Ccomment vas-tu? C’est la première question évidente que l’on pose chaque jour, même de manière désinvolte, aux personnes que l’on rencontre. Pour lui redonner tout le sens qu’il mérite, on y pense septième édition du Fête des droits de l’hommeprogrammé du 3 au 6 mai 2022, diffusion en ligne. Une actualité pressante, au lendemain de la phase aiguë de la pandémie et en pleine crise internationale due à la guerre en Ukraine. Le festival regorge d’interventions avec des personnalités de premier plan : de Silvio Garattini, président de l’Institut Mario Negril’un des pharmacologues les plus distingués au monde, dont le discours portera sur la science et la conscience, un Eliana Liotta, journaliste et écrivain, qui parlera de alimentation éthiquela malnutrition chronique dans le monde et comment y mettre un terme.
Médecine du genre, la santé des femmes au centre
Mais tout au long du festival court un fil, tenu et tissé par de nombreuses mains : celui de la santé des femmes. Chaque jour du festival il y aura une chronique (Tampon Zone – édité par CitationRosaà savoir Eleonora Panseri et Chiara Barison) dans laquelle le thème du cycle fémininqui pour beaucoup reste un tabou alors que pour la société c’est encore un luxe.
Il y aura des interventions axées sur troubles alimentaires (Ame affamée, quand la nourriture n’est pas le vrai problème – avec Giorgia Bellini, auteur du livre “Né deux fois”) et sur Discrimination sexuelle en médecine: avec Silvia De FranceChercheur en Pharmacologie e Maura Gancitano, philosophe et fondatrice du projet Tlon.it. Nous lui avons demandé de nous expliquer quels sont les stéréotypes qui résistent encore quand il s’agit de la santé des femmes.
Maura Gancitano : “Apprenons à exercer le droit à la santé”
“Lorsque vous testez des médicaments et des thérapies, vous le faites sans attention spécifique au genre”, se souvient Gancitano. “On l’a vu avec les vaccins anti-Covid et leur relation presque totalement ignorée avec le cycle menstruel. Mais toutes les pathologies ont été étudiées pendant des siècles avec une approche qui ne tenait pas compte des différences entre les deux sexes. Par exemple, les maladies cardiologiques, qui ont simplement des symptômes différents chez les femmes que chez les hommes ». La médecine n’est pas une science aussi objective, elle doit donc être personnalisée. “Parlons de la douleur : celle de la femme est souvent considérée comme normale, un symptôme issu de notre physiologie ou du stress, mais à prendre en compte. Par exemple, ce n’est que récemment que l’on parle de l’endométriose comme d’une véritable maladie à diagnostiquer et à traiter”. Et il en va de même pour bien d’autres « maux féminins » qui génèrent de grandes souffrances, de la vulvodynie à la fibromyalgie.
La honte, ennemie de la prévention (et pas seulement)
Un autre sujet qui mérite d’être soulevé en matière de médecine du genre est relation entre pathologie et honte: “Dans les pays dits développés, le droit à la santé ne s’exerce pas souvent par honte, ce qui inhibe la prévention”, poursuit Gancitano. Honte d’un corps qui n’est jamais assez en forme et adéquat aux canons qui, souvent, même un médecin regarde le juger: “Par exemple, dans le cas deobésité: mais on sait aujourd’hui que susciter la honte chez un patient n’est pas le meilleur moyen de l’inciter à l’action, cela ne fait que saper l’estime de soi ».
Mais il y a beaucoup de choses qui ne sont pas faites, outre la prévention, par insécurité esthétique. « L’objectivation est devenue l’auto-objectivation : c’est-à-dire que nous nous sentons physiquement inadéquats même si nous sommes seuls, et cela affecte nos performances intellectuelles, sur notre capacité à répondre aux besoins et aux désirs. Il y a aussi un étude très significatif dans lequel l’auto-objectivation a été induite expérimentalement pour observer s’il y avait une femelle spécifique dans ce phénomène ». EST Ce maillot de bain vous ressemble : Différences entre les sexes dans l’auto-objectivation, l’alimentation restreinte et les performances en mathématiques. Une série de personnes en maillot de bain, seules et non observées par personne, ont été invitées à passer un test alimentaire et un test de mathématiques. “Les femmes en particulier se sont senties mal à l’aise devant la première épreuve mais n’ont pas non plus été très lucides face à la seconde, toujours en pleine auto-objectivation”, explique Gancitano.
La beauté n’est pas la même chose que la santé
Contrairement à cette position, est le jugement positif envers ceux qui ont une bonne apparence. “Elle est belle, elle va bien, elle est saine : c’est un préjugé qui ne tient pas compte de la valeur de la santé mentale », poursuit l’universitaire. “Combien de souffrance peut être à l’intérieur d’un corps parfait est démontré par de nombreuses histoires, même par des célébrités”.
L’importance de la médecine du genre
À quel point le thème de la médecine du genre mérite d’être étudié, le cours de formation sur la médecine du genre de l’Ordre des médecins et dentistes de Milan (commencé le 27 avril le www.omceomi-ecm.it). Il faut considérer, par exemple, que le Parkinson il est beaucoup plus fréquent chez les hommes que chez les femmes. Là sclérose en plaques, maladie d’Alzheimer, démence vasculaire, démence fronto-temporale ils sont beaucoup plus fréquents chez les femmes. Encore, tabac et alcool ils nuisent beaucoup plus aux femmes, probablement parce qu’ils ont moins de facteurs de protection capables d’éliminer les substances toxiques.
Des études scientifiques ont démontré des différences épidémiologiques dans l’apparition de maladies neurologiques, différents facteurs de risque et différents biomarqueurs qui peuvent influencer la progression de la maladie. Ensuite, il y a la différence de “cinétique “des drogues chez les deux sexes: le paracétamol provoque une plus grande toxicité hépatique et des effets indésirables chez la femme. L’administration d’acide acétylsalicylique prévient les accidents vasculaires cérébraux chez les femmes mais les crises cardiaques chez les hommes. En conclusion, traiter un homme ou une femme, vraiment, ce n’est pas la même chose.
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