Avec l’exposition photographique de Massimo Listri et avec "Même dans un château tu peux tomber" de jeunes artistes en résidence, Manifattura Tabacchi à Florence franchit une nouvelle étape pour mener à bien son ambitieux projet de régénération urbaine


Fl’irence et l’art. Dans cette ville, à chaque occasion, on finit par parler d’art, passé et présent. Comme si cet immense héritage d’histoire et d’artisanat avait imprégné chaque recoin de la capitale toscane, chaque brique de chaque bâtiment. Cette fois, l’occasion est la découverte de Manifattura Tabacchi, un projet de régénération urbaine né de la transformation de l’historique fabrique de cigares.

Massimo Listri exposé à la Manifattura Tabacchi. La vidéo

Massimo Listri, un vrai florentin

Pour l’occasion, Massimo Listri, véritable florentin, a été invité à exposer Fabrication avait travaillé avant la restauration, livrant, à cette occasion, deux œuvres grand format qui resteront dans la collection pour préserver la mémoire et l’histoire du lieu. Massimo Listri il a consacré toute sa vie à la photographie d’architecture : bâtiments historiques, palais, musées. Une importante production de cinquante ans à laquelle il a collaboré pendant deux décennies RMFla revue d’art de Franco Maria Ricci, a publié 85 livres et exposé dans des musées du monde entier : Palazzo Reale de Milan, Galerie des Offices de Florence, Musées du Vatican, Musée de l’Himalaya de Shanghai, Musée d’art moderne de Buenos Aires. L’écouter et voir ses images donne envie de voyager, ou plutôt, on regrette combien il existe de lieux extraordinaires qui vaudraient la peine d’être visités.

Vittorio Sgarbison ami de toujours, le décrit comme « l’œil absolu ». Il est certainement un devin de la beauté. Il la cherche partout, à Versailles où il est facile de la retrouver, mais aussi dans les lieux abandonnés ou ceux qui le seront. Cette représentation d’environnements contenant des mondes, destinée à être un héritage pour la postérité, soulève des questions auxquelles Listri répond avec un enthousiasme inattendu.

L’architecture comme patrimoine de l’humanité

En regardant ses images de grande architecture, d’intérieurs et d’extérieurs, de lieux emblématiques, bref du patrimoine de l’humanité, on pense à ce que nous perdons avec les guerres contemporaines, depuis les Bouddhas de Bamiyan, détruits en 2001 par les talibans, jusqu’à Palmyre en Syrie. , dévastée par les terroristes de l’État islamique en 2013 et maintenant les décombres du Liban et de l’Ukraine. Des guerres en cours destinées à durer on ne sait combien de temps, avec des coûts humains tragiques et la destruction systématique du patrimoine culturel et architectural.

© Massimo Listri – Manifattura Tabacchi

Comment, vous qui recherchez obstinément la beauté, regardez-vous les ruines des guerres ?
« Je pense souvent à ce que nous détruisons. C’est pourquoi je viens de faire une exposition sur l’Ukraine au Palazzo Vecchio qui vient de partir pour Washington. Il y a 16 photographies d’intérieurs : universités, églises, bâtiments. Il y a un an, en pleine guerre, je suis parti avec ma femme. L’espace aérien étant déjà fermé, nous avons voyagé de Bologne à Varsovie en avion, puis en train pendant 19 heures jusqu’à Kiev. Nous y sommes restés trois jours. C’était important pour moi d’y aller, mais c’était encore plus important pour mon épouse ukrainienne, une femme exceptionnelle, une force de la nature avec un enthousiasme incroyable, fondamentale pour mon travail. »

© Massimo Listri – Palais Martelli, Florence

Comment s’est passée cette rencontre avec la guerre ?
En réalité, c’étaient des jours très calmes, je n’ai pas vu la guerre même si je pouvais respirer. Je n’ai jamais photographié la guerre. Je suis photographe de beaux endroits, je suis allée photographier la beauté en essayant de la capturer avec mon regard et ma signature stylistique. Pour moi, cela signifie préserver, se souvenir. Transmettre est important.

La fabrique de tabac

L’exposition de Massimo Listri à l’intérieur de la Manifattura Tabacchi occupe l’espace qui sera utilisé pour les expositions. Un peu plus loin, dans le caveau, une autre exposition dédiée aux artistes en résidence vous invite à découvrir de nouveaux langages et expérimentations, c’est « MÊME DANS UN CHÂTEAU, ON PEUT TOMBER » Exposition finale de WONDERFUL! Programme de recherche en art, 2024 fait par Musée du XXe sièclegrâce au soutien de la mécène Maria Manetti Shrem et à la collaboration avec Manifattura Tabacchi et la Fondation Claudia Cardinale.

Un espace industriel authentique. Restauré mais conservé avec toute son âme. Le complexe est central mais pas dans le centre historique, imposant avec ses 16 bâtiments il intégrera des espaces de bureaux, des cafés et des restaurants, des espaces respectueux de l’environnement, incluant la culture, la mode, l’art et le design. L’institut florentin Polimode y construit son deuxième centre-ville et accueille déjà 1 500 étudiants internationaux dans deux bâtiments historiques de plus de 10 000 m2. L’Infrastructure européenne de recherche pour les sciences du patrimoine (E-RIHS), le nouveau centre médical Synlab et une résidence étudiante de 500 lits ouvriront prochainement. Outre les entreprises et la culture, il y aura aussi des logements – 150 unités sont prévues, destinées à un public international hétérogène avec des coûts au mètre carré compris entre 4 500 et 7 000 € – tout à fait en ligne avec le marché immobilier de la ville. Dans le caveau de la Manifattura, le lieu le plus évocateur, sont conservés des machines et des objets liés au travail des cigariers.

Usine de tabac à Florence

Michel-Ange Giombini, Le responsable du développement de produits et PDG de Manifattura Tabacchi est fier de cette créature. « L’administration municipale nous a toujours soutenu, tant la précédente que l’actuelle, de ce point de vue on ne peut pas se plaindre. Il existe une volonté de mettre en œuvre des programmes de régénération et de contemporanéité. Florence en a besoin et nous essayons de le faire du mieux que nous pouvons. »

FABRICATION DE TABAC FLORENCE

Massimo Listri. Photographies Il peut être visité à l’intérieur du bâtiment B11, en entrée gratuite, jusqu’au 14 novembre.
Entrée par Via delle Cascine 35.
L’exposition peut être visitée du mardi au vendredi de 14h00 à 20h00
Samedi et dimanche de 12h00 à 20h00
entrée libre

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