Débloquez gratuitement l’Editor’s Digest

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé le ministre de la Défense Yoav Gallant d’adopter un « discours anti-israélien », après que Gallant a rejeté l’idée d’une victoire totale sur le Hamas comme étant du « charabia ».

Cet échange de piques est le dernier signe des tensions entre les deux hommes au sujet de la conduite de la guerre de dix mois d’Israël contre le Hamas à Gaza, et intervient quelques jours seulement avant la reprise des pourparlers menés par les Etats-Unis pour négocier un accord visant à mettre fin aux combats et à libérer les otages toujours détenus par le Hamas.

Netanyahou a promis à plusieurs reprises que la guerre se poursuivrait jusqu’à ce qu’Israël obtienne une « victoire totale » sur le Hamas, et ces dernières semaines, il a régulièrement durci la position d’Israël dans les négociations sur un cessez-le-feu, le mettant en désaccord avec les chefs de la sécurité israélienne qui estiment qu’un accord serait dans l’intérêt d’Israël.

Gallant a également souvent souligné la nécessité d’un accord et, lors d’une audition parlementaire lundi, il a qualifié ceux qui promettent une victoire totale de « héros avec une grande détermination ». [war] « Des tambours », selon des informations parues dans les médias israéliens.

Cela a déclenché une réaction furieuse de Netanyahu, dont le bureau a publié une déclaration disant que Gallant devrait diriger ses critiques vers le chef du Hamas Yahya Sinwar qui était « le seul obstacle à un accord sur les otages ».

« Israël n’a qu’un seul choix : remporter une victoire totale, ce qui signifie éliminer les capacités militaires et gouvernementales du Hamas et libérer nos otages », a déclaré le bureau de Netanyahu.

« Il s’agit d’une directive claire du Premier ministre Netanyahou et du Cabinet de sécurité, et elle engage tout le monde, y compris Gallant. »

Les négociations sur un accord de cessez-le-feu, qui doivent reprendre jeudi, sont considérées par les États-Unis et d’autres pays comme la meilleure chance d’empêcher une nouvelle escalade des hostilités au Moyen-Orient, qui est sur le qui-vive depuis l’assassinat de deux hauts responsables du Hezbollah et du Hamas le mois dernier.

L’Iran et le Hezbollah ont promis de riposter contre Israël pour ces meurtres, ce qui a incité les États-Unis à renforcer leur présence militaire dans la région et a déclenché un effort frénétique de la part des diplomates pour désamorcer la situation.

Les États-Unis, l’Égypte et le Qatar, qui jouent le rôle de médiateurs dans les négociations entre Israël et le Hamas, ont fait pression pour que ces derniers acceptent un accord en trois étapes défini par le président américain Joe Biden plus tôt cette année pour mettre fin aux combats et libérer les quelque 115 otages toujours détenus par le Hamas à la suite de son attaque du 7 octobre contre Israël.

Cependant, plusieurs cycles de négociations n’ont pas réussi à aboutir à une avancée, et le Hamas et Israël sont toujours en désaccord sur des termes clés, notamment la présence de forces israéliennes dans des endroits stratégiques de Gaza et le retour des Palestiniens au nord de l’enclave.

Le Hamas a accusé dimanche Israël de tenter de prolonger les négociations sans aucune intention de parvenir à un accord, et a appelé les médiateurs à contraindre Israël à mettre en œuvre le plan défini par Biden.

L’affrontement entre Netanyahu et Gallant est le dernier d’une série de querelles publiques entre les deux collègues du cabinet. Netanyahu avait tenté de limoger Gallant l’année dernière pour avoir critiqué son projet de réforme judiciaire controversée, avant de reculer face à d’énormes manifestations de rue.

Plus récemment, ils se sont disputés sur la manière dont Gaza devrait être dirigée une fois la guerre avec le Hamas terminée, Gallant critiquant le Premier ministre pour son incapacité à élaborer un plan réaliste pour la gouvernance de l’enclave après la guerre.



ttn-fr-56