Barbera nouveau président de la Cour Constitutionnelle. Qui est l’améliorationniste proche de Napolitano et partisan des réformes


De gauche, certes, mais toujours un vrai réformiste. Tout peut être dit sur le nouveau président de la Cour constitutionnelle Augusto Barbera élu aujourd’hui à l’unanimité à moins qu’il ait un profil politique fort et bien défini.

Elu à la Chambre des députés sur les listes du PCI puis du PDS pour cinq législatures, entre 1976 et 1994, il fut également ministre des Relations avec le Parlement dans le gouvernement présidé par Carlo Azeglio Ciampi puis parmi les promoteurs des référendums électoraux (qui visaient à transformer le système électoral proportionnel en un système majoritaire) en 1991, 1993 et ​​1999. Majoritaire convaincu donc, et également favorable aux réformes constitutionnelles : en 1990, il publie dans le magazine Democrazia e Diritto du PCI-PDS un essai intitulé « Une alternative néo-parlementaire au présidentialisme » dans lequel sont reprises les thèses de Maurice Duverger sur le poste de premier ministre. Il ne s’agit donc pas d’un farouche défenseur de la Constitution, mais d’un partisan de la nécessité de moderniser le système tout en ayant un impact sur la forme de gouvernement.

L’améliorateur à côté de Giorgio Napolitano
C’est Barbera lui-même, à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de l’assassinat de Roberto Ruffili par les brigades du « Parti Communiste Combattant », pour rappeler dans la revue Il Mulino un épisode crépusculaire de la guerre froide qui fait aujourd’hui presque sourire. «La nouvelle effrayante de l’assassinat de Ruffili m’est parvenue dans l’après-midi du 16 avril 1988, alors que j’étais à Bonn. J’étais avec ma collègue parlementaire Anna Maria Serafini en visite secrète (sic !) au groupe social-démocrate du Bundestag au nom du chef du groupe de l’époque. Renato Zangheri. L’objectif était d’établir des contacts entre le groupe PCI et le groupe SPD en vue d’une éventuelle adhésion des communistes italiens à l’Internationale Socialiste (l’année suivante aurait lieu la première rencontre officielle entre Giorgio Napolitano Et Willy Brandt). La visite devait maintenir ces relations secrètes pour ne pas éveiller la jalousie du parti de Bettino Craxi et ne pas contribuer à alerter les Soviétiques et les Américains.

Le « rêve » de quarante ans de gouvernabilité et d’alternance
Si l’objectif de Napolitano, Barbera et autres mélioristes d’amener les anciens communistes dans le socialisme européen peut enfin être considéré comme réussi, ce n’est pas (encore ?) le cas du « rêve » d’institutions plus efficaces capables de garantir d’une part la gouvernabilité et la stabilité et d’autre part l’alternance dans le gouvernement du pays entre conservateurs et progressistes. Un rêve de quarante ans, depuis l’époque de Bozzi bicaméral de 1983/84, comme le rappelle Barbera lui-même dans l’article de 2013 (l’année où, sans surprise, il a été nommé par le président Napolitano parmi les sages chargés de rédiger une proposition de révision constitutionnelle et de réforme électorale).

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De la bicamérale Bozzi (1983/84) aux « essais » de Napolitano
«Nous avons travaillé ensemble à la Commission Bozzi, moi en tant que chef du groupe communiste et Ruffilli en tant que chef du groupe DC… Nous en sommes maintenant au document des « essais » sur les réformes constitutionnelles (celui de 2013, ndlr). . L’amertume et le découragement sont accrus par le fait que les propositions les plus importantes des « sages » sur la forme du gouvernement figuraient déjà dans le rapport final de la Commission Bozzi, voté dans ces régions avec un très large consensus. Je fais référence à la réduction des parlementaires, à la confiance dans le seul Premier ministre, qui aurait ainsi une plus grande autonomie dans le choix et la révocation des ministres, à la procédure législative centrée sur la Chambre des députés, dépassant le bicamérisme parfait (et valorisant également le Parlement pour la confiance dans les sessions conjointes), des limites sévères aux décrets d’urgence… et plus encore. Beaucoup de ces propositions sont revenues, avec lassitude, sur de nombreux projets des législatures ultérieures et de diverses forces politiques. »



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