diffèrent des autres.



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