Au cœur de Naples, l’Ipogeo dei Cristallini s’ouvre le 1er juillet, un passage temporel qui nous ramène à l’époque de la Grèce antique


G.l’entrée est tirée d’un film d’Indiana Jones. Cela fonctionne comme ceci : vous entrez dans un petit escalier à l’intérieur du Palazzo di Donato, via dei Cristallini 133 à Naples, et remontez 2300 ans. Oui, car ci-dessous, au cœur du Rione Sanità, le quartier raconté par le film Nostalgie de Mario Martone (avec un Pierfrancesco Favino magistral), il y a un trésor : l’Ipogeo dei Cristallini, quatre cimetières de l’époque grecque creusés dans le tuforné de fresques qui représentent un témoignage rare et incroyable de la peinture et de l’architecture helléniques.

L’hypogée des cristaux à Naples

Rocambolesque, c’est aussi l’histoire de la première découverte. Mais allons-y dans l’ordre. La zone de Vergini, à l’intérieur du quartier de Sanità, était utilisée comme nécropole depuis le IVe siècle av. Dans les hypogées, les Grecs, surtout les aristocrates, enterraient leurs morts. Les Romains ont continué, réutilisant parfois les anciens hypogées grecs ou en construisant de nouveaux. Et les chrétiens, qui y ont laissé leurs catacombes.

Dans ce réel Vallée souterraine des morts les restes d’anciens habitants de la ville napolitaine se sont reposés pendant des millénaires. Mais en 1889, le baron Giovanni di Donato décide de creuser dans la cave de son palais pour chercher de l’eau. Les ouvriers au travail trouvent presque immédiatement un accroc : en dessous, c’est le vide ! Et quel vide : du cœur obscur du Rione Sanità émerge l’hypogée des Cristallini.

Un trésor souterrain dans le Rione Sanità

Aujourd’hui, il est possible d’admirer quatre salles, peintes et décorées, un véritable trésor de peinture et d’architecture funéraire. Chacune se compose de deux pièces superposées : le vestibule qui servait à accomplir les rites funéraires, auquel on accédait par un escalier vers l’étage inférieur. Ici était le vrai tombeau décoré de bas-reliefs, tableaux, amphores, artefacts, urnes, autels, fresques, guirlandes, couleurs vives et effets trompe l’oeil…

Le trésor du Rione Sanità est conservé depuis des siècles au milieu du quartier animé. Protégé depuis des décennies par ses habitants et la famille Martuscelli à laquelle appartient la région en raison d’un héritage du baron de Donato. Alessandra Calise Martuscelli a travaillé avec ténacité sur le projet de réouverture, impliquant la Surintendance, l’Institut central de restauration, le Musée archéologique. Le désir d’Alessandra et de la famille Martuscelli est de « redonner à la ville et à tous les publics la possibilité de vivre une expérience culturelle et émotionnelle unique. Mais aussi pour contribuer à la récupération du Rione Sanità qui a connu ces dernières années une véritable renaissance, en se concentrant sur son immense patrimoine d’art, d’histoire et de culture ». Les ruines, encore plus anciennes que les célèbres sites de Pompéi et d’Herculanuma galvanisé la presse étrangère : CNN notamment s’est montrée très enthousiasmée par l’opération.

L’ouverture au public est prévue le 1er juillet 2022, avec un maximum de 8 personnes entrant à la fois. Pour fêter l’événement, du 1er au 10 juillet entrée gratuite. Réservations et billets sur : Ipogeodeocristallini.org

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Où dormir dans le Rione Sanità

MAISON D'ANNA AVEC CRYSTALLINI_ © pedicini306860

CASA D’ANNA AVEC CRISTAUX © pedicini

Pour un séjour atmosphérique, à quelques pas du site, via dei Cristallini 138, il y a Casa D’Anna ai Cristallini, une maison baroque napolitaine raffinée, au deuxième étage du Palais Giannattasio. Il abrite une splendide collection d’antiquités, dispose de quatre chambres élégantes et d’un joli jardin suspendu de bougainvilliers et de citrons, où vous pourrez vous détendre avec un verre de vin et lire un bon livre. Voulu et géré par Alessandra Martuscelli, c’est une adresse stratégique non loin de l’hypogée et des nombreuses beautés de la ville napolitaine.
Ou toujours à quelques pas de l’hypogée, dans le
Atelier Inès par Vincenzo Oste et sa femme, l’artiste Ines Sellami, qui ont transformé l’atelier de Hannibal Aubergiste dans un boutique hôtel où l’on se sent chez soi, entre sculptures et oeuvres d’art.

iO Donna © REPRODUCTION RÉSERVÉE



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