« Avec les femmes on voit beaucoup plus de football et moins d’agressivité et de théâtre sur le terrain »


De nombreux drapeaux, des chansons dans lesquelles la Catalogne et l’Espagne (« puta, puta”) jouent le rôle principal et plus qu’assez de bière pour braver la chaleur. Les supporters barcelonais ont trouvé leur place dans le centre d’Eindhoven en ce début d’après-midi samedi : devant la porte de l’hôtel d’où l’équipe partira bientôt pour le stade Philips. De temps en temps, les centaines de supporters doivent s’arranger pour laisser passer le bus de la ligne onze.

« Une super fête », disent Mirreia et Marcos de Barcelone. Ils suivent le favori pour la finale de la Ligue des champions depuis des années. Le couple en a un peu marre du football masculin. « Dans la compétition féminine, vous pouvez obtenir un billet pour 20 euros, avec les hommes c’est certainement le double », explique Marcos. « Et il n’y a jamais de problèmes, cela compte aussi pour nous. »

L’année dernière, le couple était encore à Turin, où Barcelone a dû laisser la coupe à l’Olympique Lyonnais. Ils espèrent plus de succès contre le VFL Wolfsburg. « Mais c’est quand même une belle journée », dit Mirreia, « avec les femmes, on voit beaucoup plus de football et moins d’agressivité et de théâtre sur le terrain ».

lire aussi : Les femmes du FC Barcelone peuvent à juste titre s’appeler les reines de l’Europe

De nombreux drapeaux, et des chants dans lesquels la Catalogne et l’Espagne jouent le rôle principal.
Photo de Merlin Daleman

Stade complet

A distance, Júlia et Carla de Balaguer, en Espagne, regardent la fête. « Nous avons déjà acheté des billets en novembre. Même si le Barça avait été éliminé plus tôt, nous aurions passé une belle journée », confie Carla. À leur grande joie, elles constatent que les femmes peuvent continuer à jouer au football de compétition en Espagne même après l’âge de seize ans. « Si tu n’appartenais pas au top, comme nous, tu t’arrêtais à seize ans », raconte Júlia. « Maintenant, en plus des équipes de jeunes, il y a beaucoup plus d’équipes. »

Une heure avant le match, une longue file de supporters allemands, espagnols mais aussi néerlandais se formera du centre d’Eindhoven vers le stade. Pour la première fois, la finale de la Coupe d’Europe a fait salle comble avec près de 35 000 spectateurs. « Vous pouvez également voir le développement du football féminin là-dedans », déclare le directeur du stade Sjors van den Boogaart lorsqu’on lui demande. « Cette finale européenne s’est jouée il y a quelques années dans des stades de, disons, 14 000 places. »

Van den Boogaart remarque peu de différence avec celle des hommes dans la préparation du match. « L’UEFA adopte une approche similaire. Le profil de risque est faible, mais l’approche est comparable en termes de taille, de média et de sécurité. J’ai compris que cette finale féminine est plus importante en termes de sponsoring que la finale masculine de la Ligue Europa disputée la semaine dernière.

Plus de femmes, mais aussi plus d’enfants. Nous avons adapté la gamme de restauration à cette

Public jeune

Vous attirez un public différent, dit Van den Boogaart. « Plus de femmes, mais aussi plus d’enfants. Nous avons adapté l’offre de restauration à cela. Et le fait que Bavaria, en confiance du PSV, ait été échangé contre l’international Heineken cet après-midi n’a rien à voir avec la jeunesse du public. « L’UEFA apporte ses propres sponsors. »

Pour Frauke de Kiel, dans le nord de l’Allemagne, il est particulièrement important de regarder le football « sans aucun problème ». L’ambiance des compétitions de haut niveau est différente pour les femmes. « En dehors du stade, mais aussi sur le terrain », dit-elle en se dirigeant vers l’avenue du PSV avec un groupe d’amis. « Je le compare souvent au handball masculin, qui est aussi un grand sport en Allemagne. Un sport dur, mais la décision de l’arbitre est respectée. Ce n’est plus le cas dans le football masculin. Très ennuyant. »

Photo de Merlin Daleman

Dirk Meijer s’appelle un fier résident de Wolfsburg, alors qu’il attend que son ami trouve une place pour son vélo. « Je suis certainement aussi les hommes en Bundesliga, nous en sommes également fiers à Wolfsburg, mais je remarque qu’un revirement est en cours. De plus en plus de gens apprécient l’ambiance harmonieuse du football féminin, il y a aussi beaucoup plus de familles dans le stade. De nombreuses équipes de jeunes sont également présentes parmi les visiteurs néerlandais à Eindhoven. Surtout les femmes de l’Ajax. « Un cadeau de notre sponsor », confie un joueur de Jong Ajax qui verra Barcelone s’imposer 3-2 cet après-midi.

Candidature à la coupe du monde

Un après-midi de football sans problème, mais certainement aussi faire bonne impression sur l’UEFA, est une priorité pour le directeur du stade Van den Boogaart. « Pour nous, c’est une très belle carte de visite pour l’ambition des Pays-Bas de remporter la Coupe du monde féminine en 2027 avec l’Allemagne et la Belgique. Cela fonctionne bien pour les contacts avec l’UEFA, également pour le PSV.

La candidature à la Coupe du monde joue aussi un rôle pour la municipalité. Non seulement que les trois pays remportent le championnat, mais aussi que le stade du PSV jouera un rôle de premier plan dans quatre ans. « Avec cette finale, Eindhoven montre sa carte de visite en tant que ville hôte de la Coupe du monde féminine 2027 », déclare l’échevine Maes van Lanschot (sport). Il avait dû informer la mairie le mois dernier que l’organisation de la finale coûtera à la ville 170 000 euros au lieu des 100 000 euros budgétés en raison de quelques déboires.

En tout cas, ce revers financier ne semble pas affecter l’humeur du maire Dijsselbloem ce samedi. Il arrive seul une heure avant le début de la finale. « Je reviens tout juste de la ville, quelle ambiance fantastique », rigole-t-il.



ttn-fr-33