Il est certain que les recours devant la Cour Constitutionnelle concernant la loi Calderoli (n. 86/2024) ne s’opposent pas à l’autonomie, encore moins à l’autonomie différenciée prévue par la Constitution. Ils s’opposent à l’inconstitutionnalité et au caractère antiéconomique de la loi. Les arguments juridiques rejoignent les arguments économiques et financiers soutenus par un très large public d’universitaires et des plus hautes institutions indépendantes (Banque d’Italie, Bureau parlementaire du budget et Rapport national sur l’Italie de la Commission européenne).
Les recours, en revanche, ouvrent la voie à la mise en œuvre d’une autonomie différenciée conformément à la Constitution vérifiée par la Cour, permettant de surmonter le différend. Le ministre Calderoli et le président Zaia s’étaient prononcés en faveur d’une régulation raisonnable des demandes d’accords, du maintien du rôle stratégique de l’État ainsi que d’une mise en œuvre simultanée du fédéralisme fiscal, des niveaux essentiels et de l’autonomie différenciée. Ensuite, les demandes formulées ces derniers jours par la Région de Vénétie pour les sujets dits non LEP sont allées dans la direction opposée.
Même les plus fervents partisans de la loi no. Le 86/24 a du mal à comprendre le sens de la grande opposition qui s’est développée ces derniers mois dans le pays et dans l’opinion publique la plus qualifiée. Ils continuent de l’accuser d’être contre l’autonomie et la Constitution dans le sillage du scénario précédent qui voyait s’opposer d’un côté ceux qui soutenaient l’incongruité et l’impraticabilité de la règle de l’autonomie différenciée et ceux qui en amplifiaient la portée jusqu’à de demander des transferts étendus de questions sur les autres fonctions ou les fonctions principales sur la base d’une exception imaginaire à l’article 117.
Après le débat parlementaire et les appels, le tableau est complètement différent.
Le récent appel de plus de 200 constitutionnalistes résume les résultats en arguant que la mise en œuvre de la disposition constitutionnelle ne permet qu’une expansion limitée des compétences d’une seule région et en considérant la loi no. 86/24 trompeur et sans limites ni critères à cet égard. L’appel souligne comment la loi place le gouvernement national au centre de la procédure, en faisant de lui le véritable deus ex machina qui guide l’accord avec la région concernée et présente à sa place le projet de loi d’accord, poussant le Parlement et la Conférence des régions , par un simple décret, peut limiter les matières couvertes par l’accord. L’autonomie différenciée du gouvernement est considérée comme un principe unique, fondamental et moteur qui chevauche les autres dispositions constitutionnelles.