Avec plus de partisans que Joe Biden, il a fait un reportage depuis Gaza, mais lui aussi a dû partir : qui est Motaz Azaiza ?


Ses photos et vidéos l’ont rendu plus populaire que le président Biden sur les réseaux sociaux, mais le journaliste palestinien Motaz Azaiza a également quitté la bande de Gaza. « Les gilets de presse n’y offrent plus aucune protection. »

Bruno Struys

« C’est la dernière fois que vous me verrez avec ce gilet lourd et malodorant. » En s’adressant au spectateur, Motaz Azaiza montre son gilet pare-balles avec l’inscription « Presse ». Ensuite, ses amis et collègues l’aident à enlever ce gilet. « Ces gens vont me manquer », dit Azaiza.

Il a fait des reportages depuis la bande de Gaza sur les réseaux sociaux pendant plus de 100 jours, devenant ainsi l’une des voix les plus importantes sur le terrain. Son nombre de followers sur Instagram est passé de 25 000 avant la guerre à 18,5 millions aujourd’hui. C’est plus que ce que le président américain Joe Biden a lui-même introduit.

Des graffeurs l’ont déjà immortalisé avec un casque et un gilet sur les murs de Cambridge, de Londres et dans des magazines masculins. GQ Moyen-Orient l’a nommé homme de l’année. Mais cette semaine, il a mis fin à cette journée.

Via le poste frontière de Rafah, Motaz Azaiza a atteint un aéroport égyptien, où l’attendait un avion militaire en provenance du Qatar. Le Qatar l’a probablement aidé à traverser la frontière. A l’annonce de son départ, des centaines de milliers de messages de soutien et de remerciements ont plu, notamment de la part de la présentatrice flamande Nora Gharib, qui le qualifie de héros.

Résilience

Un jour plus tard, Azaiza a rencontré un autre journaliste palestinien bien connu à Doha, Wael Al Dahdouh. Ce dernier est devenu mondialement connu parce qu’il a continué à travailler pour Al Jazeera, même s’il a perdu sa femme, sa fille, son fils et huit autres proches dans divers attentats israéliens.

Al Dahdouh lui-même a également été blessé lors d’un incident qui a coûté la vie à son caméraman, Samer Abu Daqqah, qui laisse derrière lui une famille en Flandre. Al Dahdouh a également récemment fui vers le Qatar, où il se remet de ses blessures. « Notre sourire est une sorte de résilience », a écrit Azaiza au-dessus d’une photo d’eux deux.