Au moins 56 morts et près de 600 blessés dans des affrontements entre l’armée et les paramilitaires soudanais


Quelque 600 blessés ont également été amenés dans les hôpitaux, dont des dizaines sont en danger de mort, a indiqué l’association des médecins. L’organisation appelle à un cessez-le-feu immédiat pour épargner la vie d’innocents et soigner les blessés.

Ces violences sont le résultat de la montée des tensions entre le chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhane et le général Mohamed Hamdane Daglo, chef du groupe paramilitaire RSF. Le conflit dans ce pays d’Afrique du Nord s’est transformé en une grave crise en quelques heures samedi, avec des combats entre l’armée et les paramilitaires. On ne sait pas qui a actuellement le dessus dans la capitale Khartoum.

Les combats sont toujours centrés sur le palais présidentiel, l’aéroport et la station de radio d’Etat, selon l’agence de presse allemande dpa. Cependant, cela fait également état de combats dans les États du Nil Blanc, du Nord Kordofan et du Nord Darfour. Des chars et des avions de chasse ont été déployés.

Victimes parmi les employés de l’ONU

Trois membres du personnel des Nations Unies ont également été tués dans les violences en cours. Les trois employés du Programme alimentaire mondial des Nations unies ont été tués dans un échange de tirs entre les factions belligérantes dans un aéroport de Kabkabiya, dans l’ouest du pays. Deux autres membres du personnel ont été grièvement blessés. Des véhicules des agences des Nations Unies ont également été pillés. Ceci est rapporté par le radiodiffuseur public britannique ‘BBC’.

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a rencontré samedi soir le chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhan et le commandant des RSF Mohamed Hamdan Daglo, mieux connu sous le nom de Hemedti, et a appelé au dialogue.

ImageREUTERS

Plusieurs quartiers de Khartoum se sont réveillés samedi au bruit quasi continu des coups de feu et des explosions. Ils ont été entendus aussi bien au nord de la ville, où se trouvent le palais présidentiel et l’aéroport, qu’au sud, où se trouve le siège de RSF. L’armée et les paramilitaires s’accusent mutuellement d’avoir déclenché les hostilités.

Dans un communiqué, les RSF (Rapid Support Forces) ont indiqué samedi que le groupe paramilitaire a pris le contrôle du « palais présidentiel », de « l’aéroport de Khartoum » et de plusieurs autres « bases dans différentes provinces ». L’armée régulière, quant à elle, soutient que les messages de RSF sont des « mensonges ». Dans une interview accordée à la chaîne de télévision Al Jazeera, Abdel Fattah al-Burhane a affirmé que l’armée contrôlait le palais présidentiel, l’aéroport et le quartier général militaire.

L’armée de l’air soudanaise dit avoir frappé plusieurs bases de paramilitaires. L’armée a déclaré : « L’armée de l’air soudanaise a détruit les bases de Tiba et de Soba des milices RSF. L’armée affirme également qu’elle traque les combattants de la RSF et exhorte les civils à rester chez eux.

Les combats sont le résultat de tensions croissantes entre Daglo et le chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhane, chef de facto du Soudan. Les deux généraux étaient encore côte à côte lors du coup d’État militaire d’octobre 2021, mais Daglo a progressivement pris ses distances avec Burhane. Leur rivalité a provoqué une profonde crise politique et fait obstacle à la transition vers un nouveau gouvernement civil.

L’intégration des RSF, une milice notoire d’anciens soldats du Darfour, dans l’armée régulière a été l’une des plus grandes pierres d’achoppement. Les paramilitaires ont appelé samedi la population à se rallier à eux et à protéger « les acquis de la révolution », une référence au soulèvement populaire contre le dictateur Omar el-Béchir en 2019.

Cessez-le-feu

L’envoyé spécial des Nations Unies au Soudan, l’Allemand Volker Perthes, a appelé l’armée et les paramilitaires à mettre fin « immédiatement » à leurs combats dans la capitale Khartoum et ailleurs dans le pays. « Perthes a contacté les deux parties pour leur demander de cesser immédiatement les hostilités pour la sécurité du peuple soudanais et d’épargner au pays de nouvelles violences », a déclaré la mission de l’ONU au Soudan dans un communiqué.

L’Égypte et les Émirats arabes unis ont demandé à toutes les parties de faire preuve de retenue. Moscou et Washington, par l’intermédiaire du secrétaire d’État américain Antony Blinken, ont également appelé à un cessez-le-feu. Josep Borrell, haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère, a averti qu’une escalade ne ferait qu’aggraver la situation. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé à la fin des hostilités, au retour au calme et au dialogue.





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