Balneari, le verdict de l’UE arrive : c’est ce que Bruxelles demande à l’Italie


Il n’y a pas que la question des migrants, avec le bras de fer entre la majorité et les oppositions sur le durcissement des protections spéciales, au centre du débat politique de cette semaine. Une autre thématique est destinée à conquérir l’espace : les stations balnéaires. Le moment de vérité pour le gouvernement approche.

Le jeudi 20 avril est attendu le sarrêt de la Cour européenne de justice, consulté par le TAR de Lecce sur l’application de la directive Bolkestein sur les concessions de plages : selon toutes les prévisions, le verdict confirmera la jurisprudence en la matière. D’après ce que l’on apprend des sources de l’UE, le avis motivé de la Commission européenne, qui renforce la procédure d’infraction dont l’Italie est mise en demeure depuis décembre 2020, et qui devrait s’accompagner d’une demande à l’Italie de se conformer « dans les deux mois ».

Et cela pour deux raisons. La première : à l’occasion de la rencontre qui a eu lieu la semaine dernière au Palazzo Chigi entre Giorgia Meloni et Thierry Breton, le Premier ministre aurait rassuré le commissaire européen en charge du marché intérieur. Deuxième raison : la ligne de Bruxelles serait d’attendre l’arrêt de la Cour. Par ailleurs, le mercredi 19 avril, le ministre de l’Economie Giancarlo Giorgetti rencontrera la commissaire européenne à la concurrence Margrethe Vestager à Bruxelles.

Le précédent de 2016

Déjà en 2016, la Cour de justice s’était prononcée sur l’application de la directive Bolkestein aux concessions de plages. A cette occasion, elle était parvenue à la conclusion que l’octroi des concessions devait s’effectuer sur la base d’une procédure de sélection fondée sur l’impartialité et la transparence. Quatre ans plus tard, la Commission européenne a ouvert la procédure d’infraction contre l’Italie. En 2020, Bruxelles avait souligné que la législation italienne, qui prolongeait les concessions jusqu’en 2033 et interdisait aux autorités locales de lancer des appels d’offres publics sur les concessions arrivant à expiration, violait le droit de l’UE, créant une insécurité juridique dans le secteur des services touristiques et décourageant les investissements dans un secteur crucial pour le pays. l’économie, causant de surcroît un « manque à gagner important » pour l’État italien. La nouvelle sentence de la Cour de justice de l’UE attendue ces jours-ci, ont souligné des sources européennes, « pourrait avoir des conséquences et devra être pleinement prise en considération ».

La prolongation jusqu’en 2024 des concessions sans appel d’offres

La dernière intervention en date au sujet des concessions de plage est le décret Milleproroghe, qui prolonge les concessions d’un an sans appel d’offres jusqu’au 31 décembre 2024 au moins. La disposition s’est immédiatement retrouvée dans le viseur de Bruxelles, puis du Quirinal (en février Sergio Mattarella demandé au gouvernement d’intervenir et de revoir les règles). Finalement, début mars, il a été rejeté par le Conseil d’Etat.



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