« Je n’ose pas tweeter trop souvent sur la pénurie d’enseignants car j’ai une série de journalistes au téléphone par la suite. Mais la situation est actuellement très grave. Je ne trouve personne pour différents postes. Le directeur de l’école Pieter Vyncke du Collège Bernardus à Audenarde l’a écrit sur Twitter mardi.
Depuis la rentrée scolaire dernière, ce genre de messages fait partie intégrante des médias. Ce n’est pas un hasard, comme le prouvent les chiffres de l’agence pour l’emploi VDAB. Parmi toutes les données qu’ils conservent, il y a aussi le nombre de postes vacants d’enseignants et de directeurs qui ne sont pas pourvus.
Il y a là une tendance claire. Pendant les vacances d’été 2021, le nombre de postes vacants a atteint un plateau que nous n’avons pas atteint depuis (voir le tableau). Auparavant, le nombre de postes vacants était toujours inférieur à 2 000. Depuis lors, les administrateurs ont invariablement reçu entre 2 500 et 3 000 postes non pourvus. Le dernier mois pour lequel il y a des chiffres (décembre 2022) il y en avait 2 745.
Important à savoir : les chiffres du VDAB sont sous-estimés. En aucun cas, toutes les offres d’emploi rédigées par les écoles ne se retrouvent dans la base de données du service flamand.
Misère prédite
“Nous savions déjà à l’avance que l’été 2021 pourrait être le tournant”, déclare Ruben Vanderlinde, qui dirige les programmes de master en éducation à l’Université de Gand. “Cela ressort des prévisions que nous avons faites sur les causes de la pénurie d’enseignants.”
Vanderlinde voit diverses explications à la pénurie, qui interagissent toutes. « Il y a d’abord et avant tout des causes purement démographiques. Au cours des dernières années, une vague de départs à la retraite d’enseignants et de directeurs a coïncidé avec une augmentation du nombre d’élèves », explique Vanderlinde. « De plus, le nombre d’étudiants qui commencent une formation d’enseignant diminue depuis des années. De plus, tous les étudiants diplômés ne commencent pas réellement dans l’enseignement. Enfin, environ un tiers de ceux qui le font, ont abandonné au cours des cinq premières années pendant des années.
Bref, les problèmes auxquels sont désormais confrontés les réalisateurs avaient été annoncés. Le monde de l’éducation et les politiciens ont essayé d’anticiper cela, mais jamais vraiment. Cette législature est allée de mal en pis. Le ministre flamand de l’Éducation Ben Weyts (N-VA) a pris des mesures pour, par exemple, permettre aux entrants latéraux d’apporter plus d’ancienneté dans la classe et ainsi attirer plus de personnes vers l’éducation.
Une étape importante, tout le monde le reconnaît. Mais ce n’est pas assez. Lieven Boeve (Enseignement catholique) et Koen Pelleriaux (GO !) l’ont clairement indiqué à la fin de l’année scolaire dernière dans une tribune commune dans Le standard. Ils y demandent instamment de revoir à la fois le statut des enseignants et la politique du personnel des écoles. Un appel resté sans réponse à ce jour.