Avant les Championnats du monde Ironman à Hawaï : Anne Haug et Laura Philipp – l’enfer avec les dieux


En date du : 12 octobre 2023, 20 h 17

C’est un spectacle et un mythe : l’Ironman à Hawaï. C’est à nouveau samedi que les femmes détermineront leur championne du monde du triathlon longue distance. Deux Allemands ont de bonnes chances.

La veille de la grande course, Anne Haug reprendra un stylo et du papier pour noter quelques choses qu’elle ne veut surtout pas oublier le lendemain matin. Des choses comme « remplissez vos bouteilles d’eau » ou « mangez des flocons d’avoine ». Ce qui semble simple à première vue revêt une grande importance pour Haug. Cela lui donne un sentiment de sécurité un jour où il n’y a pas grand-chose d’autre à planifier. C’est leur chemin vers la perfection dans une compétition qui exclut en réalité la perfection.

Il se passe trop de choses au cours des huit heures et plus d’un Ironman. Enfin, il faudra parcourir 3,8 kilomètres de natation, 180 kilomètres de vélo puis un marathon complet (le 14 octobre à partir de 18h15 en direct sur sportschau.de). Les athlètes traversent les creux de leur esprit et de leur corps, ils luttent contre des conditions difficiles, notamment sous les tropiques à Hawaï. Pour gagner ici, dit Haug, « Les dieux hawaïens doivent avoir pitié de vous ».

Haug mise sur sa force de course

Et Haug sait de quoi elle parle. Elle a été couronnée reine de Kona ici en 2019 et la femme de 40 ans a toujours été sur le podium lors des quatre derniers Championnats du monde. Cette fois encore, Haug fait partie des premiers prétendants à la victoire. Comme toujours avec elle, cela finira par se résumer au marathon. Sur la piste de course à pied, Haug est le meilleur des meilleurs. Même si vous êtes loin derrière après les deux premières disciplines, vous ne devriez pas les écarter.

Pour réitérer le succès de 2019, elle a besoin d’une préparation parfaite, d’abord dans sa maison d’entraînement de Lanzarote, puis à Hawaï. Il est sept heures du matin et Anne Haug a trouvé une petite piscine à Kona où elle pourra entraîner quelques unités supplémentaires pendant la semaine de course. Haug doit se dépêcher, le cours d’aquagym commence à huit heures avec dix retraités en forme dans l’eau. Tous les jours. Même un champion du monde est impuissant face à cela. « Je ne peux rien y faire »dit Haug. Lunettes de natation. Dans la piscine. Bien sûr, ce n’est pas parfait pour rester dans l’image. Mais les triathlètes sont habitués à l’adversité.

Philipp ne veut rien laisser au hasard

Changement de lieu. Sortez du petit centre-ville de Kona et remontez la pente du volcan. Des palmiers, des fleurs, un peu de jungle partout. Là-haut, avec une vue parfaite sur la ville et le bleu du Pacifique, Laura a invité Philipp à la conférence de presse. Après Haug, le joueur de 36 ans est le deuxième Allemand à figurer parmi les favoris samedi.

La perfection est également un problème ici. Philipp, qui s’est classé deux fois quatrième à Hawaï, est ici depuis trois semaines. S’est habitué au climat de l’île voisine de Maui, a surmonté le décalage horaire et surveille constamment sa température corporelle. Ne laissez rien au hasard. Il frappera bien assez tôt. Comme l’année dernière, lorsque Philipp a reçu une pénalité de cinq minutes sur son vélo – pour prétendue aspiration. Il n’existe aucun enregistrement vidéo, la sanction est très controversée et le podium a disparu. «J’ai dû grignoter ça pendant longtemps» dit Philippe.

Philipp veut enfin monter sur le podium – et plus encore

Cette fois, cela devrait finalement aboutir à une médaille en Coupe du monde, mais la compétition est rude, jusqu’à sept femmes sont éligibles à la victoire, et encore plus au podium. Tout semble possible dans une Coupe du monde qui, pour la première fois, appartient entièrement aux femmes. Parce que l’organisateur a mis en place un principe de rotation des sites de la Coupe du monde, les hommes étaient déjà à Nice il y a quatre semaines ; cette année, seules les femmes vivent le mythe d’Hawaï.

Un mythe principalement parce que personne qui commence ne sait ce que la journée lui réserve. Nager dans le Pacifique peut être bestial, les vagues peuvent atteindre des mètres de haut. Lorsque l’on traverse le désert de lave à vélo, il existe un risque de rafales de vent si fortes que de nombreux athlètes amateurs ont dû mettre pied à terre. Et puis le marathon, dans une chaleur étouffante et une humidité extrême. « Au paradis »dit Philippe, « Tu dois traverser l’enfer. » La perfection n’existe pas. À moins que les dieux d’Hawaï ne le veuillent ainsi.



ttn-fr-9