Débloquez gratuitement l’Editor’s Digest
Roula Khalaf, rédactrice en chef du FT, sélectionne ses histoires préférées dans cette newsletter hebdomadaire.
Michel Barnier a déclaré que le nouveau gouvernement français ne viendrait pas uniquement de son propre camp conservateur, et le nouveau Premier ministre a promis de chercher des moyens d’améliorer la réforme controversée des retraites du pays.
L’homme politique français chevronné et ancien négociateur en chef du Brexit pour l’UE, a déclaré qu’il ne nommerait pas « un gouvernement de droite ».
« Il y aura des gens de ma famille politique, peut-être des ministres sortants, mais je ne vais pas faire de casting maintenant », a déclaré l’homme de 73 ans sur TF1, dans sa première interview depuis sa nomination jeudi par le président Emmanuel Macron.
« Je n’exclus pas de réunir autour de la table des hommes et des femmes compétents issus du gouvernement sortant. [centrist] « La majorité… et les gens de gauche aussi. Le sectarisme est un signe de faiblesse », a-t-il déclaré.
Après avoir été élu près de deux mois après des élections législatives anticipées qui ont ramené un Parlement profondément divisé et sans majorité absolue à Paris, Barnier doit désormais relever le défi de former un gouvernement stable.
Il lui faudra sans doute trouver un équilibre délicat pour parvenir à réunir une majorité efficace.
C’est la première fois dans l’histoire de la Cinquième République française qu’une élection ne renvoie aucune majorité claire, et le scrutin de juillet, très serré, a considérablement réduit le nombre de sièges détenus par l’alliance centriste du président.
Le mandat d’Emmanuel Macron court jusqu’en 2027, et le président et le Premier ministre devront donc trouver un moyen de travailler ensemble malgré leurs origines politiques différentes. Cela marque une « nouvelle ère », a déclaré Barnier, qui a ainsi affirmé son indépendance vis-à-vis de l’Élysée. « Le président présidera et le gouvernement gouvernera. »
Barnier a déclaré qu’il serait ouvert à l’examen des moyens d’améliorer la réforme controversée des retraites de 2023, qui a augmenté l’âge de la retraite en France. Pilier du second mandat d’Emmanuel Macron, cette réforme a déclenché des protestations nationales.
Le Premier ministre a indiqué qu’il ne souhaitait pas « tout remettre en cause » dans la loi. « J’ouvrirai le débat sur l’amélioration de cette loi pour les personnes les plus vulnérables », a-t-il déclaré vendredi.
Mais alors que Barnier a signalé sa volonté d’envisager de modifier certaines politiques économiques de Macron, il a déclaré qu’il ne ferait aucun compromis sur les efforts visant à contrôler la dette publique croissante de la France.
« Pendant le temps que je suis ici, c’est-à-dire jusqu’à la fin du mandat présidentiel, je ne veux pas augmenter la dette de notre pays », a-t-il déclaré.
L’adoption du budget 2025 sera le premier grand défi du gouvernement Barnier. Le processus, qui débutera en octobre, risque de se révéler conflictuel dans un Parlement très divisé sur l’ensemble du spectre politique.
Plus tôt cette semaine, le ministre sortant des Finances, Bruno Le Maire, a mis en garde contre une détérioration des finances publiques en annonçant que le déficit public de la France pour cette année serait plus élevé que prévu et que des réductions substantielles seraient nécessaires pour améliorer la trajectoire l’année prochaine.
Barnier a également déclaré qu’un contrôle plus strict de l’immigration ferait partie de ses priorités, un enjeu fondamental pour le Rassemblement national (Rassemblement national), parti d’extrême droite.
Le parti est arrivé deuxième lors des élections de juillet et apparaît comme un faiseur de roi dans les négociations pour former le prochain gouvernement, même s’il ne participera à aucune coalition émergente.
Barnier a indiqué que son approche de l’immigration serait «rigoureuse et humaniste» – signalant une approche moins radicale que celle du RN – et a déclaré qu’il n’avait eu aucun échange avec la dirigeante du RN, Marine Le Pen.
« Nous allons contrôler les flux migratoires non pas avec de l’idéologie et des discours mais avec des mesures concrètes (…) de mon propre parti. Mais il y a eu des propositions partout », a déclaré Barnier. « Personne n’a le monopole des bonnes idées. »