Barmasse et son Maratona dles Dolomites : « On avance avec la tête, pas avec le corps »


L’alpiniste parle du légendaire granfondo et des interminables montées et descentes à vélo : « J’ai écouté la nature, mais aussi moi-même ».

Journaliste

5 juillet 2024 (modifié à 23h47) -MILAN

Tout est dans cette initiale : Huit mille ou huit mille, majuscule lorsqu’on parle de montagnes, minuscule lorsqu’il s’agit de dénivelés. Hervé Barmasse connaît très bien les premiers, c’est un alpiniste. La nouveauté, ce sont les autres, les « petits » qui indiquent les montées et descentes infinies (techniquement 8.400 mètres) qu’a affrontées la Vallée d’Aoste le jeudi 5 juillet à vélo, en 18 heures de montée et descente de 13 cols alpins et 285 kilomètres de total.

Marathon des Dolomites

A la veille du Maratona des Dolomites, le granfondo le plus célèbre, lehomme vertical il avait proposé aux organisateurs de terminer en premier le Supermarathon, en pratique un parcours qui additionne les trois dans lesquels est divisée la course amateur, à partir du dimanche 7 de La Villa, à Alta Badia. « Si vous me demandez maintenant lequel des deux huit mille est le plus dur, je réponds : ce sont des expériences très similaires », commence Barmasse, qui pendant le « Super » a également dû affronter le climat de cet été retardé, en parlant du nord de l’Italie. . Zéro ou un degré au sommet des Cols et un -10 perçu lors des descentes. La comparaison continue : « En montagne, contrairement au vélo, on ne peut pas se permettre de se tromper. Sinon, le style alpin à très haute altitude et les longues distances sur deux roues ont des similitudes différentes, au final tous deux permettent de se déplacer de manière manière respectueuse. »

pas de zones de confort

Une fois n’est pas coutume, le sportif Barmasse a donc décidé de sortir de sa zone de confort…  » Comme en alpinisme, j’ai eu la confirmation que ce n’est pas le corps mais la tête qui fait avancer, quand il faut affronter tant d’heures d’effort. En montagne, il faut sûrement apprendre à gérer la crise, d’une manière ou d’une autre. Et cela, en tant que cycliste (amateur), m’a beaucoup aidé. » Son jeudi a été sportivement infernal, températures mises à part : départ à 6 heures du matin de l’hôtel Posta de Corvara avec deux voitures en remorque, l’une avec à son bord la photographe Valentina Celeste, l’autre pour les vidéastes. « Dans l’ordre j’ai abordé les cols Gardena, Sella, Fedaia, Duran, Staulanza, Giau, Colle Tre Croci, autour du lac Misurina, puis retour à Cortina puis Falzarego, Valparola, descente vers Alta Badia, Muro del Giat à 19% (ce qui peut-être seulement cent mètres, mais après plus de 200 kilomètres…) et puis, à partir de là, le parcours classique du Marathon : Campolongo, Pordoi et puis encore Sella et Gardena mais au sens classique ». Barmasse a terminé son effort peu avant minuit (à une moyenne de 19 par heure en marche et 18,1 sur le temps global) après un total de 15 heures en marche et trois changements de « vêtements » au sommet des Cols et deux véritables arrêts. , avec des pâtes, des sandwichs et bien plus encore au menu. « Parce qu’en une journée, j’ai quand même brûlé plus de 10 000 calories, donc je ne pouvais pas ne pas manger correctement. Et pour cela, comme toujours, je remercie les conseils de l’équipe Enervit ».

l’expérience

Entre autres choses, par rapport au jour du Marathon ou aux jours de fermeture de la Sellaronda, Barmasse a dû faire face à un trafic qui, dans ces virages en épingle, se traduit par des voitures, des motos et de nombreux camping-cars. Givre, fatigue et moteurs en marche : Barmasse gardera malgré tout un souvenir très positif de cette expérience. « À Pordoi, alors qu’il était tard dans la soirée, l’obscurité était désormais totale. Cependant, le fait d’avoir une voiture électrique avec moi signifiait qu’il n’y avait aucun bruit d’aucune sorte, et donc il était possible d’entendre et de vivre pleinement la nature, j’ai entendu le bruissement du vent caressant la pelouse, j’ai vu un renard, plusieurs oiseaux. Le ciel était feutré et nuageux, presque mystique. J’ai donc écouté la Nature mais aussi moi-même. »

regarder vers l’avenir

L’alpiniste réserve une autre pensée (très) positive à la communauté Maratona dles Dolomites. « Parce que j’ai apporté l’idée du Supermarathon, mais ici j’ai trouvé un groupe de personnes sympathiques qui ont embrassé l’idée, qui croient en ce projet. Le Marathon est véritablement une communauté, si cet événement est spécial c’est précisément en raison de ce climat dans lequel il naît et grandit, un sentiment d’agrégation qui représente un patrimoine extraordinaire ». Enfin, un regard sur l’avenir du Supermarathon : « J’ai ouvert la voie, maintenant le parcours officiel sera publié pour que tout le monde puisse le faire. Je recommanderais de ne pas le faire en 15 heures consécutives mais en deux ou trois ou quatre jours, pour vivre une expérience émotionnelle assez incroyable. »





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