Demna a présenté des excuses après que Balenciaga ait été accusé de sexualiser des enfants lors d’une récente campagne qui a été rapidement retirée en raison du tollé qu’elle a provoqué. Balenciaga a poursuivi la société de production de la campagne mais abandonne maintenant les charges. Est-ce la fin de l’histoire ?
Pour la première fois depuis l’affaire Balenciaga, Demna, le directeur artistique de Balenciaga, maison de couture du groupe Kering, prend sa part de responsabilité. La semaine dernière, il a publié la déclaration suivante sur son profil Instagram : “Je voudrais m’excuser personnellement pour le mauvais choix artistique (…). Utiliser des enfants pour promouvoir des choses sans rapport avec eux était inapproprié (…) Si j’ai parfois voulu être provocateur avec mon travail, je n’ai jamais eu l’intention de le faire avec un sujet aussi horrible que la maltraitance des enfants que je dénonce (…) Je J’ai appris ma leçon et je contacterai les organisations de protection de l’enfance pour voir comment je peux contribuer à la lutte contre ce terrible problème.
Les excuses sont venues avec un retour en arrière de Balenciaga. La société a initialement accusé l’agence de communication North Six et le photographe Nicholas des Jardins, réclamant 25 millions de dollars de dommages et intérêts avant d’abandonner le procès.
Balenciaga : Une excuse qui ne suffit pas
Alors que Kim Kardashian reconsidère sa relation avec Balenciaga, des personnalités comme Isabelle Huppert et Bella Hadid, qui ont posé pour la campagne Adidas x Balenciaga, n’ont pas encore commenté l’affaire. Cependant, Isabelle Huppert a supprimé une image de campagne d’elle-même montrant un côté d’une décision de la Cour suprême des États-Unis qui déclare que la distribution de pornographie juvénile est illégale.
Devant le tollé général, Cédric Charbit, PDG de Balenciaga, a décidé de prendre des mesures drastiques. Via les réseaux sociaux, Balenciaga reconnaît que le processus de révision actuel pourrait être amélioré et nomme “un organe consultatif chargé d’évaluer le contenu publié de la conception à la mise en œuvre finale, qui doit répondre aux aspects juridiques, de durabilité et autres aspects d’expertise”. Par ailleurs, la marque de luxe veut allouer des moyens financiers “importants” à la protection des enfants.
La gestion de crise suffit-elle à réhabiliter Balenciaga ?
Une autre question posée porte sur le lien entre la direction artistique de Balenciaga et Michael Borremans, un peintre belge qui, entre autres, peint des nourrissons castrés et saignants en chérubins.Son livre illustré figure en bonne place dans la campagne Balenciaga avec Isabelle Huppert placée en arrière-plan.
Le rôle de Lotta Volkova, une créatrice qui a travaillé en étroite collaboration avec Demna, est également remis en question. Des images “sataniques” ou “sado-masochistes” seraient apparues sur son compte Instagram, désormais privé. Comme Newsweek rapporté, Volkova n’a pas travaillé pour Balenciaga depuis 2018.
La marque parviendra-t-elle enfin à abandonner le nouveau hashtag (#balenciagapedos) auquel elle est actuellement associée ? Il faut espérer que Balenciaga saura non seulement s’autocensurer, mais aussi éclairer ceux qui reconnaissent l’influence indéniable de Demna sur la mode contemporaine.
Le monde de la mode évolue rapidement et oublie rapidement. Mais elle ne devrait pas pardonner ce scandale si vite. Rapprocher les enfants de la pornographie est – comme l’antisémitisme, soit dit en passant – impardonnable. Désormais, même les marques de mode les plus en vogue qui équilibrent la valeur choc d’une campagne avec la valeur média doivent avant tout compter sur une chose : assumer la responsabilité du message qu’elles envoient.