Ben Howard / C’est ça ?


Loin des jours de gloire de « Every Kingdom » (2011), mais toujours capable d’atteindre d’énormes positions dans les charts britanniques, l’auteur-compositeur-interprète britannique Ben Howard poursuit sa carrière. Son dernier album, ‘Collections from the Whiteout’, sorti en 2021, lui a fait faire un pas en avant dans son utilisation des sons électroniques, qui jouissent déjà d’une présence quasi-leader sur ‘Is It?’, son cinquième album.

Le chemin vers « Est-ce que c’est? » Cela a été particulièrement dur pour Howard. Un problème de santé l’a inspiré. L’année dernière, l’artiste se reposait dans le jardin de sa maison quand il a commencé à se sentir étrange : il n’était plus capable de penser ou de parler couramment. Le moment passa mais, le mois suivant, l’incident se reproduisit. Howard est allé à l’hôpital et a découvert qu’il avait subi deux petits accidents vasculaires cérébraux. Les résultats médicaux n’étaient pas concluants.

Howard, qui vient d’arriver en Espagne pour une tournée, se sent bien, et sur son nouvel album, il a voulu exprimer les sensations que cette expérience lui a laissées. Les chansons de ‘Is It?’, au niveau de la composition, maintiennent la sensibilité folk de l’auteur de ‘Only Love’, cette affection boniveriana dont il a tant dessiné. Cependant, maintenant, le mélange de claviers et de pincements de guitare pointe vers l’art-pop des années 80. Du coup Westerman et Wild Beasts semblent être des références.

Howard perçoit une dimension absurde, surréaliste dans son expérience, qui se reflète dans la pochette de l’album mais aussi dans les chansons. ‘Couldn’t Make it Up’ s’ouvre en décrivant cette journée de manière vivante entre des mélodies accrocheuses et des claviers sucrés. ‘Walking Backwards’ est une ode à la nostalgie aux échos de Phill Collins et ‘Days of Lantana’ une petite balade sous le soleil de juin, avec le chant des oiseaux en fond sonore.

Que Howard est un artisan des spectacles pop dans ces chansons et dans le reste. L’ambiance de ‘Moonraker’ est particulièrement soignée et s’inspire d’un conte folklorique du 18e siècle, tandis que la musique vous plonge dans un monde magique. Il y a un résidu mélancolique dans ‘Richmond Avenue’, qui ose incorporer des cordes irlandaises car Howard a toujours été un adepte de la musique celtique. Plus léger et ludique avec des synthés, ‘Life in the Time’ parle de « captivité » mais sonne libéré.

Coupés sur le même schéma, tous les morceaux de ‘Is It?’ sonnent, un album produit par Bullion (St Vincent, Nilüfer Yanya) qui sonne excellent. L’instrumentation est exquise partout, les mélodies captivantes. Seul ‘Total Eclipse’ -un intermède- tente de restituer la sensation de l’expérience vécue par Howard, mais l’artiste n’oublie pas de donner aux chansons un fond assez universel, en les emplissant de cette mélancolie qui rappelle une simple « promenade dans le parc ». « , avec lequel tant de personnes se sentiront identifiées.



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