BCE, Visco : avenir macroéconomique imprévisible, agir avec prudence


Le gouverneur de la Banque d’Italie, Ignazio Visco, a confié qu’il n’appréciait pas les déclarations sur les hausses prolongées. Un message adressé à la BCE. «L’accélération de la croissance des prix a nécessité, depuis fin 2021, un changement décisif dans l’orientation de la politique monétaire de la Banque centrale européenne» et «de juillet dernier à aujourd’hui, en partant de niveaux particulièrement bas, voire négatifs pour les dépôts bancaires. à la banque centrale, les taux de référence ont été relevés d’un total de 300 points de base et l’intention de les augmenter de 50 points supplémentaires a déjà été exprimée lors de la réunion que nous tiendrons la semaine prochaine », a rappelé Visco dans un discours au Maeci – Banque d’Italie, avec des délégués et des agents financiers accrédités à l’étranger, sur l’avenir de l’énergie, entre géopolitique et croissance durable.

Le gouverneur de la Banque d’Italie a pris la parole lors de la conférence Maeci-Banque d’Italie. Et il a envoyé un message clair : « Même si la politique monétaire a jusqu’à présent réussi à stabiliser les anticipations, la gravité de la situation géopolitique rend très difficile la prévision des tendances macroéconomiques futures. La politique monétaire – a-t-il poursuivi – devra donc continuer à évoluer avec prudence, guidée par les données qui deviendront progressivement disponibles, afin de ramener l’inflation à l’objectif de 2 % à moyen terme, sans mettre en péril la stabilité financière et minimiser la effets négatifs sur la reprise encore fragile. Toutefois, il faudra éviter que le choc d’offre, que le conflit dramatique en Ukraine a rendu beaucoup plus persistant qu’initialement prévu, n’entraîne dans l’ensemble de la zone euro des augmentations des coûts salariaux et des marges bénéficiaires qui ne soient pas compatibles avec un retour suffisamment rapide à l’objectif de stabilité des prix ».

Nous ne savons pas si la baisse de gaz durera

Quant au coût de l’énergie, Visco a expliqué que la baisse du prix du gaz « on ne sait pas si elle va perdurer », car « l’incertitude sur les approvisionnements reste élevée ».

Eviter la course entre les prix et les salaires

Le gouverneur de la Banque d’Italie a réitéré la nécessité d’éviter la montée en flèche des prix et des salaires. « La taxe sur l’énergie doit être absorbée, comme nous l’avons souligné à plusieurs reprises, non pas en générant des courses vaines et nuisibles entre les prix et les salaires mais en augmentant la capacité de développement de l’économie, et avec elle la dynamique des revenus réels », a expliqué le gouverneur de la Banque de ‘Italie. « Si, en revanche, les demandes salariales, plutôt que de viser l’avenir, étaient avant tout guidées par la volonté de récupérer immédiatement les pertes dues à la hausse du prix des produits énergétiques et si les bénéfices des entreprises, après transfert sur les prix finaux des augmentations extraordinaires du coût de «l’énergie, si la réduction drastique récente ne s’était pas reflétée dans les prochains mois, la politique monétaire ne pourrait que continuer à contrecarrer les effets de ce comportement sur l’ensemble des prix à la consommation», a expliqué Visco. Et il a ensuite rappelé que « la poursuite de la stabilité monétaire, responsabilité première de la banque centrale, est d’autant moins onéreuse que les interventions de politique budgétaire et les intentions des partenaires sociaux vont dans le même sens ».



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